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LES LEADERS

Publie le jeudi 4 février 2010 par Open-Publishing
2 commentaires

Les « leaders » qui apparaissent sont issus d’une situation historique, et leur histoire personnelle rencontre cette situation historique et est formée par et dans cette situation historique, dans la nécessité et le libre arbitre et l’aléatoire énigmatiques.

Y compris lorsqu’ils sont « fabriqués » par les médias. Mais leur histoire personnelle et collective intervient dans ce cas aussi. Et toute proportion gardée, il y a toujours eu des sortes de « médias » dans les sociétés complexes depuis la formation de l’agriculture et des Cités-Etats. Bien avant Gutenberg.

Calquer un comportement d’une situation historique sur une autre n’a aucun sens.

Par exemple, lorsque Marx parle de dictature du prolétariat ce ne peut être la même chose qu’au moment de la révolution russe, ou en plein développement de la démocratie bourgeoise dans un pays développé, ou dans la démocratie bourgeoise en crise de suraccumulation galopante du capital…..

Pour faire la différence et entreprendre en fonction de ces différences, il faut une « intelligence souple » comme disait Politzer, c’est-à-dire dialectique en fonction du moment historique, de l’acquis des autre moments, particulièrement de l’Etat de développement des forces productives. Une intelligence souple contient l’humanisme des décisions et des actions. Ce qui ne garantit pourtant en rien contre les erreurs et les crimes.

Qu’au moment d’une lutte à mort avec et contre le Tsar et contre une social démocratie qui met les bolcheviques hors la loi, de la même façon qu’on été exécuté Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg par les milices socialistes, quand les blancs procèdent à la terreur, l’intervention étrangère militaire et idéologique financée, fallait-il dire : attendons que la situation soit mûre pour une transformation communiste démocratique ? Il fallait répondre à un moment des luttes humaines où l’on ne peut pas ignorer à quel point la violence est intervenue dans l’histoire. Ce n’est même pas un choix où nous l’entendons dans une vie relativement sûre. C’est une irrésistible aspiration par les évènements.

La dictature du prolétariat, vue non comme une oppression policière et militaire, c’est l’hégémonie (voir Gramsci, le petit bossu à l’intelligence et au dévouement si vifs, prisonnier torturé et assassiné de fait du fascisme italien) d’une classe sociale libératrice pour libérer toute la société et répondre aux méthodes de la dictature d’une classe dominante exploiteuse.

Les massacres de la commune, c’est une réalité, le colonialisme, les guerres impérialistes, c’est cela qui a forgé la violence des exploités, comme la guerre des paysans post luthériens de la renaissance. Et la construction des fascismes et nazismes par les capitalistes et propriétaires terriens, industriels et banquiers.

Croit-on que ces situations soient définitivement derrière nous ? Elles le seront en fonction de nombreux éléments sociaux, dont la rencontre entre une maturité économique, une maturité politique et une maturité de la conscience humaine sur cette histoire de la nature que l’humanité construit d’abord inconsciemment et de plus en plus consciemment.

La dictature au sens premier, trivial, couramment utilisé, du stalinisme lui-même ne répond-elle pas à un moment à cet énorme et atroce affrontement initié par le capitalisme qui suscite, soutient puis lâche le fascisme hitlérien ? Et n’avons-nous pas dans les grandes luttes revendicatives bénéficié d’un rapport de force qui a empêché certaines fois la bourgeoisie de recourir à la force contre les luttes ouvrières et les acquis qui sont ceux des sociétés développées que nous sommes en train de perdre face aux contradictions du capital et au choc entre le développement scientifique et technique et la loi de suraccumulation du capital qui le laisse sans marge de manœuvre, origine du sarkosysme, du thatchérisme et du reaganisme, et de la destruction d’un précaire équilibre des échanges économiques mondiaux issus de la dernière guerre mondiale.

Ce n’est qu’une fois l’événement passé et l’action passés qu’il est possible de porter un regard conscient sur elles et construire un pré apparaître nouveau, c’est-à-dire une utopie opérationnelle saine, c’est-à-dire une poursuite du développement, d’une reproduction élargie continue de l’humanité.

A situation historique militaire correspond un comportement militaire.

Nous n’avons pas à accuser ou défendre Lénine, mais à comprendre un évènement historique et en tirer les leçons pour un avenir plus pacifique et plus serein, sans croire qu’il est à notre portée sans efforts et sans douleurs, même si l’effort peut être aussi plaisir et valorisation humaine.

Sinon, pourquoi au nom des convulsions de la révolution française ne condamnerions nous pas la chute de la monarchie et de l’économie féodale ?

Apparemment, la rencontre entre une, des personnalités et une, des situations historiques, et la suite des évènements nous donne la mesure de la souplesse de l’intelligence ou pas.
En ce qui concerne Lénine, il agit directement sur la situation militaire par une situation militaire, mais la guerre civile finie, il lutte contre le communisme de guerre, dénonce la brutalité de Staline, essaie d’imposer la NEP, constate la difficulté de ne pas reconstruire un Etat bureaucratique, met en exergue au congrès de l’internationale l’insuffisance et le besoin vital de l’éducation ouvrière, déclare moins mais mieux….et meurt sur des certitudes comme sur des interrogations. Et des expériences en mouvement.

Lénine et les bolcheviques ont rencontré la conjonction d’une révolution bourgeoise, d’une révolution paysanne, d’une révolution des nationalités, d’une lutte pour la paix avec des paysans et des ouvriers armés par le tsarisme lui-même, d’une révolution ouvrière dans un pays peu industrialisé où pourtant la concentration ouvrière et la concentration capitaliste et la domination des capitaux étrangers constituaient un laboratoire incroyablement efficace d’expériences humaines hors du commun et extraordinairement significatives d’avenir.

Staline est l’exemple d’une rencontre et d’un divorce et d’incapacité de souplesse de l’intelligence, y compris dans ses choix pour défendre son propre pouvoir qui est tout sauf une hégémonie de la classe ouvrière.

Ce que les communistes « à intelligence souple » n’oublient pas ce sont les capacités d’horreur dont est capable la société capitaliste et les classes dominantes pour préserver leurs intérêts, ce que l’on comprends encore en observant le SMIC et les sans papiers, les stocks options et « salaires » des dirigeants, l’invasion de l’Irak et autres, l’expulsion de leur terres des palestiniens ou des indiens qui ne sont des saints ni les uns ni les autres mais réagissent pour défendre leur existence comme tout peuple, les bonnes paroles sur les enfants qui meurent de faim à chaque minute pour garantir les profits et la Shoah qui finalement n’a pas dérangé un patronat et une classe dominante sans états d’âme dans sa majorité et poussé à la guerre entre pauvres et exploités…..

Un « communisme démocratique » ce terme dont j’approuve le contenu humain mais affirme le flou idéologique car il ne fait pas appel à la question du développement productif correspondant à cette visée, ne peut pas faire abstraction de la maturité nécessaire de ces forces productive dont font partie les humains en premier lieu et leur conscience scientifique, technique et morale.

Pierre Assante, 4 février 2010

Messages

  • Dialectique ou es tu ?

    Le Pentagone, veritable pouvoir US gardien de la suprematie du dollar,gendarme du monde,n’existe pas pour la majorité des militants politiques...noyés dans l’electoralisme.

    C’est pourtant les seuls militaires au monde qui ont fait usage par 2 fois de la bombe atomique.

    Ils ont reussi depuis a detourner personnaliser la vindicte populaire sur les differents leaders US qui ont mené leur politique, et ils continuent la guerre mondiale contre les peuples en toute impunité..., gachant d’immenses ressources, polluant partout, au prix de millions de morts.

    Malgré la crise,les depenses militaires mondiales ont augmentées en 2008,et surement en 2009 ?

    On attend toujours une denonciation argumentée publique par les candidats leaders aux elections...en Occident ?

    Des millions de professions de foi distribuées depuis des decennies n’ont apporté aucune lumiere ni sur ce sujet ,ni sur d’autres comme la “dette” et la creation monetaire par les banques, la BCE,les agences de notation,etc.

    Et la plus enorme question n’est meme pas discutée ni posée,combien de miliers de milliards de $,€, les banques se sont elles accordées a elles meme,d’aides, juste par l’auto creation monetaire inhilo, en deposant en garantie aupres des banques centrales des ”valeurs” sans valeur,sachant qu’elles utilisent au moins un facteur 8 dans la creation de credits...

    On se contente de suivre le vent mediatique....

    paradoxalement les “leaders”du XXIe s.”,seront hors partis, du type Etienne Chouard,Paul Jorion,surtout par les questions qu’ils posent,s’ils survivent a la repression.