La "Nuit des Ecoles" - Vendredi 23 janvier de 18h à 22h

de Olivier Périchon

la "Nuit des écoles" s’organise
A Limeil-Brévannes elle aura lieu
Vendredi 23 janvier à l’école JL Marquèze de
18h à 22h.
Nous échangerons autour du verre de l’amitié sur
les réformes de X. Darcos qui
bradent le service public éducation au profit des entreprises privées
seulement pour ceux qui en ont les moyens.
Nous vous y attendons nombreux, l’avenir de nos enfants dépend de
l’investissement que l’on est prêt à y consacrer.
Amitiés.

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Analyse SNUIPP Val de Marne
Voici les premiers commentaires que nous
pouvons faire de ces 2 lettres :

1- Le courrier de l’IA tente de masquer
les régressions derrière un masque d’humanité de la gestion des
personnels.

En fait, l’IA tente de dissimuler aux élus que ce sont bien 62 postes sur les 272 postes RASED qui vont disparaître et seront rendus au ministère. Il oublie de dire que sa carte scolaire est préparée sans aucune transparence vis à vis des organisations syndicales, de parents comme des élus (quand ce n’est pas dans le mépris le plus total...)

Suffit-il de dire ce qu’il a décidé pour assurer une réelle
concertation ?

Comment sont répartis les postes retirés : il ne le dit
pas !

Sur quels critères ce poste plutôt que celui-ci ? il ne le
dit pas !

Chaque poste E ou G prenant en charge actuellement en
moyenne une trentaine d’enfants (souvent davantage par roulement), que
deviendront ces élèves qui reçoivent pourtant là une "aide réellement
personnalisée" et surtout spécialisée ? Il ne le dit pas !

Sauf à laisser entendre que l’aide spécialisée est soluble dans le
soutien individualisé : ce qui est en fait un mensonge volontaire
révélé par son cri du coeur en CAPD en octobre 2008 "si les
RASED étaient efficaces cela se saurait depuis 15 ans",
reprenant en cela texto, son ministre.

D’où sort son calcul sur les postes vacants à la rentrée
(16) et les postes de collègues stagiaires en formation (24) ? En fait
il masque que ces postes ont été volontairement non pourvus à la
rentrée 2008 pour gérer la carte scolaire 2008 et dissimuler le manque
de postes. C’est ainsi qu’il essaie de ramener à 22 le nombre de postes
retirés alors que ce sont bien 62 qui disparaissent. Pour cela il
confond sciemment la situation des enseignants (dont effectivement 22
actuellement en postes seront mutés) avec le nombre de postes.

En quoi consiste cette fameuse sédentarisation en surnombre
 ??? Il ne le dit pas. Personne ne possède à ce jour la réponse, sauf
lui, le recteur et le ministre. Doit pas être très avouable !

Actuellement il ne dit pas non plus un mot du fait qu’il ne
reçoit que 20 postes pour une prévision de 850 élèves en plus soit 1
pour 42,5 élèves. Il ne dit pas un mot des économies qu’il devra donc
réaliser pour réussir à maintenir les effectifs pas classe. Pourtant,
il a déjà affirmé aux IEN que les enfants de 2 ans ne pourront plus,
nulle part, « être pris en compte pour établir la nécessité d’une
ouverture de classe en maternelle ». Cela non plus il ne le dit pas
 !
Il "oublie" de présenter sa carte scolaire
globale en fait :
+ 850 élèves et -
42 postes (-62 +20). Une dégradation sans précédent
depuis 1996 !
Ainsi même bien enrobé : cela fait (à ce jour !!!) - 62 postes
RASED. Point !

2- En outre, l’IA fait de l’idéologie
sans en avoir l’air

Il colporte le discours ministériel sur la volonté de "venir
en aide aux 15% d’élèves en difficulté", mais sans ne
jamais définir le type de difficulté dont il parle, ni en évaluer les
causes. Il se contente comme le ministre d’instrumentaliser la
difficulté scolaire pour un discours de parade. Complice, il masque que
les difficultés essentielles sont avant tout sociales et résident dans
l’incapacité de l’Ecole à prendre en compte l’aggravation
des inégalités qu’il ignore sciemment. Il tente de
faire croire au miracle pédagogique : avec moins de moyens l’Ecole
ferait davantage pour ceux qui ont justement le plus besoin de l’Ecole
et de la redistribution sociale qu’elle représente ? Cela même qui est
précisément en recul. Il ignore volontairement la souffrance sociale,
inexistante dans son discours ; soit disant centré sur la "difficulté
scolaire". Il peut donc ainsi ignorer les missions que sont celles des
RASED : reconstruire un goût de grandir, d’apprendre à devenir citoyen
de soi-même pour être citoyen tout court. Il peut ainsi réduire la
difficulté des élèves à sa dimension scolaire en terme des seuls
apprentissages.

Le savoir et sa définition sont inexistants dans son courrier,
car pour lui, comme tous les rétrogrades, il est réduit aux acquêts :
les notions de base qu’il suffirait de marteler.

Ce courrier révèle à quel point l’idéologie actuelle est
centrée sur l’individualisation des réponses : pour les élèves comme
pour les enseignants. C’est bien la socialisation des apprentissages
qui est ignorée, c’est le dynamisme de la diversité culturelle et
sociale qui est remis en cause et brisé. Enfermé dans sa catégorie
scolaire (donc sociale) l’individu devra s’élever seul sans repères
autres que ceux du maître et des élèves se trouvant dans les mêmes
difficultés. C’est une communautarisation du savoir qui est visée : on
ne visera qu’à sortir du lot quelques-uns (qui seront dits "méritants")
et on vouera la majorité à une fonction de "troupeau"
acceptant son sort lié à son "manque de mérite".

L’enfant comme sa famille, n’en apprendront que mieux la
soumission, C’est une conception de préceptorat qui ne pourra que
mettre davantage en échec les élèves qui n’ont pas construit la volonté
d’apprendre pour des raisons sociales, économiques, culturelles. En
effet elle ajoutera une fonction de culpabilisation individuelle de
l’élève comme de sa famille. L’échec ne sera plus celui de la société
et de son Ecole, mais celui de l’enfant à qui "pourtant on se
sera adressé en direct". Au bout de la route, toujours 15%
voire davantage mais encore plus méprisés.

3- Enfin, ce courrier ne vise qu’à la
paix sociale

L’IA dit son "désir d’éviter toute alarme inutile" !

C’est pourquoi il écrit uniquement aux enseignants dont la situation ne
change pas ! Pourvu qu’ils se disent "ouf, le coup est passé,
je passe à travers les gouttes ...". D’ailleurs il insiste
à diverses reprises sur ses soucis de "rassurer".

Avec cette façon de faire, l’IA révèle la stratégie adoptée : tenter de
contourner le mécontentement qui grandit, tenter d’éviter les mises en
cohérences.

Il cherche à désolidariser les élus des luttes en tentant de
masquer le réel par un subtil mélange de prose "humanisante"
et de "mensonges par omission ou confusion".

C’est pourquoi aussi, il termine sur des déclinaisons locales
de "plan de lutte contre la difficulté scolaire".

Comme si les questions pouvaient se résoudre localement avec une
meilleure gestion de moyens en recul. Il vise là à se mettre les élus
dans la poche en faisant mine de rapprocher d’eux la gestion des
problèmes.

Mais surtout, il vise à renvoyer la gestion des difficultés
sur le dos des enseignants qui devront en fait apprendre à "mutualiser
les moyens" restants, tels que prévus dans ... le projet de
Loi déposé par 3 députés UMP sur les futurs EPEP.

En bref, un courrier qu’il faut dénoncer à tout prix dans
toutes ses dimensions pour faire les liens entre les questions et
porter d’autres solutions pour une autre estime des élèves, de la
classe ouvrière et de son rapport au savoir, appuyé sur la volonté de
développer une éducation pour tous dans une société de respect et de
droits collectifs et individuels.

Une seule réponse, l’action collective.