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LE PEUPLE MEXICAIN EST PRET POUR LE COMMUNISME

Publie le dimanche 12 novembre 2006 par Open-Publishing

Les habitants de Morelos, comme ceux de Puebla, de Michoacan, Durango,
Jalisco, Yucatan, et des autres états, dans lesquels de vastes étendues de
terrains ont été occupées par des masses prolétaires qui se sont voués a
leur culture démontrent au monde entier, avec des faits, que l’on n’a nul
besoin de savants pour résoudre le problème de la faim.

Pour arriver au résultat de la prise de possession de la terre et des
instruments de travail au Mexique on n’a pas eu besoin de leaders,
"d’amis" des travailleurs, ni de décrets paternalistes, ni de lois
savantes, non rien de tout cela . C’est l’action qui a tout fait et qui
continue de tout faire. Le Mexique marche vers le communisme plus vite
encore que nous l’espérions, nous les plus exaltés des révolutionnaires,
et le gouvernement et la bourgeoisie ne savent plus quoi faire en face de
faits qu’ils pensaient irréalisables .

Il n’y a pas trois mois que Juan Sarabia dans une lettre ouverte, longue
et fastidieuse, qui m’était destinée et que presque toute la presse
bourgeoise de Mexico a publié, me disait que le prolétariat ne comprenait
rien a notre propagande et qu’il était satisfait avec la grande conquête
de la révolte Maderiste : Le bulletin électoral. Les faits lui démontrent
que nous les libéraux ne sommes pas des utopistes et que notre action et
notre propagande répondent aux nécessitées et a l’opinion de la classe
pauvre du Mexique. Le peuple mexicain tient en une horreur instinctive
l’autorité et la bourgeoisie. Tout visiteur du Mexique a pu approcher
cette réalité, il n’y a pas d’individu plus cordialement haï que le
gendarme. Les seul mot de gouvernement rempli d’inquiétude les humbles. Le
soldat, en d’autres pays applaudi et admiré, est ici vu avec mépris. Toute
personne qui ne gagne pas sa vie avec ses mains y est odieuse.

Tout ceci est plus que suffisant pour une révolution sociale de caractére
économique et anti-autoritaire. Mieux. Au Mexique vivent plusieurs
millions d’indiens qui, il y a 20 ou 25 ans vivaient encore en
communautés, lesquelles possédaient en commun la terre, les eaux et les
forêts.

L’APPUI MUTUEL était la règle dans ces communautés, dans lesquelles
l’autorité était perçue seulement quand l’agent du fisc faisait son
apparition ou bien quand les rurales venaient chercher des mâles pour
renforcer l’armée. Dans ces communautés il n’y avait ni juges, ni maires,
ni matons, ni aucune sorte de ces parasites. Tous avaient droit a la
terre, a l’eau pour l’arroser, a la forêt pour le bois de chauffe et de
construction. Les charrues aussi bien que les boeufs étaient au service de
tous. Chaque famille cultivait le lopin de terre qu’elle jugeait
suffisante pour vivre, la récolte se faisait en commun, en réunissant
toute la communauté, aujourdhui pour Pierre, demain celle de Jean, et
ainsi de suite, tous les membres de la communauté participaient a la
tâche.

Ces simples habitudes ont duré jusqu’a ce que, l’autorité, se sentant
assez forte dans la pacification totale du pays, put garantir a la
bourgeoisie la prospérité des affaires. Les généraux des révoltes
politiques reçurent des vastes étendues de terres, les hacendados
agrandirent leur territoire, les plus vils politiciens obtenaient des
terres immenses comme salaires, les aventuriers et les étrangers obtinrent
des concessions, de terres, de forêts, de rivières, (laissant nos frères
indiens sans un pouce de terre, sans droits sur les forêts, ni sur la
moindre branche d’arbre, dans la misère la plus abjecte, dépouillés de
tout ce qui avant était a eux) Quant aux métis qui constituent la majorité
des habitants de la république mexicaine, à l’exception des habitants des
grandes villes, ils avaient également des terres communales, bois et
rivières, comme la population indigène. L’appui mutuel était également de
règle, les choses se fabriquaient en commun , l’argent n’était pas
nécessaire, parce que on pratiquait le troc . Mais il y a eu la paix,
l’autorité en ressortit renforcée, et les bandits de la politique et de la
finance volèrent éhontement les terres, les bois, tout. Il n’y a pas
quatre ans on pouvait encore lire dans la presse d’opposition que le
nord-américain X ou l’allemand Y ou l’espagnol Z avaient enfermé une
population entière dans les limites de "sa" propriété avec l’aide de
l’autorité.

On voit, donc que le peuple mexicain est apte au communisme parce que il
l’a pratiqué , au moins en partie, durant des siècles, et cela explique
que bien que analphabète en majorité il comprenne que aux FARCES
ELECTORALES POUR ELIRE DES BOURREAUX il est préférable de s’emparer de la
terre , et c’est ce qu’il fait au grand scandale des voyous de la
bourgeoisie.

Maintenant il ne manque plus que l’ouvrier s’empare de l’usine, de
l’atelier, de la mine, des la sidérurgie, du chemin de fer, du bateau, de
tout en un mot. QU’ IL N Y AIT PLUS DE MAITRE D’AUCUNE CLASSE et alors
cela sera la fin de ce mouvement.

Adelante Camaradas !

RICARDO FLORES MAGON Regeneracion 02 septembre 1911
PRESENCE DU MAGONISME

Ce texte est issu d’une collection de brochures portant sur les écrits de
Ricardo Flores Magon. Cette collection a été édité et diffusé a Oaxaca par
des habitants eux mêmes, en dehors de toute organisation, ce depuis 1992,
en 1998 la CNT-AIT de Midi Pyrénée a aidé financièrement a leur diffusion
sur place. Cette année là par exemple 2000 de ces brochures ont été
vendues sur la ville de Oaxaca. (qui est une ville de un million
d’habitants) Ce succès n’est pas un hasard, Ricardo est natif de l’état de
Oaxaca et les habitants de cet Etat sont fiers encore aujourd’hui de la
trajectoire politique des frères Enrique et Ricardo Flores Magon. Leur
père était un indien zapothéque, et d’après le biographe local de Ricardo
ce sont les récits paternels concernant le mode de vie des indiens qui ont
conduit les Magon a l’anarchisme. Ils restérent jusqu’au bout fidèles a
leurs idéaux. Les chefs d’état mexicains, Diaz d’abord, Madero ensuite,
tentèrent des les acheter, en leur promettant des places et des rentes. Si
leur troisième frère, Jesus , accepta un poste de secrétaire d’état sous
Madero, il en fût différemment pour Ricardo et Enrique. Ricardo périra
assassiné en 1922 dans une prison des USA. Dans un pays qui connaît tant
et tant de villenies et de trahisons politiciennes ces nobles destins
attirent les sympathies.

D’autant que les magonistes regroupés autour de Ricardo et Enrique furent
les précurseurs de la révolution mexicaine. Cette révolution est la
première du XX siècle naissant, elle contient déjà les enseignements de
1917 et 1936. Deux conceptions s’affrontent entre ceux qui se contentent
des réformes parlementaires, comme le bulletin de vote ou la république,
et, ceux, qui veulent Tout. Les magonistes en 1910, précédent Makhno et
les collectivées de la révolution espagnole, et lancent le mot d’ordre
"Terre et liberté ! ". C’est en deux mots le programme du communisme
libertaire. La terre comme l’usine sont a tous et l’autorité d’où qu’elle
vienne n’est que parasitisme. Mais le XX siècle n’a fait que creuser des
tombeaux en faisant des révolutions a moitié. Jesus Magon, J Sarabia et
d’autres s’arrêteront en chemin, a l’étape des honneurs et des prébendes,
celle qui nous mène a l’époque actuelle : Celle du PRI, le Parti de la
Révolution Institutionnalisé la Parti qui en fait règne au Mexique.

Et nous voici donc a Oaxaca en 2006, depuis des mois la population tient
cette ville et les parasites (flics et matons, gouverneur et
bureaucrates....) ont du fuir. Une Asamblea Popular de los Pueblos de
Oaxaca , APPO, semble incarner l’insurrection. Oaxaca ce n’est pas les
balkans infectés de nationalisme, et que l’on dise pueblos ou poblaciones,
cela peut aussi bien signifier, peuples, que villages ou populations. En
réalité il faut chercher la signification de ces termes dans la culture de
la région. Derrière los pueblos de Oaxaca il y a l’âme des communautés
indiennes si chére a Ricardo, mais d’ailleurs cette âme ne s’est elle pas
rematérialisé ? Car l’état fédéral depuis qu’il existe n’est jamais
intervenu que pour massacrer et réprimer les paysans, jamais pour les
aider, et, par la force des choses, les vertus des ancêtres, leur
solidarité, l’entraide, sont devenues synonymes de survie. Du coup les
communautés rurales ou indigènes sont redevenues aptes a se passer de
l’état et voila que ce texte de Magon retrouve une actualité : Un siècle
est passé et de nouveau ces communautés font vaciller le pouvoir mexicain
 !

Ne nous y trompons pas, on nous parle de commune de Oaxaca, peut être que
cela est semblable, mais il y a une différence de taille entre la commune
de Paris et celle de Oaxaca, c’est que cette dernière n’est pas isolée.
Dans tout l’état de Oaxaca, dans tout le Mexique, les pauvres, les
prolétaires sont solidaires de Oaxaca, parce que le mouvement de Oaxaca
fait appel a la sensibilité profonde des mexicains, parce que il a comme
fer de lance ces communautés qui sont la mémoire et la fierté de tout les
exploités. Et Ruiz (le gouverneur PRI déchu) n’a pas la chance de Thiers,
les masses paysannes sont contre lui et sont solidaires des citadins
révoltés. Ces villageois depuis longtemps habitués a l’autonomie sont la
force du mouvement, certainement pas les partis et les syndicats de toutes
obédiences, que les mexicains, tirant leur lucidité de leur expérience
historique, qualifie unanimement de "charros " c’est a dire de pourris.

Tiré du site de la CNT AIT de Toulouse

http://cnt-ait.info/article.php3?id_article=1316

http://cnt-ait-toulouse.ehia.org/article.php3?id_article=87&lang=fr