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La CGT, le Jeudi : le Congrès 2009 au jour le jour

Publie le vendredi 11 décembre 2009 par Open-Publishing
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Le Jeudi, c’est la fin du débat sur le document d’orientation

Jeudi, c’est fin de la récré. Manifestement, la tournure que prennent les débats ne passe pas là haut. Donc on verrouille, on formate, on normalise.

La pause est supprimée le matin, empêchant le point presse prévu par JP Delannoy accompagné d’un appel à la coordination des luttes, mais en même temps Bernard Thibault fait sa propre conférence de presse, pour s’excuser d’avoir renoncé finalement à faire venir François Chérèque, pour cause de trublions dans la salle qui auraient risqué de radicaliser les positions. Dommage... ils sont malins à la direction confédérale !!!

Les interventions deviennent formatées et sans intérêt, manifestement on sélectionne à la loupe les intervenants.

Les débats se succèdent sans véritable intérêt, parsemés de votes tous plus ou moins identiques, à l’image des premiers votes.

En milieu d’après-midi et sans nouveau débat général, le document d’orientation est mis au vote dans sa globalité. ResultatOrientation Ce résultat était attendu pour mesurer l’évolution des positions, à la fois en général et depuis le début du Congrès.
Mais finalement, pas de vraie surprise : le document d’orientation est adopté par 78,5% des exprimés, 21,% contre avec 6,7% d’abstentions, ce qui en vote normalisé conduit à 73,2% pour, 20,1% contre et 6,7% d’abstentions. Un peu moins bien que le bilan d’activité, mais toujours un petit décalage par rapport à 2006 : 1,5% de votes contre en plus, 2% d’abstentions en plus, et donc 3,% de votes pour en moins. Une avancée, mais pas une vraie victoire, plutôt un grignotage.

A partir de 18h, la discussion s’anime avec le vote sur les candidatures. Rapport de Grazziela Lovera, en quoi le CCN avait validé les candidatures en août, que le congrès n’était souverain que "dans le cadre des règles statutaires" et que les syndicats devaient connaître à l’avance les candidats et les orientations qu’ils défendaient. Pas faux en soi, mais depuis l’annonce fin octobre de la candidature Delannoy, largement connue, les syndicats avaient quand même eu le temps d’y réfléchir, surtout quand on sait que les débats ne se sont vraiment menés partout qu’à la dernière minute.
Et donc Grazziela Lovera nous annonce que le CCN a mûrement et longuement réfléchi la veille au soir, pour présenter une liste au vote, selon des critères qui vont vraiment bien dans le cadre des décisions du congrès, et elle nous présente pile poil une liste tout à fait conforme à l’annonce faite par "Le Monde" le 1er décembre dernier (avant même le début du congrès).

Donc une liste de 54 noms (inchangé), en parité hommes/femmes, et renouvelée exactement à 50%. Si la démocratie dans la CGT est telle qu’on nous l’annonce, le journaliste du Monde a évidemment des dons de voyance à exploiter au plus vite !
NouvelleCEC 26 du public, 28 du privé, 18 employés, 12 cadres, 10 ouvriers, 8 techniciens, 3 agents de maîtrise, 2 ingénieurs et 1 enseignante. Comme le fera remarquer une ouvrière de Air France, ça ne fait pas beaucoup d’ouvriers dans le tas, même s’il y en a deux de plus qu’en 2006 !!!

Voici donc la liste proposée par le CCN "à une large majorité", on n’en saura pas plus. Comme d’hab, les votes du CCN sont secrets, alors que le B.A. BA de la démocratie serait que les votes soient publics pour que chaque syndiqué puisse savoir ce que défend ses représentants. Mais on n’en est pas là... loin de là, même ! Pour le gag, Mohamed Oussedik se propose d’organiser le vote avant même que la liste soit connue !!! Mortel, la démocratie sauce CGT... Bon ça ne durera pas, la liste va être affichée et distribuée - c’est bien le moins.

Pascale On voit alors la camarade Pascale Montel (Métallurgie du Nord Pas de Calais) prendre la parole avec calme et détermination pour défendre la candidature de JP Delannoy. Climat tendu, un peu hostile, limite provocation. Mais sans se laisser démonter elle demandera aux congressistes de rajouter le nom de notre candidat sur les listes proposées. Provoquant évidemment la réponse "statutaire" de la table (Grazziela Lovera et Mohamed Oussedik) pour rappeler que ce n’était pas statutaire...
Elle sera soutenue par les camarades de la CGT Educ’Action du Nord, mais malheureusement cela s’arrêtera là. Il y aura même des interventions carrément glauques, dont celle d’un hurluberlu actuellement encore non identifié (un délégué de Angers, apparement) qui jugera utile de prendre la parole pour dire que quoiqu’opposant (???) il ne voulait pas être mélangé et "instrumentalisé" par JP Delannoy. Et que donc il tenait absolument à s’en démarquer. Bien applaudi par la salle, on s’en doutait, la bassesse n’a pas de fond !

Un peu plus tard, Maïté Lassalle annonçait que les résultats n’étaient pas encore complètement dépouillés, mais que tous les candidats avaient plus de 70% des votes et qu’ils étaient assurés d’être élus. Un vrai scoop, quoi !

Le détail demain matin pour voir les rayures... mais il y a une place à prendre en queue de liste, Le Duigou n’est plus là !

http://ouvalacgt.over-blog.com/article-le-congres-2009-au-jour-le-jour-40745446.html

Messages

  • COMMUNIQUÉ
    Depuis septembre dernier, un syndicat CGT, ses principaux animateurs et près d’une trentaine d’adhérents de la CGT des Fonctions Centrales d’EDF et des activités sociales sont de fait exclus de la Fédération Nationale Mines Energie CGT. Au mépris des règles statutaires de la CGT, la FNME refuse d’affilier ce syndicat. Ses adhérents ne sont pas reconnus comme membres de la CGT, les principaux animateurs sont trainés devant les tribunaux.
    « Nous voulons être une force capable de mettre en mouvement le plus grand nombre de salariés », déclarait B. Thibault lors de son discours d’ouverture du 49ème congrès de la CGT lundi dernier. Plus loin, il précisait : « nous devons créer les conditions d’une véritable progression du nombre de syndiqués. …/… La CGT est ouverte à tous. …/… ». Au-delà des déclarations proclamées à la tribune, dans la lumière des projecteurs devant près de 1000 délégués et la presse, dans l’ombre des coulisses, la réalité est hélas bien différente.
    Un syndicat CGT d’EDF de la région parisienne, sa trentaine d’adhérents et ses principaux animateurs se retrouvent aujourd’hui assignés devant différents tribunaux : leur « crime » est celui d’être des militants de la CGT, pour certains depuis plus de trente ans, et de vouloir rester fidèles à leurs engagements.
    Résolument hostiles à la dérive d’adaptation/intégration au système capitaliste et à l’accompagnement de la régression sociale du gouvernement Sarkozy et du Medef, ces militants ont participé à mettre le précédent dirigeant de la FNME CGT, D.Cohen, en minorité en 2003, alors que celui-ci avait négocié avec les représentants des directions d’EDF-GDF et les représentants du gouvernement de l’époque, la refonte/disparition du régime de retraite des électriciens et gaziers.
    Ils se sont battus, au printemps 2004, aux côtés de leurs collègues et camarades pour la défense du service public nationalisé et contre la privatisation d’EDF-GDF. Quand B. Thibault et F. Imbrecht, dirigeant actuel de la FNME CGT, au lieu de mettre tout en œuvre pour déployer une lutte qui aurait pu être victorieuse, déclaraient d’une même voix « l’histoire ne s’arrête pas là, nous regagnerons ce que nous avons perdu ».
    Depuis Gaz de France et EDF ont été privatisés, offrant des rémunérations indécentes à leurs dirigeants, des dividendes conséquents aux actionnaires, refusant d’augmenter les salaires des agents. Quant aux usagers, leurs factures de gaz et d’électricité ne cessent d’augmenter.
    On notera que depuis avril 2008, J. C. Le Duigou, responsable du secteur économique de la CGT et membre du bureau confédéral est aussi l’un des neuf membres de la Commission de Régulation de l’Energie (CRE), organisme mis en place par le gouvernement pour gérer/favoriser la concurrence et le bon fonctionnement des marchés de l’électricité et du gaz naturel.
    En 2005, ils se sont battus contre la casse de leur régime de retraite et pour que la CGT appelle à voter « Non » au référendum sur le traité constitutionnel européen (TCE).
    En 2006, ils ont lutté avec leurs camarades contre la fusion GDF-Suez et en 2008 ils ont combattu le rachat de British Energy, réalisé avec la bénédiction des dirigeants de la FNME CGT.
    Au printemps 2009, ils se sont opposés aux dirigeants fédéraux de la CGT qui refusaient d’appeler à l’extension du conflit et à la généralisation du mouvement revendicatif. L’une des premières conséquences de ce refus, outre l’impossibilité de créer les conditions susceptibles de faire gagner le mouvement, a été d’offrir en pâture aux directions d’EDF et de GDF-Suez des militants qui avaient animé la lutte, permettant à ces patrons revanchards de sanctionner et de licencier.
    Concernant les activités sociales (CCAS), la dérive est tout aussi flagrante. Elle est ici aggravée : ce sont les dirigeants de la FNME CGT qui tiennent les rennes et mettent en place la « refondation des activités sociales ». Cette réorganisation des structures et des missions rime avec plan social et emplois précaires ; Une partie des fonds des contrats d’assurance IDCP - argent des électriciens et gaziers - est imprudemment joué et perdu en bourse ; Aujourd’hui la CCAS lance une OPA sur la CIAT (Compagnie Internationale André Trigano), entreprise cotée en bourse, ce que la FNME CGT ose appeler « un investissement solidaire ».
    Le lundi 7 décembre, dans l’après midi, au moment même où B. Thibault prononçait à la tribune du congrès de Nantes des paroles de renforcement et de déploiement de la CGT, un syndicat CGT et ses principaux animateurs défendaient, devant le Tribunal d’instance de Montreuil (93), leur existence dans la CGT. Face à eux une avocate de l’employeur CCAS et un avocat de la FNME CGT, rémunéré à grands frais par les cotisations des adhérents de la CGT pour combattre d’autres militants de la CGT. Ce même jour à 12h, un scénario identique s’était déjà déroulé devant le Tribunal d’instance de Saint-Denis (93), la collusion associait ostensiblement l’employeur EDF et la FNME CGT dans leur combat contre des militants de la CGT.
    Tout cela est en totale opposition avec la CGT que nous voulons et que nous défendons au quotidien, en totale opposition avec la CGT dont les travailleurs ont besoin : une CGT de lutte, offensive, indépendante, unitaire, porteuse des revendications des adhérents et des salariés et démocratique dans son fonctionnement.
    Paris, le 9 décembre 2009"

    Quand le fétichisme organisationnel devient morbide !