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La France est toujours néocoloniale
Publie le mercredi 12 novembre 2008 par Open-Publishing2 commentaires
L’épopée coloniale représente un part de l’identité nationale mais aussi une part de l’identité personnelle des colonisés et de leurs descendants.
Les problèmes engendrés par le colonialisme sont aujourd’hui toujours aussi vivaces nous les voyons surtout s’exprimer à travers une discrimination liée aux origines et par les complexes coloniaux que les colonisés ont développés. Ceux ci bien souvent emploient le système de valeur du dominant, se donnant ainsi l’illusion de se situer dans une place plus confortable dans la hiérarchie. Les théories racistes du dix neuvièmes que l’on retrouve chez Gobineau et qui on été ardemment défendu à l’assemblée nationale par Jules Ferry qui parlait du devoir des races supérieures à éduquer les races inférieures, discours qui a été critiqués par un Clemenceau clairvoyant et très minoritaire, mais beaucoup plus en phase avec l’esprit de la révolution française, représente aujourd’hui une strate de la mémoire nationale. La thèse défendu par Jules Ferry s’appuient sur un racisme séculaire que la religion chrétienne a véhiculé sous l’influence de penseurs musulmans, de qui elle tient une grande partie de son héritage grec.
Les penseurs musulmans lettrés ont interprété les idées du médecin grec, Galien ,et ont donc été les premiers à donner à leur racisme une caution scientifique puisqu’ils se référaient à la médecine pour expliquer l’infériorité des noirs. A cet aspect biologique que l’on pouvait déceler grâce à la couleur de la peau, allait se greffer un aspect économique et technologique qui allait justifier d’une part l’esclavage et d’autre part la main mise sur les territoires et les populations colonisés. Les arabes sont devenus à leur tour, des siècles plus tard, victime d’un mode de pensée qui a été « amélioré » par le nouveau dominant. Il leur conférait une place dans l’échelle de la hiérarchie raciste qui tenait aussi compte de la pigmentation de la peau mais aussi de leur infériorité technologique.
Des siècles de culture raciste ne disparaissent pas comme par enchantement, nous devons nous rendre compte qu’il existe d’autres formes de communication, d’autres codes qui permettent à ces idées racistes de se propager, sinon comment expliquer leur persistance. Il est probable que la construction de nombreux stéréotypes se fait de façon totalement inconsciente et provient d’un héritage le plus souvent « voilé », de plus notre manière de cogiter nous pousse à la catégorisation et à l’induction. Notre cerveau calcule, évalue et classe de manière automatique ce que nos sens perçoivent.
Nous devons alors nous poser la question de savoir comment notre cerveau construit les images du réel et comment ces images acquiert une intelligibilité. Avicenne pensait que les images étaient intelligibles en elle même ! Si tel avait été le cas nous aurions tous les mêmes représentations, hors nous remarquons par exemple, que l’âne ou le rat n’ont pas la même signification en Occident qu’en Orient, les représentations semblent donc être culturelle.
Par ailleurs nous pouvons remarquer que certains de nos rêves nous échappent, que leurs significations est confuse car nous ne saisissons pas la signification de l’image ou du symbole dont notre rêve s’est servi, parfois on ne comprend pas le sens de son rêve, on doit prendre le livre de la signification des symboles pour saisir le sens d’une image qui s’est exprimé dans le rêve. Pourtant il a bien fallu que cette image acquiert une intelligibilité et qui d’autre que nous et la culture dans laquelle nous baignons le lui a donné, car il est par exemple indéniable qu’une personne vivant nu pied au milieu d’autres personnes comme elle, ne peut avoir un rêve ou il est question de chaussures, la signification de la plupart de nos symboles est bien d’ordre culturel, laissons de côté les archétypes qui ont une place à part. A travers des exemples simples nous pouvons nous rendre compte, que nous nous construisons en fonctions de notre histoire, celle de nos aïeux, de notre sexe, nos origines, du lieu ou l’on vie…et que cette construction est en inter-action avec son milieu.
La déconstruction des représentations qui vont à l’encontre des valeurs affichées par le plus grand nombre n’est pas si évidente que cela surtout si ces représentations sont le fruit d’un héritage et participe à notre identité. Les valeurs affichées sont aussi le fruit d’un héritage mais cet héritage s’exprime en général au grand jour, ses symboles sont clairs et facilement lisible aussi bien par le subconscient que par le conscient. Cet héritage relève plus de l’intellect et son terreau semble plus être l’aisance matérielle, la réussite sociale.
On aura beau se draper dans la moralité ou se cacher derrière des idées d’amour d’autrui, de multiculturalité…qui sont sensés être aujourd’hui encore la représentation des valeurs que l’on affiche, il y aura toujours une lutte plus ou moins forte selon ses convictions avec une sorte de rémanence issu d’un héritage le plus souvent inconscient.
Cette construction souvent inconsciente flirt elle avec le biologique car elle est sensé provenir de l’organique, ce sont les frustrations, les échecs, le désir de revanche… rencontré dans le combat du quotidien qui l’ont nourri et elle se projettera sur le réel en tentant de retrouver les anciennes représentations, essayant ainsi de modeler le réel vers son ancien « idéal » ou tout simplement le prolonger, le réactualiser et cette construction restera dans l’ombre tant que les freins des valeurs affichés iront à son encontre ou bien elle s’affichera au grand jour si le système de valeur d’une part de plus en plus grande des individus qui composent la société, changent. La représentation du réel changent ainsi que l’intelligibilité des images qui composent ce réel.
Messages
1. La France est toujours néocoloniale, 12 novembre 2008, 18:17, par Mengneau Michel
Pour changer le conscient et surtout l’inconscient qui véhicule les images, il faut faire un travail au quotidien. Il faut beaucoup de patiente explication pour peu à peu changer les comportements. C’est pourquoi la répréssion par la loi et le biais de la puntion n’est pas souvent la meilleur solution, même si cela parait justifier de sanctionner les paroles, les exactions descriminatoires. Donc c’est un dialogue permanent qui permettra les évolutions, je ne crois pas à la vertue de la sanction sans information pour sortir de raisonnements entrés au fil de l’éducation dans le cas du racisme, xénophobie et autres discriminations.
2. La France est toujours néocoloniale, 12 novembre 2008, 18:27, par gg le créolitudé
Non,
La France est toujours coloniale dans ses (confettis) de colonies.
Ce n’est pas qu’un question de domination idéologique.
C’est aussi une dépendance économique par chantage :
on peut- rien faire d’autre : la Réunion deviendrait Mayotte (fr) , Comorres ou Madagascar ; Les Antilles deviendraient Haïti.
L’horizon indépassable du colonialisme.
Ca vous rappelle pas : la fin de l’histoire (dans la capitalisme), l’horizon indépassable du libéralisme, du capitalisme. "Ayez confiance" des banques et de sarko.
Yes , we can foutre en l’air cette merde.
GGrun