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La CGT a-t-elle viré capitaliste ?

Publie le mardi 4 mai 2010 par Open-Publishing
25 commentaires

de Charles-Emmanuel Haquet et Marc Michaux

Achat d’une entreprise, "facturation" du service syndical, gestion autoritaire du personnel : la centrale se convertit aux méthodes libérales. Ce qui ne va pas sans heurts...

A la CGT, Jean-Pierre Delannoy s’est fait une spécialité : "décoder" les discours des camarades dirigeants. "On ne comprend rien à ce qu’ils racontent", déplore ce militant qui, lors du dernier congrès de la CGT, à Nantes, s’était opposé au leader Bernard Thibault. Quand ils évoquent les retraites, ils parlent de "négociations systémiques, d’"obsolescence" ou de "comptes notionnels". Il faut suivre !" La CGT qui prendrait des accents libéraux ? Concédons-le, le mouvement est timide. Mais il existe ! Chez les "réformistes", on ne parle plus de lutte des classes, mais de compromis. Des sujets longtemps tabous, comme l’actionnariat salarié ou la participation, ne le sont plus. Et des structures gérées par la CGT se retrouvent à la tête de groupes privés, comme la Compagnie internationale André Trigano (Ciat), une société cotée en Bourse. Ce mouvement pourrait s’accentuer. Car la CGT veut conquérir le monde de l’entreprise. Quitte à emprunter les méthodes de l’ennemi honni, le grand capital. Enquête.

1 - La confédération a lancé une OPA sur une société cotée

Georges Séguy, réveille-toi, la CGT lance des OPA ! Dans les sections locales et dans les couloirs de la "centrale", on ne s’en est toujours pas remis. Quelle mouche a piqué les administrateurs de la puissante Caisse centrale d’activités sociales (CCAS) des industries électriques et gazières, administrée par la CGT ? En décembre 2009, le plus riche comité d’entreprise de France (450 millions d’euros de budget, 3 000 salariés) décide de racheter... une société cotée, la Ciat, leader hexagonal du camping. Grâce à l’acquisition de ce fournisseur (pour 59 millions d’euros), la CCAS, qui gère les séjours de vacances et la restauration d’entreprise de plus de 600 000 salariés, devient un géant français du tourisme. Mais cette OPA suscite bien des débats chez les cégétistes. Le propre comité d’entreprise de la CCAS vote contre ! "Quand on a reçu le compte rendu de la CCAS, on a eu l’impression de lire un communiqué boursier, commente un militant, à la fédération CGT des mines et de l’énergie. On parlait de numéraire, d’actions... ça nous a fait un choc !"

"Bernard Thibault doit contenir les infiltrations gauchistes du NPA et de Lutte ouvrière." Raymond Soubie, conseiller de Nicolas Sarkozy chargé des affaires sociales.

Pourquoi un tel "boursicotage" ? "Nous voulions nous renforcer dans le tourisme social, explique-t-on au siège de la CCAS, mais peut-être avons-nous été trop brutaux. Nous avons donné l’impression que nous tournions le dos à nos valeurs." Alors qu’en fait les patrons cégétistes ne font qu’anticiper le tarissement du financement du syndicat. Actuellement, son colossal budget provient des ventes de gaz et d’électricité d’EDF et de GDF Suez. La CCAS reçoit en effet 1 % du chiffre d’affaires. Mais ce financement pourrait être remis en question. La présence d’inspecteurs de la Cour des comptes dans les murs de la CCAS est un signe que le vent tourne. Racheter la Ciat, ce pourrait être une façon de diversifier le financement. Avec cette OPA, c’est un nouveau visage de la CGT qui se dessine, celui de gestionnaire d’entreprise privée. Selon les dernières rumeurs, les dirigeants de la Ciat prépareraient une "augmentation de capital" qui permettrait l’entrée de nouveaux actionnaires. Dans les couloirs de la CGT, on parle d’un renforcement de... André Trigano, le fondateur de la Ciat. Encore des couleuvres à faire avaler aux "purs et durs" du paquebot de Montreuil, le siège de la CGT.

2 - Après la lutte des classes, la "class action"

Thomas Barba incarne cette nouvelle race de délégué syndical, longtemps CGT, qui maîtrise parfaitement l’outil juridique, épluche les bilans des sociétés et regarde à la loupe les conventions sociales pour s’assurer qu’elles sont conformes à la législation. Dès qu’il détecte une faille, il s’y engouffre et lance des recours devant les tribunaux, à la manière des actions collectives américaines (class actions). Et ça peut parfois coûter très cher à l’entreprise. "Nous ne pouvons plus nous contenter de grandes mobilisations et de grands discours pour faire bouger les choses, nous devons aussi mener un syndicalisme de proximité et d’accompagnement", martèle ce fils de républicains espagnols.

Direct et pragmatique, il bouscule les idées reçues, n’en déplaise aux apparatchiks de la centrale. "Mes armes ? Le Code du travail, les droits français et européen." Cadre au Groupe La Poste, il a connu son heure de gloire quand, en 2006, il a obtenu devant les prud’hommes qu’une factrice, qui avait cumulé 574 CDD en dix-neuf ans, reçoive 60 000 euros d’indemnités. Ce n’est pas son seul fait d’armes. A ce jour, il a défendu - avec succès - plus de 130 salariés. Mais Thomas Barba veut aller plus loin. "En multipliant, entre 1990 et 2004, les CDD et les CDI intermittents pour des emplois de guichetier ou de facteur, La Poste a précarisé l’emploi de milliers de salariés. Dans 80 % des cas, ce sont des femmes, il y a donc discrimination. J’ai saisi la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité afin d’inciter La Poste à réparer ce préjudice", précise-t-il.

Depuis trois ans, il se démène aussi pour que les 100 000 facteurs bénéficient d’un temps d’habillage-déshabillage et d’une indemnité pour le nettoyage de leur tenue. Une idée qu’il a eue en dénichant un arrêt de la Cour de cassation du 26 janvier 2005. "Le magistrat précise que, lorsque la tenue est rendue obligatoire, il faut prévoir un temps pour se changer, ou alors verser des contreparties financières. Comme le port de la tenue est un critère de notation des facteurs, il est difficile, pour l’employeur, de contester son caractère obligatoire", souligne-t-il avec malice. Le 24 février dernier, la cour d’appel de Toulouse lui a donné partiellement raison en condamnant La Poste à verser aux facteurs 5 euros par semaine pour frais d’entretien de leur tenue, avec un rappel sur cinq ans. Soit, pour chaque facteur, une indemnité de 1 150 euros. La note atteindrait 115 millions d’euros la première année, et 23 millions les années suivantes. La Poste s’est pourvue en cassation. Et Thomas Barba, qui pourrait facilement trouver un job dans un grand cabinet anglo-saxon, fait un tabac chez des syndicats concurrents, comme la CFTC et SUD. Tandis que, dans son propre camp, ses succès agacent. Certains cégétistes lui reprochent d’"américaniser" la lutte syndicale. Si bien qu’en août dernier il a claqué la porte de son organisation, après trente-six ans de militantisme. Il n’est jamais bon d’être précurseur.

3 - Des délégués prennent 10 % aux salariés défendus

Facturer des honoraires pour assurer la défense de son client ? Un procédé normal de la part d’avocats ou de conseils. Moins de la part de cégétistes ! C’est pourtant ce qui se serait passé en 2007, à l’union locale de Castres, où des "camarades" auraient prélevé sans barguigner des pourcentages sur les indemnités que recevaient les plaignants. Voilà une pratique qui bafoue les valeurs de fraternité de la CGT. Elle en est même tellement éloignée qu’elle est... illégale !

"Il faut un décodeur pour comprendre le discours confédéral. C’est un signe de l’aristocratisation de la CGT." Jean-Pierre Delannoy, leader dela minorité anti-Thibault à la CGT.

C’est un cégétiste à la retraite qui, le premier, a brisé l’omerta. Francisco Banegil intente actuellement un procès à l’union locale CGT de Castres. Après l’avoir défendu contre son employeur (un groupe minier), ses dirigeants l’auraient contraint à leur reverser, en 2007, 10 % de son indemnité, soit 6 500 euros. Ce paiement aurait en effet conditionné la remise du chèque libellé par son ancien employeur, d’un montant de 65 000 euros. "ça n’a pas été facile, raconte Francisco Banegil, car je suis adhérent à la CGT depuis quarante ans. J’ai tout tenté pour éviter le procès. J’ai écrit à plusieurs reprises à l’union locale pour qu’elle me restitue cet argent. Début 2008, l’union départementale CGT du Tarn et l’union locale des retraités de la CGT m’ont soutenu en jouant les médiateurs. En vain. Il a fallu aussi trouver un avocat qui veuille bien me défendre. Personne ne voulait s’attaquer à la CGT."

Il faut dire que l’affaire est très sensible sur le plan local. Mais Francisco Banegil veut que la vérité éclate. Au cours de l’instruction, il réussit à se procurer cinq "contrats de services" édités par l’union locale de Castres. Dans ces documents, les personnes signataires s’engagent à reverser 10 % des éventuels gains obtenus à la suite d’une décision de justice ou d’une transaction. Il obtient aussi le témoignage d’un ancien salarié de cette union locale qui confirme que cette pratique était déjà monnaie courante entre 1998 et 2003. Pour l’avocat du plaignant, Eric Soulans, que nous avons contacté, "le fait marquant dans cette affaire, c’est qu’une organisation syndicale a pu institutionnaliser un système illégal de collecte d’argent. Car un syndicat n’a bien sûr pas le droit de facturer des honoraires aux salariés dont il assure la défense." Pour l’union locale CGT, cette somme correspond à un don. Le tribunal d’instance de Castres tranchera le 4 mai. Le plus troublant, dans cette histoire, c’est l’absence de réaction des cadres de la confédération, la "tête" politique de la CGT. Comme l’affirme Francisco Banegil, "la centrale de Montreuil a été alertée par courrier et de vive voix par certains camarades, mais n’a jamais pris position."

4 - Le syndicat n’a rien à envier aux patrons voyous

Lorsqu’en 2001 Philippe Chabin, secrétaire d’un comité d’établissement (CE) de la SNCF, détecte une "anomalie" dans la répartition de la dotation que lui verse la SNCF, il n’imagine pas dans quel engrenage il met le doigt. "Tous les ans, 200 000 euros s’égaraient dans la nature. J’ai voulu alerter les instances fédérales de la CGT", raconte ce cheminot, syndiqué depuis 1985. La CGT est en effet majoritaire dans la quasi-totalité des 26 comités d’établissement de la SNCF. Trop zélé, Philippe Chabin ? Sans doute. "En 2006, j’ai été écarté des listes électorales par la CGT. J’ai perdu mon poste de secrétaire du comité d’établissement. Dans la foulée, des salariés CGT du CE qui m’avaient soutenu ont eu des problèmes." Telle Malika Duraud, assistante aux ressources humaines et cégétiste convaincue. A l’instar de la trentaine de salariés qui travaillent dans ce comité, elle n’a pas un statut de cheminot, mais un contrat de droit privé. Elle est donc vulnérable. "On a voulu supprimer mon poste, puis on m’a mise au placard, témoigne-t-elle. J’ai subi toutes sortes de brimades. Fin 2008, on m’a notamment demandé de travailler entre Noël et le jour de l’An, alors que les bureaux étaient fermés." A qui se plaindre, quand l’employeur et le syndicat sont tous les deux cégétistes ? Seule solution : saisir les prud’hommes. Fin 2009, les sages rendent leur verdict : "Les instances dirigeantes se sont servies de leur autorité patronale pour la faire craquer, elles méritent le titre de patrons voyous", écrivent-ils carrément, avant de condamner le comité d’établissement à lui verser 15 000 euros pour "harcèlement moral" - décision qui fait actuellement l’objet d’un appel.

"Ce sont des pratiques que la CGT ne tolérerait pas si elles émanaient d’un dirigeant d’entreprise, s’emporte Philippe Chabin. Et encore, si elles ne concernaient que quelques individus, mais on trouve des cas similaires dans d’autres comités d’établissement, notamment à Lyon ou à Tours."

Aujourd’hui, Malika travaille toujours au CE. A mi-temps. "J’ai écrit à Bernard Thibault. Il ne m’a jamais répondu, raconte-t-elle. Pourtant, il doit savoir ce qui se passe, puisque sa femme travaille au comité central d’entreprise (CCE) de la SNCF." Mais ce CCE, qui regroupe plus de 300 personnes, donne-t-il le mauvais exemple ? Une vingtaine de cadres et de salariés y auraient été licenciés ces dernières années. Fin 2009, sa direction a même été épinglée par les prud’hommes pour trois cas de harcèlement. Là encore, les décisions sont en appel. "Il y a eu discrimination à l’égard de ces anciennes cégétistes qui avaient créé un syndicat dissident", explique leur avocat, Me Burget. La CGT condamnée pour non-respect des pratiques syndicales ? Un comble !

Fin 2009, le CCE de la SNCF, contrôlé par la CGT, est accusé de discrimination syndicale à l’encontre de cégétistes dissidents. Un comble !

A la Caisse centrale d’activités sociales, la structure (contrôlée par la CGT) qui gère les ?uvres sociales d’EDF-GDF Suez, ce n’est pas mieux. "Climat délétère", "relents de stalinisme mâtiné de management dur", rapportent les témoins. Grève des salariés, mises au placard, licenciements brutaux, et même un suicide, fin 2009. Pour une CGT qui a fait de la souffrance au travail un cheval de bataille et qui, fin mars, s’est engagée aux côtés du Medef et des autres syndicats pour lutter contre la violence au travail, ces exemples font désordre. "Mieux prévenir le harcèlement, le réduire et, si possible, l’éliminer", préconise l’accord. Il y a du boulot. Même à la CGT.

http://www.lexpansion.com/economie/...

Messages

  • La CGT ou ses représentants ?. Nuance car l’amalgame est souvent réducteur, trompeur et fondé sur sa destruction volontaire par des casseurs qui combattent la CGT de l’intérieur.
    Alain 04

    • J’ai proposé cet article, car en dehors de son titre "accrocheur", il dénonce les pratiques de la direction, Bernard Thibault en tête.

    • Oui, mais le problème c’est que les militants de base, au demeurant tout à fait sincères sont totalement aliénés à leur direction - respect du chef... d’où la confusion.

    • J’adore. Genre "c’est si simpel voyons". N’importe quoi... T’en as pas marre de raconter des c... ?

      LL

    • Hélas non, ce ne sont pas des conneries,... s’il en était autrement il y a longtemps que l’on ne serait plus dans cette merde !

    • Ça ne te vient pas à l’esprit que le problème est peut être légèrement ailleurs (même si une partie de la base est "suiviste" pour dire en très résumé) ?

      Moins de 7 %de salariés syndiqués en France. Une CGT affaiblie tant par une baisse des effectifs que par la pression idéologique constante des thèses social-libérales venues du PS et d’ailleurs, le non renouvellement des cadres, la non adhésion des jeunes...

      Allez, venez les révolutionnaires, on vous attend, vous serez bien reçus, on manque cruellement d’effectifs politisés déterminés et actifs...Sans rire.

      LL

    • et sur le fond ,on ne dit rien ?

      on défend la cgt prise comme une entité homogène avec juste quelques touts petits problèmes sans importance,alors qu’en fait la dérive incroyable vers la social démocratie est un fait établi .

      Alors il y a encore et toujours ce réfléxe de soutient ,de patriotisme de parti,de syndicat,qui fait qu’on critique mais que sur le fond on défend l’indéfendable.
      Sans une lucidité éxtrème,sans garde fou moral ,avec fixation de limite ,on avale tout.

      Ainsi combien de militants CFDT qui vont être laminés par lé réforme des retraites de 1993,2003 etc ..continuent à FINANCER ceux qui les ont plongés dans la misère ?

      Des milliers !!!des dizaines de milliers !!des centaines de milliers !!
      ha oui partir serait reconnaître ses erreurs ..serait repartir de presque rien..
      alors ..on reste,on s’arrange,on arrondit les angles...
      Et les retraités font les poubelles au marché !!

      pas à cause de la cgt ?non certes,mais pas sans une certaine responsabilité non plus.

      Quand un dirigeant se représente 3 fois,ne retourne pas au travail apres ses fonctions syndicales ,se la péte avec une cravatte(oui je sais annecdoticte dit on,ben si c’est rien..qu’il l’enleve ,ça signe plutot une soumission )quand il va bouffer SEUL avec Sarko,je me casse illico !!

      on est dans la mouise noire,les syndicats sont à reconstruire totalement .

      militant SUD,apres avoir été CGT,je pense que c’est du coté de la cnt qu’on doit trouver des réponses à cette dérive .

    • "militant SUD" bah voilà pourquoi t’as pas commencé par là....

      Ecoute , camarade, SUD, aux dernières nouvelles, je ne vois pas en quoi ils font bien "mieux" que la CGT mais note que je n’ai pas attaqué SUD non plus....Mais si tu veux évidemment on peut mettre certaines choses à plat maintenant.

      Moi ce qui commence à me gonfler c’est les déclarations à l’emporte-pièce de ce style.

      Quand y’en aura plus, de CGT, tout le monde sera content et ça ira mieux ?

      Quant à la défense de la chapelle, non, je ne crois pas avoir été baptisée ni qu’on m’ait jamais confondue avec une none et ma position vis à vis de l’actuelle orientation de la direction est connue puisque je l’ai également exposée en partie par écrit et en partie en public au 49è congrès au milieu des camarades dont pourtant je ne me sentais pas tjs très proche. Alors lâche moi la grappe avec tes histoires de chapelle, sil te plait et merci.

      Qu’il y a it des pbs à la CGT faudrait vraiment être aveugle ou de mvse foi pour le nier. Mais c’est sur l’explication simpliste que ça commence à me gaver. Et comme je n’ai pas assez de tps libre à gaspiller pour parler de mon syndicat avec des gens qui n’y sont pas adhérents ou qui sont de la plus absolue mauvaise foi....

      Sur ce.

    • D’abord quand je parle de "suivistes " de soumission à sa chapelle,je ne m’en prend pas à toi la louve.
      Apparement tu en es déja à deux appartenances politiques et tu as montré que quand tu es en désaccord profond,tu en tires les conclusions.

      Je n’ai pas commencé par dire mon affiliation,car ce n’est pas l’objet du débat.
      Et comme tu as du le remarquer c’est bien par un compliment à la CNT que je termine.
      pas à SUD.

      Ok ?!

      Alors maintenant reprenons l’argument ,ha quitter la cgt ,ce serait pire,venez plutôt la renforcer sur des bases luttes de classes .

      Ha bon t’y crois,et pourquoi pas aller aussi à la cfdt ?
      et comment je fais avec ma MORALE ?
      de savoir que je finance des corrompus ?

      figure toi que pour moi,c’est irrémédiablement lié mon engagement politique syndicale et une morale humaine.

      on ira pas plus vite avec la solution de rester à la cgt quand la direction est DEJA sur une ligne social démocrate,ce qui veut dire que DEJA la majorité a accepté cette ligne.

      reconstruire !

      déja combien de dégats humains avec cette trahison ?

      on l’oublie un peu vite ces vies brisées

  • Rappel :

    XVe CONGRÈS NATIONAL CORPORATIF - IXe DE LA CGT - AMIENS, 8-16 OCTOBRE 1906.

    " Le Congrès confédéral d’Amiens confirme l’article 2, constitutif de la CGT : " La CGT groupe, en dehors de toute école politique, tous les travailleurs conscients de la lutte à mener pour la disparition du salariat et du patronat ".

    • Cet article 2 a été, dans son contenu, supprimé après Mai 68,... comme par hasard !

    • Mais qu’est ce que tu racontes Là ? Tu mélanges tout on dirait ou alors tu ne t’exprimes pas très clairement....La charte d’Amiens, c’est justement la confirmation de l’article 2 du document constitutif de la CGT à Limoges en 1895 à savoir ceci :

      "Le Congrès confédéral d’Amiens confirme l’article 2 constitutif de la CGT.

      La CGT groupe, en dehors de toute école politique, tous les travailleurs conscients de la lutte à mener pour la disparition du salariat et du patronat.

      Le Congrès considère que cette déclaration est une reconnaissance de la lutte de classe, qui oppose sur le terrain économique, les travailleurs en révolte contre toutes les formes d’exploitation et d’oppression, tant matérielles que morales, mises en oeuvre par la classe capitaliste contre la classe ouvrière.

      Le Congrès précise par les points suivants, cette affirmation théorique.

      Dans l’œuvre revendicative quotidienne, le syndicat poursuit la coordination des efforts ouvriers, l’accroissement du mieux-être des travailleurs par la réalisation d’améliorations immédiates, telles que la diminution des heures de travail, l’augmentation des salaires, etc. Mais cette besogne n’est qu’un côté de l’œuvre du syndicalisme : il prépare l’émancipation intégrale qui ne peut se réaliser que par l’expropriation capitaliste ; il préconise comme moyen d’action la grève générale et il considère que le syndicat, aujourd’hui groupement de résistance, sera, dans l’avenir, le groupement de production et de répartition, base de réorganisation sociale.

      Le Congrès déclare que cette double besogne, quotidienne et d’avenir, découle de la situation de salariés qui pèse sur la classe ouvrière et qui fait à tous les travailleurs, quelles que soient leurs opinions où leurs tendances politiques ou philosophiques, un devoir d’appartenir au groupement essentiel qu’est le syndicat.

      Comme conséquence, en ce qui concerne les individus, le Congrès affirme l’entière liberté pour le syndiqué de participer, en dehors du groupement corporatif, à telles formes de lutte correspondant à sa conception philosophique ou politique, se bornant à lui demander, en réciprocité, de ne pas introduire dans le syndicat les opinions qu’il professe au dehors.

      En ce qui concerne les organisations, le Congrès déclare qu’afin que le syndicalisme atteigne son maximum d’effet, l’action économique doit s’exercer directement contre le patronat, les organisations confédérées n’ayant pas, en tant que groupements syndicaux, à se préoccuper des partis et des sectes qui, en dehors et à côté, peuvent poursuivre, en toute liberté, la transformation sociale".

      Je ne vois pas comment ce texte aurait pu être modifié en 68 ... Mais tu peux m’expliquer et me donner les textes bien sûr.

      LL

    • Oui, tu as raison, ce n’est pas contradictoire avec ce que je dis.... cet article a été supprimé après mai 68,... autrement dit, il n’est plus dans les statuts de la CGT.

    • virez cet article de merde !!!!

      Le problème c’est pas l’article...

      Mais si les faits cités sont réels.

      Si c’est réel, et je le pense car perso j’en ai aussi quelques unes à raconter dans le style, et pas d’hier mais depuis 20 ans, tu peux "virer" tout ce que tu veux...

      La "merde" elle te rattrapera que tu le veuilles ou non.

      Remarques que l’avantage d’être aveugle c’est que tu n’as que l’odeur.

      G.L.

    • C’est juste. Il faut discuter des faits soulevés GL, moi aussi je suis d’accord.

      Mais pas avec n’importe qui ni n’importe comment. Trop de critiques faussement angéliques sont ici connus pour être simplement des anti-cégétistes et/ou anti-communistes, voire pour certain-e-s, en service commandé. Donc attention aux chausses trappes. C’est tout.

      Frater.

      LL

    • Je pense vu les accusation extrêmement lourde écrite sur cet article, si sont fausse, la confédération CGT doit impérativement porte plainte pour diffamation dans les heures qui suivent.

      Dans le cas contraire, la confédération CGT doit impérativement donne des explication.

      Je ne pense pas comme dit justement GL que on doit viré cet article, si c’est un faux on démontre comme le capital essaie de pollue les lutte et la confiance vis a vis de un syndicat que au moins dans ca base reste un syndicat des luttes... et même dans le cas contraire je ne comprend pas pourquoi faut cache la vérité.

      RF

    • Mais bon sang, la question n’est pas de savoir si c’est vrai ou faux, bordel !

      On le sait que c’est quasiment tout VRAI ! tu lis pas les journaux ??? Des articles publiés ici sur ces sujets ça fait des années que j’en lis !

      Comme si, d’abord, il n’y avait qu’une vérité et que les tiers aux dossiers pouvaient s’ériger en juges de telle ou telle situation sans tout connaître de tout.
      Est ce le cas là ? Non objectivement, non.

      Ok c’est peut être ma fibre d’avocate "bourgeoise" qui se rebelle, le côté "avocat du diable", mais merde.

      La question, je pense, c’est que dans la présentation des faits supposés déjà, on ne peut pas faire confiance à "l’objectivité des journalistes" de l’EXPANSION sur la CGT. Tout pue la manipulation idéologique. Premièrement. Et ça, pour moi ne fait pas de doute.

      Deuxièmement, ce genre d’articles en ce moment précis, bonjour le missile DOUM-DOUM !!!

      Troisièmement et essentiellement : ça apporte quoi de concret aux travailleurs en lutte syndiqués ou pas, de voir la CGT exploser en vol sous les coups du capital même si certains d’entre nous font des saloperies ?

      Non, vraiment, la question ce n’est pas de savoir si c’est "vrai" ou "faux", sans doute il y a une bonne part de vrai, et c’est pour ça qu’il n’y aura pas de plainte pour diffamation, sans doute, car cet article ne relève pas du juridique mais du politique,

      donc déjà présenter la chose comme tu le fais c’est pas juste. Il n’y aura pas de plainte en diffamation parce que l’histoire n’est pas telle que tu la présentes. Alors quoi ? On faut quoi ? On dégoûte encore davantage les salariés du syndicalisme en général et de la cgt en particulier ?

      Pourquoi je reste à la CGT tiens, moi, malgré des choses qui me dérangent ou m’horripilent (comme la position de la direction sur les retraites et la Grèce par exemple, ou comme le dernier congrès ou comme les sans papiers) ? Parce que MALGRE TOUT, je pense que j’y ai plus d’intérêts à y rester qu’à en partir, parce que j’y ai rencontré des tas de gens FORMIDABLES qui m’ont appris, soutenu, aidée. Pas seulement des pourris et des têtes de cons, loin de là.

      La question est de savoir si cet article est opportun ICI, comme ça, dans ces conditions.

      Moi c’est clair, ma réponse, c’est NON et deux fois NON (je me prononce publiquement et clairement là, puisque tu le fais avant moi).

      Surtout pour lire un paquet de conneries anti-cégétistes (je ne parle pas de ce que tu as écrit mais de deux ou trois comm plus haut).

      Sans doute que toi, évidemment, tu le fais avec la bonne intention de "nettoyer la maison" etc (je connais un peu ta position sur le sujet quand même) et pas de faire péter la CGT, sans doute qu’il n’y a pas un gramme d’anti-communisme ni chez toi ni chez quelqu’un comme GL, mais tu sais aussi bien, Roberto, sinon mieux que moi, que ce n’est pas le cas de la majorité des commentaires sous ce genre d’articles.

      "Désespérer Billancourt", faire exploser la CGT, déjà très mal en point, c’est ÇA le seul et unique objectif de ce genre d’articles en ce moment, article dégueulasse, que les faits soient avérés ou pas, qui surfe sur les réels pbs qu’on rencontre actuellement dans le syndicat, pour le dézinguer, ni plus ni moins.

      Et ce qui me permet de dire ça, aussi sûrement, et de me prononcer CONTRe cet article DE MERDE ici, c’est que 90 % de ce qui est relaté là EST CONNU ET ARCHI CONNU ET DEPUIS UN MOMENT et ne concerne que des faits qui ont déjà quelques années et ont déjà été largement commentés et publiés - Tiens, je suis très étonnée que les auteurs de ce torche-cul n’aient pas repris l’histoire du CCE d’EDF tiens, pour faire bonne mesure.

      LA LOUVE, qui , quel que soit le degré de véracité des faits, quel que soit son souci de justice et de vérité dans son syndicat, ne mettra pas un demi-doigt de pied dans ce genre d’entreprise de démolition télécommandée, en pleine panade grecque et en pleine casse des retraites.

      Pz : Le sujet n’est pas de sauver les miches de tel ou tel pourri de notre orga ( des pourris y’en a partout mais bizarrement les journalistes sont vachement moins diserts sur les "ennuis" de la CFDT et de l’UIMM) - les pourris y’a pas quarante façons de s’en débarrasser on le sait. Mais je commence à en avoir ras le cul de la schizophrénie des militants dans nos organisations. On ne démolit pas soi-même sa propre maison. Si elle est sur le point de s’affaisser, on ne fait pas venir un bulldozer, on fait tout pour la renforcer et l’épurer de ses bases pourries. Et ceux qui estiment que c’est foutu de chez foutu, et perdu de chez perdu, n’ont qu’à faire comme moi quand j’ai pensé à l’époque qu’il était plus juste POUR MOI de quitter le PCF, et quitter la CGT. Les choses seront plus claires. Mais c’est une chose de ne plus appartenir à un syndicat et une autre de le combattre ouvertement, cependant.

    • @La Louve,

      Avant même, bien avant, d’avoir "quitté" le Parti j’avais "quitté" la CGT.

      Non que je n’apprécie pas le travail formidable réalisé par les camarades de la base mais parce que j’avais pu apprécier hélas le degré de déliquescence d’une bonne partie du sommet.

      A vrai dire j’ai retrouvé les mêmes tares et les mêmes compromissions des directions aussi bie dans le Parti que dasn la CGT au sommet. probablemnt parce que tous cdeux ont été la cible des mêmes manoeuvres d’infiltration et de dévoyement de lapart des forces du Capital depuis de nombreuses années.

      Je dirais même qu’ayant eu la "chance", si on peut appeller ça ainsi, de vivre la période du renouvellement des Cadres et Elus du PCF des 7enties, ainsi que de mon Syndicat CGT pro, et de la Conf’ j’ai pu constater le changement radical d’attitude envers la société capitaliste, de même que le changement d’attitude vis à vis de la base et vis à vis du financement de ces deux organisations. J’ai suivi tout ça "de l’intérieur" ainsi que sur un troisième front et même un quatrième : Le Mouvement Mutualiste de Travailleurs, ex-Mutuelles CGT, et la Presse Quotidienne Communiste.

      Etr partout j’ai trouvé les mêmes fractures sur les fondamentaux, avec élimination des "résistants" à cette évolution négative. Et quand je dis "élimination" dans certains cas c’était à la limite de la violence physique.

      Toujours au nom du "modernisme" et de la "démocratie". Ou même de l’"esprit d’ouverture".

      Alors c’est vrai : Durant des années les camarades comme moi on a fermé notre gueule en externe comme de bons petits soldats. Mais en interne entre ceux qui mourraient, partaient, se flinguaient, (Si, si j’en ai connu au moins deux), ou devenaient carrément des ennemis "anti"), on a fini par se barrer toujours sous le prétexte de ne "pas détruire la maison".

      Ben aujourd’hui, ou les "maisons" sont complètement par terre, je ne sais pas si on a bien fait. Il aurait même peut-être mieux valu tout faire sauter. On en avait les moyens.

      Et d’ailleurs j’en connais des anciens qui les ont toujours, les moyens ; mais qui préfèrent penser à autre chose et aller jouer aux boules.

      On serai passé pour des enc..és mais ça aurait rendu service aux autres qui voulaient se battre.

      Alors pour ce qui est de l’utilisation de la situation pour continuer l’oeuvre de destruction entièrement d’accord avec toi. Y en a qui s’en servent et qui en jouent en virtuoses.

      Mais vu le travail de démolition qui se passe au sommet, dès fois je me demande si c’est pas eux qui publient leurs propres saloperies pour aller plus vite.

      Mais c’est vrai que je suis devenu parano et même "conspirationniste "..

      Comme ils disent. (((- :

      Mais c’est peut-être aussi ce qui m’a évité de me flinguer moi-même ou plutôt d’en flinguer quelques uns.

      Comprendre ce qui se passe réellement autour de soi ça aide souvent à survivre. Comme me disait mon papa, ancien déporté politique à Büchenwald.

      G.L.

    • Mais c’est vrai que je suis devenu parano et même "conspirationniste "..

      Comme ils disent. (((- :

      Je n’ai pas dit cela, moi , en tout cas. Mais déjà qu’avec la CGt aussi imparfaite soit elle, c’est pas forcément évident de lutter contre les patrons, alors sans j’ose même pas imaginer.... Bref.

      Frater. LL

    • "LA LOUVE, qui , quel que soit le degré de véracité des faits, quel que soit son souci de justice et de vérité dans son syndicat, ne mettra pas un demi-doigt de pied dans ce genre d’entreprise de démolition télécommandée, en pleine panade grecque et en pleine casse des retraites. "

      he bien c’est là dessus que compte justement ces dirigeants passés du coté de la social démo .

      C’est quand le bon moment pour faire du nettoyage ?
      il y aura toujours un truc qui te fera dire,c’est pas LE moment .

      la démolition ?mais quelle démolition ?
      Elle a déja eu lieu cette démolition !!!

      réveillez vous,nos syndicats sont inéfficaces et leur direction plus que des freins dans nos luttes.

    • C’est PAS une question de "moment". C’est une question de méthodes et d’endroit.
      La dénonciation publique vénimeuse sert trop souvent de caution pour ne pas agir à l’intérieur dans le syndicat lui-même. LL

    • Ouais, mais oui, je SUIs parano ; C’est même actuellement ne question de survie de le devenir.

      Pour la "démolition" y a pas besoin de s’en charger, au sommet il y sont presque arrivés.

      Par contre il est vital de mettre d’urgence des éléments concrets en place pour redonner des perspectives à ceux qui vont se battre.

      Parce que il va y avoir de la baston très certainement. Y a aucune raison que ça s’arrête à la Grèce. Et les Travailleurs doivent pouvoir se fonder sur une structure, même si elle n’est pas parfaite, pourvu qu’elle pose les bons problèmes et énonce les bonnes solutions.

      Cette structure elle existe : C’est la BASE de la CGT libérée des boulets qui parlent à sa place et qui l’enfument. Idem pour la base PCF et pour les Communistes qui attendent au dehors. Je pensais que le NPA saurait sortir de l’ornière mais vu son mutisme, ses divisions internes, et son manque d’agressivité, ça part mal.

      Il y a aussi la mobilisation des laissés pour compte et des chômeurs. J’ai noté que Xavier Matthieu avait monté une structure des sans-emplois comme l’avait fait Hoareau. C’est aussi ça qu’il faut faire avec ceux qui montent au créneau sans attendre rien d’en haut : Mobiliser les chômeurs et laissés pour compte. même s"ils ne sont pas tout à fait sur les mêmes rails que nous. Ils morflent et c’est ça qui peut les aider à comprendre si on leur explique.

      Il manque de faire ressortir une ou deux figures charismatiques pour mobiliser et faire passer le message et une vraie perspective révolutionnaire internationaliste.

      Et surtout défendre nos camarades grecs qui préfigurent ce qui va se passer ici incessamment.

      Fraternellement,

      G.L.

  • cet article n’a vraiment rien à foutre ici...

    POUBELLE (désolé pour les commentaires)

    Thom

  • "Charles-Emmanuel"

    rien que le prénom, ca donne confiance :)