La Maison de la Culture d’Amiens en danger !

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La Maison de la Culture d’Amiens en danger !

Madame, Monsieur,

Vous êtes invités ce soir à la présentation de la saison 2004-2005
préparée par M. Jacques Pornon, directeur de la Maison de la Culture
d’Amiens – Scène Nationale et son équipe. Pourtant ce n’est pas lui qui
la présentera, puisqu’il vient d’être licencié .

C’est avec étonnement que nous avons appris cette nouvelle.

Un directeur d’une Scène Nationale est nommé sur la base d’un projet
culturel qu’il propose et défend. Depuis deux ans, c’est ce que M. 
Jacques Pornon s’est attaché à faire en plaçant au cœur de son projet
la mise en relation des artistes avec les publics, notamment grâce au
développement des résidences de création.

Aujourd’hui, sans qu’aucune évaluation de son bilan ne soit réalisée,
et alors même que les statuts l’imposent, il est procédé précipitamment
à son licenciement cinq jours avant la présentation de saison.

Les motifs invoqués pour ce licenciement reposent principalement sur le
refus du directeur d’appliquer des décisions contraires aux statuts de
la Maison de la Culture, tant sur le plan de la gestion que sur le plan
du projet artistique.

Notre surprise est double quand nous apprenons également, et de façon
concomitante, le projet, à l’initiative d’Amiens Métropole et du
Conseil Général de la Somme, de mettre un terme au statut d’association
loi 1901 pour la Maison de la Culture à partir du 1er janvier 2005.

Nous avons assisté récemment à la démission forcée du directeur de
l’Opéra de Metz, au limogeage du directeur du Théâtre de Mazamet, à
celui de Philippe Danel, directeur du Festival Octobre en Normandie,
celui de Laurent Langlois, directeur de l’Opéra de Rouen après des
conflits avec leurs élus locaux…

Aujourd’hui, nous sommes profondément inquiets quant à la préservation
de l’indépendance historique de la Maison de la Culture d’Amiens, et
choqués par l’inertie de l’État, seul garant de l’égalité d’accès des
citoyens à un service public.

Parce que nous considérons que la politique culturelle est l’affaire de
tous, parce qu’elle appelle transparence, concertation et respect des
engagements, nous pensons qu’il est encore temps de revenir sur ce que
nous considérons comme une très très grave erreur.