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La Bolivie nationalise quatre entreprises pétrolières

Publie le vendredi 2 mai 2008 par Open-Publishing
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Le président bolivien Evo Morales a annoncé, jeudi 1er mai, que l’Etat bolivien reprenait par décret le contrôle de la majorité des actions de trois filiales pétrolières à capitaux étrangers opérant dans le pays.

Cette décision annoncée à l’occasion de la fête du travail concerne les sociétés Chaco (filiale de BP), Transredes (filiale de Shell) et CLHB, société à capitaux allemands et péruviens. Des instructions ont été données au président d’YPFB (société étatique) pour qu’il prenne le contrôle de ces entreprises– y compris en ayant recours à la force publique.

Le chef d’Etat a précisé que l’achat de 50 % plus une des actions de ces entreprises avait été tenté, mais que l’accord n’avait pas été possible. Dans le cadre d’une démarche visant à renforcer la renationalisation des hydrocarbures entamée en mai 2006, La Paz a également racheté la majorité des actions de la société pétrolière Andina, filiale du groupe espagnol Repsol-YPF. Cette démarche traduit la volonté de la Bolivie "d’avoir des associés et non des maîtres", a affirmé le président bolivien Evo Morales dans un discours prononcé à cette occasion à La Paz.
NATIONALISATION DES TÉLÉCOMS

Après son arrivée au pouvoir, le gouvernement de M. Morales avait fait savoir qu’il comptait récupérer les actions des compagnies pétrolières privées ayant obtenu des concessions de l’Etat sous le mandat du président libéral Gonzalo Sanchez de Lozada (1993-97) qui avait privatisé le secteur des hydrocarbures.

Dans le même discours, Evo Morales, a annoncé sa décision de nationaliser l’Entreprise nationale de télécommunication (ENTEL), gérée par la mutinationale italienne Euro Telecom International. "A partir d’aujourd’hui, ENTEL est entre les mains du peuple bolivien" a-t-il annoncé à la foule réunie pour le 1er mai.

Ces annonces interviennent dans un climat particulièrement tendu dans le pays. La région de Santa Cruz mène un mouvement de contestation contre le pouvoir central, qui plonge le pays dans une grave crise politique depuis plusieurs mois. Elle prévoit d’organiser le 4 mai un référendum d’autonomie, non reconnu par le gouvernement de La Paz.

Trois autres régions autonomistes, Pando, Beni (nord) et Tarija (sud), qui totalisent avec Santa Cruz 65 % du PIB du pays, ont prévu au mois de juin d’approuver des statuts d’autonomie au cours d’un référendum similaire. Le ministre bolivien des affaires étrangères a dénoncé une "conspiration" des régions riches contre le gouvernement de M. Morales, faisant craindre un "risque d’affrontements".

-http://www.lemonde.fr/ameriques/art...

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