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LES DEUX VISAGES D’UNE ÉGLISE INTERPELLÉE PAR LA JUSTICE
Publie le dimanche 30 octobre 2005 par Open-Publishing4 commentaires

de Oscar
CARDINAL ROSALIO LARA, ERNESTO CARDINAL, PRÊTRE
« HEUREUX CEUX QUI SONT PERSÉCUTÉS POUR LA JUSTICE : LE ROYAUME DES CIEUX EST À EUX. » (Mt. 5, 10)
Voici deux figures qui dominent l’actualité politique, sociale et religieuse de l’Amérique latine. La première est nul autre que le Cardinal qui préside les destinées de l’Église au Venezuela et qui s’affirme comme un farouche défenseur du néolibéralisme et un opposant acharné de l’actuel gouvernement d’Hugo Chavez. Le second, que certains reconnaîtront pour l’avoir vu à genoux recevant les réprimandes du pape Jean-Paul II au moment de son arrivé au Nicaragua, est ce prêtre poète engagé au service de la théologie de la libération en Amérique latine. Le premier jouit d’une grande influence auprès des élites et le second auprès des pauvres et des mouvements révolutionnaires.
Tout récemment, le cardinal Rosario Lara, lors d’une rencontre avec les secteurs de l’opposition, les a exhortés à organiser la désobéissance civile auprès de la population sur la base de l’article 350 de la Constitution qui justifie la non reconnaissance du gouvernement, qu’il qualifia de « funeste et de dangereux ».
Que dit l’article 350 ? « Le peuple du Venezuela ne reconnaîtra aucun régime, aucune législation ou autorité qui va à l’encontre des valeurs, principes ou garanties démocratiques, ou déprécie les droits humains. »
Le Président Hugo Chavez n’a pas tardé à dénoncer pareil comportement de la part du chef de l’Église catholique de son pays et pour rappeler que son gouvernement est sans doute le plus démocratique et équitable qu’ait connu le Venezuela depuis son indépendance. Évidemment, le Nonce Apostolique est intervenu pour rappeler que les positions du cardinal ne répondaient pas à des consignes reçues du Vatican, mais qu’il avait, comme tout citoyen le droit d’exprimer son point de vue. Une attitude pour le moins compréhensive que bien des prêtres engagés auprès des défavorisés de nos sociétés n’ont pas toujours eue. Le père Ernesto Cardenal en est sûrement un.( http://www.ernestocardenal.org/index.php)
Ce dernier, lors d’une rencontre internationale des poètes célébrée tout récemment au Venezuela, a eu l’occasion de passer plusieurs heures avec le Président Chavez et de prendre contact avec divers milieux sociaux et intellectuels. Dans un article publié à son retour au Nicaragua ( http://www.alternatives.ca/article1838.html ), il raconte qu’au Venezuela se vit une Révolution profonde et que déjà des effets importants se voient : l’alphabétisation fait des bonds de géants, les services de santé arrivent dans les milieux les plus défavorisés, des centres de formation de médecins et d’intervenants sociaux se multiplient. Le peuple a la possibilité de participer toujours plus aux discussions et décisions. Le Président Chavez participe quotidiennement à une émission de radio. Ça lui permet de s’entretenir directement avec les gens : ils appellent pour poser des questions ou formuler des commentaires et lui, il réagit et explique. Un véritable dialogue qui dure parfois des heures. Près de 80% de la population l’appuie et, chose rare dans nos pays, l’armée est avec lui. C’est d’ailleurs grâce à l’appui de l’un et de l’autre, que les putschistes ont dû abandonner le pouvoir à peine quelques jours après l’avoir pris. Les pauvres et les défavorisés sont les premiers bénéficiaires de cette révolution qui leur apporte dignité et respect, alphabétisation et santé, responsabilité et participation.
( http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=2040 )
Cette situation d’une Église profondément divisée dans son engagement pour la justice n’est pas sans soulever la question suivante : serait-ce que l’Église se laisse récupérer dans sa tête par les tenants des pouvoirs et dans sa base par les tenants révolutionnaires ? Il n’y a pas de doute que la récupération des uns et des autres fait partie des réalités possibles. Il y a toutefois certains points de repères qui ne mentent pas : la fidélité aux plus pauvres et défavorisés de nos sociétés, la capacité de dénoncer l’hypocrisie, la corruption, les injustices non seulement de ceux qui nous entourent et nous dirigent, mais encore des systèmes politiques et économiques qui encadrent l’organisation sociale des populations.
Lorsque je lis le sermon sur la montagne, appelé celui des Béatitudes, et que je médite les invectives de Jésus contre les pharisiens que nous rapporte l’évangéliste Mathieu au Chapitre 23 de son Évangile, force m’est donnée de reconnaître en Ernesto Cardenal un authentique disciple de Jésus. N’a-t-il pas participé au gouvernement sandiniste, mais en même temps n’a-t-il pas eu le courage de dénoncer l’hypocrisie et la corruption de plusieurs de ceux-là même avec qui il travaillait ? Sa vie et ses écrits ne sont-ils pas à proximité des pauvres de la terre et un ferment d’espérance d’un monde porteur de soleil pour tous les humains ?
Entre Jésus et le Sanhédrin, je choisis Jésus. Entre l’Église militante au service de la justice et la Hiérarchie au service des privilégiés, je choisis l’Église militante au service de la justice..
Oscar Fortin
Messages
1. > LES DEUX VISAGES D’UNE ÉGLISE INTERPELLÉ PAR LA JUSTICE, 30 octobre 2005, 07:42
Cher Oscar,
Il faut un certain courage pour écrire votre article...
En cette période où le christianisme n’ose même plus s’exprimer en France...
J’ai fait un choix : Celui de renier la religion catholique dont j’ai hérité
pour suivre l’enseignement tel qu’il nous a été donné : Le Christ plutôt que le Pape
Ce n’est pas la voie de la facilité mais c’est la "VOIX du coeur" qu’il nous faut écouter.
Félicitation et courage. Continuez. Vous ne prêchez pas dans le désert !
Amicalement
Michèle DRAYE
1. > LES DEUX VISAGES D’UNE ÉGLISE INTERPELLÉ PAR LA JUSTICE, 1er novembre 2005, 21:57
votre commentaire m’a profondément touché pour la simple raison qu’il porte en lui la vitalité qui ne peut émerger que dans la vérité et l’authenticité. J’espère que cette proximité ressentie continuera à nous animer et à nous conserver cette espérance dont Jésus de Nazareth et après lui des milliers d’autres se sont fait les porteurs et les prophètes.
bien amicalement
Oscar
2. La reacción en la jerarquía católica nicaragüense, 12 novembre 2005, 16:16
Hola Oscar,
Considero importante el punto de vista de tu artículo, soy nicaragüense y es verdad que la iglesia en países como estos tiene un peso descomunal. Con un punto de vista libertario como el de E. Cardenal, la iglesia podría tener un papel más progresista para las mejoras de las condiciones de vida de la mayoría de la población, sin embargo es evidente : la iglesia no quiere esto, por un lado es puro bla bla bla y por el otro apoya a los opresores.
No sigo ninguna religión porque se ha hecho evidente que la alta jerarquía en este país es una bola de corrupción : apaña a políticos corruptos y recibe dinero de los narcotraficantes.
Considero que el ejemplo de Ernesto Cardenal es lo mejor que se puede poner porque son muchos como él que trabajan cerca de la gente y lejos de los lujos de la jerarquía vaticana.
Su confianza en el proceso venezolano lo demuestra.
Ánimos.
Roberto
1. > La reacción en la jerarquía católica nicaragüense, 20 novembre 2005, 22:51
ROBERTO, RECIEN LLEGADO DE UNA VACACION EN CUBA, TOMO CONOCIMIENTO DE TU COMENTARIO. QUISIERA COMPARTIR CONTIGO UNA MEDITACION QUE ME NACIO DURANTE MI ESTANCIA ALLI....
BUSQUÉ A DIOS
Lo busqué en el consumo, en el poder, en el parecer :
No lo encontré.
Lo busqué en los senderos por donde crece lo humano :
Allí lo vi.
Lo reconocí en los humildes y pobres,
En los huérfanos y excluidos.
Lo reconocí en los perseguidos por la justicia,
En los salmos y poesías de Ernesto Cardenal.
Lo reconocí en los compromisos sociales de Chávez,
En la muerte profética de Mgr. Romero.
Lo reconocí en el anhelo de verdad de los pueblos,
En el deseo de vida que sea para todos.
Era Jesús de Nazareth, presente en la humanidad
También lo reconocí en la inspiración humanista de Fidel,
En la promoción de la educación, de la salud, de la ayuda mutua.
Lo reconocí en el sudor de los trabajadores
En la honestidad y los sacrificios de los humildes.
Lo reconocí en la democracia participativa de los pueblos,
En el respeto de las diferencias de cada uno.
Era el Espíritu, presente en el corazón de América
Igual lo reconocí en la bondad de los que perdonan,
En la acogida gratuita y generosa de los excluidos.
Lo reconocí en el dolor de las madres que buscan a sus hijos
En la fe de los que dan todo para que otros tengan vida.
Lo reconocí en el compartir de los unos con los otros,
En el amor de madres y padres que aman a sus hijos.
Era el Padre, presente en todos
Más que todo, lo reconocí en la solidaridad humana,
En la fraternidad que llega a todas las personas de la tierra.
Lo reconocí en la búsqueda de la verdad, de la sinceridad,
En el deseo compartido de UNIDAD respetuosa.
Lo reconocí en la creatividad de los artistas,
En la frescura del viento y en el canto de los pajaritos.
Era Dios con todas las personas de buena voluntad.
Oscar Fortín
Cuba, el 15 de noviembre 2005
TENGO UN SITIO INTERNET DONDE PUBLIQUÉ ESTA MEDITACION
http://humanisme.blogspot.com