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La CFDT "suspend" sa signature du protocole sur l’intermittence

Publie le mercredi 17 mai 2006 par Open-Publishing
8 commentaires

mardi 16 mai 2006 (Reuters - 19:42)

PARIS - La CFDT a annoncé mardi qu’elle suspendait sa signature du nouveau protocole d’accord sur l’indemnisation du chômage des intermittents du spectacle, estimant que "les conditions ne sont pas encore réunies".

"Il faut des actes à l’appui des déclarations", a déclaré à Reuters le négociateur de la CFDT, Jean-Marie Toulisse, à l’adresse des pouvoirs publics, des parlementaires et de certaines entreprises du secteur, notamment dans l’audiovisuel.

"C’est un problème de confiance. La CFDT refusera de prendre seule la responsabilité" de mettre en oeuvre l’accord.

La confédération, qui assure depuis janvier la présidence de l’assurance-chômage (Unedic), estime avoir chèrement payé auprès de l’opinion et des intermittents le fait d’avoir signé le protocole contesté de juin 2003.

Elle tiendra son 46e congrès du 12 au 16 juin, à Grenoble.

Le bureau national de la confédération "suspend sa décision" car il "constate que tous les éléments nécessaires à une véritable sortie de crise ne sont pas encore réunis", a fait savoir la CFDT dans un
communiqué.

"Ce projet de protocole améliore nettement celui de 2003 et pourrait permettre de dépasser les difficultés rencontrées à condition que l’Etat et les employeurs du secteur assument leurs propres responsabilités, au-delà de la mise en place du fonds permanent de professionnalisation annoncé ces derniers jours" par le gouvernement,
précise l’organisation syndicale.

Pour signer, la CFDT demande que le "comité de suivi" composé de parlementaires renonce à proposer une loi sur l’intermittence dès lors que l’accord sera agréé.

La confédération demande aussi que la mise en oeuvre des nouvelles mesures puisse être vérifiée et réclame des "garanties" sur la définition des professions concernées et les conditions de recours à l’intermittence.

La CFDT demande également un "engagement de l’Etat" dans la lutte contre les fraudes et le "respect immédiat du champ de l’intermittence dans le secteur public".

"Le bureau national de la CFDT est d’une fermeté absolue sur ces trois conditions, que tous considèrent comme indispensables", a souligné Jean-Marie Toulisse.

Le protocole d’accord sur les annexes 8 et 10 du régime
d’assurance-chômage, spécifiques aux intermittents du spectacle, est accepté par le patronat et soumis à la signature des cinq confédérations syndicales jusqu’au 18 mai.

Les réticences de la CFDT compliquent le jeu de la CFTC et de la CFE-CGC, les deux autres syndicats signataires en 2003.

La CFTC doit se prononcer mercredi.

La CFE-CGC s’est montrée favorable tout en ajoutant qu’elle attendrait de voir la transposition juridique de l’accord pour se prononcer définitivement.

La CGT a fait savoir qu’elle ne signerait pas.

Force ouvrière laisse planer le doute, mais son négociateur a jugé défavorablement le texte.

Messages

  • il était temps ! à quand d’autres retraits rejets de signatures antisociales ?

  • La CFDT dialogue avec l’UMP

    « Réunion samedi 13 mai au carrousel du Louvre des cadres de l’UMP.
    Décidée il y a un mois, cette rencontre avec les 1200 responsables des fédérations départementales de l’UMP était consacrée à la méthode de la Réforme.

    /…Disposer d’un diagnostic partagé, comme ce fut le cas pour la réforme des retraites, qui rend impossible le recours aux slogans simplificateurs ou la défense du statu quo…/

    /…Pour débattre de cette question essentielle pour la France qui peine à entrer dans le nouveau siècle, engoncée qu’elle est dans ces habitudes et ses certitudes nous avions invité à s’exprimer un représentant du ministre Danois des affaires sociales et Jean Marie Toulisse, le numéro deux de la CFDT, avec lequel j’ai [François Fillon] négocié l’accord sur la réforme des retraites.

    La presse/…Comme d’habitude elle passera à coté de l’essentiel.

    L’essentiel est que 1200 cadres de l’UMP ont fait une ovation à un responsable de la CFDT qui pour la première fois dans l’histoire de cette centrale syndicale a accepté de venir dialoguer sans tabou avec la première formation de droite de notre pays.

    Jean Marie Toulisse a d’ailleurs avoué que c’était la première fois qu’un parti politique faisait cette démarche vis-à-vis de la CFDT.

    Cet évènement est considérable. Il montre que les relations entre les politiques et les syndicalistes peuvent changer du tout au tout pourvu que nous en ayons la volonté et que nous engagions, comme je l’ai maintes fois proposé sur ce blog une révolution dans notre façon de faire de gouverner et simultanément dans l’ordonnancement du paysage syndical.

    Au passage Jean Marie Toulisse a pris en exemple la réforme des retraites qui constitue la preuve qu’il n’y a pas de malédiction qui pèse sur la réforme en France mais seulement une incapacité des responsables politiques de droite comme de gauche à procéder avec méthode.

    Il a cruellement interpellé le parti Socialiste qui s’est engagé lors du congrès du Mans à abroger cette réforme des retraites qu’il a pourtant été incapable d’engager quand il était au pouvoir. Je crois comme la CFDT que cette réforme ne sera remise en cause par personne, quelque soit le résultat des élections…/ »

    Discours complet de François Fillon sur son blog,
    Sénateur de la Sarthe, ancien ministre
    Conseiller politique
    Samedi 13 mai 2006

    « Mes chers amis,

    La France doit être modernisée, mais le veut-elle et le peut-elle ? Beaucoup d’observateurs en doutent.

    Je ne fais pas le même constat. Et ceci pour une raison simple : nous avons réformé les retraites, ce dossier qui pouvait faire chuter plusieurs gouvernements... Pourquoi avons-nous réussi ? Parce que nous avons préparé le terrain. Parce que nous avons donné toute sa chance au dialogue social, et cette opportunité a été saisie par plusieurs leaders syndicaux dont celui de la CFDT dont je salue le courage et le sens de l’intérêt général. Enfin nous avons réussi parce que nous n’avons pas cédé ! La fermeté politique est aussi capitale que la capacité d’écoute…/

    Comment réformer et selon quels buts : c’est l’objet de cette journée à laquelle sont associés des intervenants extérieurs, dont Jean-Marie Toulisse ( secrétaire national de la CFDT ), Pierre Giacometti, d’IPSOS, et Christopher Azrouni ( conseiller du ministre des affaires sociales du Danemark )../. »

    "Le bureau national de la CFDT est d’une fermeté absolue sur ces trois conditions, que tous considèrent comme indispensables", a souligné Jean-Marie Toulisse.

    J’ai mis en gras ce qui me paraît significatif des intentions de la CFDT, bien que cela ne vous aurait certainement pas échappé.

    L’intégralité du discours de fillon est sur son blog, mais le sujet traitant sur la fermeté de la CFDT à défendre les intermittents, je vous laisse le soin de vous faire une idée sur l’hypocrisie et la « FERMETÉ » de la CFDT ! pouah !

    Esteban

    • Merci pour cette info Esteban. La CFDT, on va l’avoir à l’oeil. Transmettons à nos amis étudiants pour la suite.

    • Ils vont attendre aprés le congrés pour signer,comme d’habitude.Pour ce qui est des retraites,"l’accord" avec fillon sera remis en cause de toute façon,c’est le genre d’accord qui se fait quand on ne remet pas en cause le systéme,faudra pousser fort et soutenir les élus anti-libéraux pour réussir à avoir un texte solide.
      Merçi pour l’info Esteban.
      Jean Claude des Landes

    • Complètement d’accord avec toi Esteban. mais il se passe qque chose quand même. Ils ont perdu un si grand nombre d’adhérents...
      JP

    • Oui JP, c’est ce que j’avais dit sur d’autres commentaires.

      Cette hémorragie due aux positions de leur confédération vers un réformisme à outrance a saigné ce syndicat (point culminant 2003).

      Les militants qui se sont désengagés de la CFDT étaient ceux, les plus combattifs dénonçant les dérives.

      Je devrais être satisfait que beaucoup aient rejoint la Cgt, mais contrairement j’avais préféré qu’ils restent à l’intérieur et agissent pour forcer ce syndicat à plus de radicalité et vers un syndicalisme de lutte. La direction de la CFDT n’agirait pas comme elle le fait aujourd’hui.

      Les accords étant signés à la majorité des syndicats, ce qui est une abhération, une CFDT plus radicale aurait empêché l’accord honteux des retraites.

      Je serais aussi critique avec ma centrale Cgt qui a intérêt à faire très attention et ne pas calquer la CFDT ce qui serait un désastre pour les travailleurs(dont les chômeurs) et les retraités, nous y veillerons.

      Avec mon dernier paragraphe, je m’expose à des critiques mais je ne peux garder pour moi tout seul mon inquiétude.

      Fraternellement,

      Esteban