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LE CAPITAL CHARCUTE !... É-VIT-D’AMANT !!
Publie le samedi 1er août 2009 par Open-Publishing1 commentaire
Un charcutage taillé sur mesure pour l’UMP...
Redécoupage . Le projet présenté au Conseil des ministres, sous couvert de lutte contre les disparités démographiques, est un bouclier électoral contre la gauche.
Charcutage ? Nuance : charcuterie fine de boutiquier. Mais l’école est la même : celle de 1986 avec Charles Pasqua, lequel était alors assisté d’un certain Alain Marleix, actuel secrétaire d’État à l’Intérieur. Ce dernier est à la manoeuvre en présentant, hier, au Conseil des ministres, un projet de redécoupage des circonscriptions. Quelque 67 départements sont touchés. Certains voyant leur nombre de députés évoluer à la hausse ou à la baisse. D’autres constatant une modification du contour de leurs circonscriptions. Les techniques sont simples : soit la dissémination des voix de gauche dans un cadre territorial plus mélangé, soit l’isolement des électeurs de droite dans une circonscription politiquement plus homogène.
Le contexte politique a changé : en 1986, il s’agissait d’assurer une majorité de droite. Aujourd’hui, il faut empêcher la gauche de gagner. Le scalpel s’est substitué au hachoir pour ciseler un bouclier électoral. La finesse consiste à ne pas trancher dans le lard mais à jouer sur les côtes flottantes. En l’occurrence, les circonscriptions fluctuantes entre la droite et la gauche. Le tout, sans toucher aux notables. Ce qui fait dire à Frédéric Salmon, expert en géopolitique, que le PCF, d’ores et déjà réduit à 21 députés quand il en avait 43 avant le scrutin de 1986, est relativement préservé, quand l’UMP, avec ses alliés du Nouveau Centre, en tire les principaux bénéfices. Mais cela handicape singulièrement le PS en position de reconquête.
Un toilettage était certes nécessaire en fonction des évolutions démographiques. Alain Marleix jure : « Notre but est de réduire les disparités et les écarts entre les différentes circonscriptions. » Il déplore : « Actuellement, il y a un rapport allant de 1 à 7 : 35 000 personnes dans la deuxième circonscription de Lozère, 220 000 dans la 6e du Var. » Juste. D’ailleurs, le Conseil constitutionnel avait ordonné de mettre fin à ces disparités avant le prochain scrutin de 2012. Pourquoi, dans ce cas, ne pas utiliser une règle mathématique en forme d’algorithme prenant en compte des considérations précises et consensuelles dictées par la géopolitique ? Le projet gouvernemental se contente de critères plus prosaïques en faisant mine de ne sortir qu’une simple règle à calcul : un siège par tranche de 125 000 habitants, contre 106 000 auparavant. Mais supprimant au final 33 circonscriptions législatives, en créant 22 autres, tout en faisant place à 11 députés représentant les Français de l’étranger, le nombre total de circonscriptions restant inchangé à 577.
Alain Marleix argumente : « Sur les 33 circonscriptions supprimées, 18 sont détenues par la gauche, mais celle-ci tirera profit de la création de nouveaux sièges. » Le PS compte : « Demain, il faudra que la gauche fasse plus de 51,3 % pour avoir une majorité de sièges à l’Assemblée nationale, alors qu’avec moins de 48,7 %, la droite est assurée de l’obtenir », constate Bruno Leroux. Benoît Hamon calcule : « Si on prend la carte électorale, l’UMP à elle seule, sur la base des résultats de 2007, aurait raflé 30 sièges de plus. »
Ce projet sera présenté sous forme d’ordonnances qui feront l’objet d’un débat de ratification express début octobre au Parlement : le charcutage est bien à la sauce sarkozyste.
Dominique Bègles
Messages
1. LE CAPITAL CHARCUTE !... É-VIT-D’AMANT !!, 2 août 2009, 23:14
Et alors, même avec 53% des voix, cela ne changerait RIEN puisqu’ils sont les zélées serviteurs de la droite.