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La CGT dénonce l’"esclavagisme" des récolteuses de fraises

Publie le vendredi 29 mai 2009 par Open-Publishing
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NOUVELOBS.COM, 29.05.2009

Ces travailleuses originaires de Roumanie et de Pologne seraient payées quelques centimes d’euros le kilo et logées dans des préfabriqués.

La gendarmerie a confirmé vendredi 29 mai qu’une enquête avait été ouverte sur les conditions de travail dans lesquelles sont employées les récolteuses de fraises et d’asperges à Brumath (Bas-Rhin). La CGT dénonce dans un communiqué les conditions "inhumaines" et "esclavagistes" dans lesquelles opèrent ces travailleuses originaires de Roumanie et de Pologne. Le syndicat affirme qu’elles ne sont payées que quelques centimes d’euro le kilo alors que le Smic horaire légal est de 8,71 euros. Certaines d’entre elles auraient été payées 6 euros pour 10 jours de présence.

Employeur déjà condamné

De plus, selon la CGT, ces femmes sont logées sur un terrain vague boueux, clôturé, dans des préfabriqués "ressemblant à des cages avec sanitaires". Interrogée, l’inspection du travail a confirmé avoir été saisie de l’affaire sans en dire plus. "Nous avons été alertés, nous nous sommes rendus sur place et avons fait le nécessaire. L’affaire suit son cours", a expliqué un responsable.
Le maire de Brumath Etienne Wolff (UMP) a déclaré à l’AFP qu’il condamnait ce genre de pratique, soulignant que l’employeur avait déjà été attaqué par l’ancienne équipe municipale. Celui-ci, un Allemand de Freudenstadt en Forêt-Noire, loue depuis plusieurs années une parcelle agricole en Alsace, pour proposer des produits défiant toute concurrence.

"Situation inhumaine"

"On ne peut pas accepter ce genre de choses-là", a affirmé le maire en insistant sur le passé de l’employeur, condamné par la justice mais qui a interjeté appel. "En visitant ce ’campement’, nous avons eu la sensation de revenir à une autre époque ! Cette situation inhumaine faite à des femmes victimes de la misère par l’exploitation dans leur travail doit cesser immédiatement", souligne encore la CGT. Mercredi, plusieurs dizaines de ces salariées ont été reconduites en Roumanie car elles refusaient "de vivre et travailler dans ces conditions inhumaines".

Indiquant qu’elle allait se porter partie civile, la CGT demande dans un courrier à l’inspection du travail "de sanctionner avec fermeté l’employeur" pour non-respect du code du travail. (Nouvelobs.com avec AFP)

Messages

  • Malheureusement, il n’y a pas que sur les chantiers navals de St-Nazaire que l’esclavage moderne sévit. Souvent avec la complicité de certains élus locaux qui préfèrent fermer les yeux en toute complaisance avec les négriers et le grand patronat. Les bons comptes font les bons amis, fidèles habitués des lunchs, petits-fours, champagne et autres amusements entre gens de bon aloi pendant que les autres crèvent.