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L’uranium gentil et l’uranium méchant
Publie le lundi 21 juillet 2008 par Open-Publishing3 commentaires
Un texte amusant de J-P. Gauffre, aujourd’hui sur le site de France-Info :
Faut-il s’inquiéter de la sécurité des installations nucléaires en France ? Pas le moins du monde. Parce qu’en France, on n’a que de l’uranium gentil...
Croyez-moi ou pas, mais il n’y a aucune raison de s’inquiéter des fuites d’uranium dans les centrales nucléaires en France… Ecoutez plutôt ce que vous dit Areva… Ce n’est pas dangereux, ça n’a aucune incidence néfaste sur l’environnement… Vous savez pourquoi ? C’est très simple… C’est parce qu’il y a deux sortes de nucléaire dans le monde… Y a le nucléaire méchant et le nucléaire gentil… Qu’est-ce que c’est que le nucléaire méchant ? C’est le nucléaire qu’on trouve à l’étranger… C’est le nucléaire de la bombe atomique, Hiroshima, Nagasaki… Très méchant, ce nucléaire-là… Le nucléaire de Tchernobyl… Très méchant aussi, celui-là…
Alors que nous, en France, on n’a que du nucléaire gentil… Celui qui donne de l’électricité, celui qui fait marcher la télévision et le four à micro-ondes… Et pourquoi on n’a que du nucléaire gentil, en France ? Parce qu’en France, on a des très bons acheteurs d’uranium… Quand le gringo de chez Areva, celui qui travaillait avant chez Jacques Vabre, il va au Canada, en Australie ou en Russie acheter de l’uranium, il fait bien la différence entre le gentil et le méchant… Sur les marchés où il y a tous les producteurs, quand on essaie de lui refourguer de l’uranium méchant, le gringo d’Areva, il n’en veut pas… Il dit : non, ça, c’est pas bon pour Areva… Moi, je ne veux que de l’uranium gentil…
C’est pour ça qu’après, quand il y a des fuites chez nous, quand ça part dans les rivières, ou que ça s’évapore dans l’air autour des centrales, ce n’est pas grave… C’est de l’uranium gentil… Y a des petits morceaux d’uranium qui se baladent comme ça dans la nature et qui rencontrent les animaux, ou les fruits, ou les fleurs… Et ça se passe comme dans les films de Walt Disney… Le poisson, dans la rivière, ou l’abricot, dans l’arbre, ils disent : bonjour, gentil petit uranium, viens te promener avec nous… Et le petit uranium se promène comme ça un peu partout, sans que MamanAreva s’inquiète… Petit uranium est bien élevé et bien gentil… Il ne fera aucune bêtise dans la nature…
C’est même mieux que ça… Dans le Tricastin, quand on fait son marché, on peut faire sa radiothérapie rien qu’en tripotant les fruits et les légumes… Ca fait faire des économies à la Sécu… C’est vous dire s’il est gentil, cet uranium-là… C’est pour ça qu’il ne faut pas s’inquiéter des fuites d’uranium dans les centrales nucléaires… Mais évidemment, vous n’êtes pas obligé de me croire…
Messages
1. L’uranium gentil et l’uranium méchant, 21 juillet 2008, 15:50, par original de l’article
De toute façon, imaginons l’impossible, imaginons qu’Areva ne mente pas et qu’à chaque fuite ce soit vrai qu’elle ne soit pas dangereuse...
Imaginons... mais de toute façon...
Que chaque fuite prise séparément soit sans danger n’implique en rien que prises toutes ensembles elles ne soient pas infiniment dangereuses !
toutes ces fuites dont on n’a même pas connaissance la plupart du temps...
Rappelons qu’à l’époque de Tchernobyl, on avait fini par nous avouer que les personnes qui s’occupent de radioactivité en France font un serment de respecter le secret absolu avant d’être embauchée dans le nucléaire !
1. Réponse à 90.**.51.***, 22 juillet 2008, 23:31, par Infonucléaire
Extrait du livre "Crépuscule des atomes", Louis Puiseux, 1986 :
" On aurait pu croire, que le développement du nucléaire civil en France, avec le poids croissant d’EDF sur la technique, allait quelque peu " civiliser " les services tournés vers la protection du public comme le SCPRI, les détacher doucement de leurs traditions guerrières. Il s’est produit le contraire : avec l’intrusion en force du nucléaire, c’est le secteur de l’énergie lui-même qui s’est subrepticement militarisé, comme en fait foi le nouveau serment, encore plus restrictif, auquel sont obligés depuis 1983 les ingénieurs et techniciens chargés de la protection et du contrôle des matières nucléaires.
On trouvera [en lien] le décret de 1966 visant les membres du SCPRI, signé de Georges Pompidou
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/serment_scpri_1.jpg
et celui de 1983 visant les travailleurs du cycle du combustible nucléaire, signé de Pierre Mauroy, et, entre autres, de Rober Badinter. "
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/serment_mat_nuc.jpg
http://www.dissident-media.org/infonucleaire
2. L’uranium gentil et l’uranium méchant, 21 juillet 2008, 17:49
lol exellent et tellement vrai