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La Suisse aussi vulnérable que l’Islande ?

Publie le mardi 28 octobre 2008 par Open-Publishing
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La Suisse aussi vulnérable que l’Islande ?

Le spectre de la faillite islandaise doit-il effrayer la Suisse ? Le parallèle peut surprendre, et pourtant plusieurs articles publiés dans la presse anglo-saxonne font allusion à la fragilité des petits pays en période d’instabilité financière.

A la suite de l’annonce du plan de sauvetage d’UBS par la Confédération, le journal britannique The Independent pose la question sans détour dans son édition du 17 octobre : « La Suisse est-elle la prochaine Islande ? », faisant référence à l’importance du secteur banquier helvétique par rapport à la taille de son économie.

Selon le quotidien, la totalité des dépôts en Suisse s’élève à 3,46 trillions de francs, soit 7 fois son Produit intérieur brut. « C’est moins que l’Islande, ajoute l’article, dont l’ensemble des dépôts représente 9 fois son PIB, mais bien plus que la Grande-Bretagne, où les dépôts avoisinent 2 fois le PIB. »

Dans les colonnes du Financial Times, Richard Portes, professeur à la London Business School et président du Centre for Economic Policy Research, observe que les banques suisses sont, à l’instar des établissement islandais et britanniques, très fortement exposées aux actifs à risques.

Vulnérable car hors de l’Eurozone

Lors d’un entretien avec swissinfo, le spécialiste évite les propos alarmistes, mais expose les faits : « Les obligations à court terme des banques suisses, c’est-à-dire les plus risquées, sont de l’ordre de 13 fois le PIB helvétique. Dans le cas de l’Islande, le ratio était de 5, donc moins élevé. Cette situation est potentiellement dangereuse pour la Suisse. Son secteur bancaire est, dans les conditions actuelles, trop important pour être sauvé par la Banque Nationale Suisse. »

Richard Portes note par ailleurs que la Suisse, à l’instar de l’Islande, ne fait pas partie de l’Eurozone et que cette situation la rend plus vulnérable par les temps qui courent : « c’est un handicap, c’est sûr, car la Banque centrale européenne est l’une des deux plus grandes banques centrales du monde et l’euro donne une sécurité aux pays qui l’utilisent. Par exemple, si l’Islande avait adopté l’euro, elle n’aurait pas été confrontée aux problèmes actuels. »

L’économie suisse est robuste

D’autres experts interrogés estiment au contraire que la Suisse n’est pas en danger. George Magnus, Senior Economic Adviser d’UBS à Londres, exclut catégoriquement un scénario du type islandais en Suisse. « Beaucoup d’économistes émettent l’hypothèse de la banqueroute pour les pays qui sont trop petits pour venir à la rescousse de leurs banques. Bien entendu la Suisse est modeste par sa taille, mais son économie est très solide, elle n’est pas du tout en position vulnérable. Et même si le pire devait arriver, elle jouit d’un statut suffisamment important hors de ses frontières pour ne pas être abandonnée. »

George Magnus salue par ailleurs le plan de sauvetage de la Confédération, qui selon lui est très ingénieux et décisif : « je crois que ce plan est encore plus convaincant que celui de la Grande-Bretagne. La Confédération a fait en sorte que tous les paramètres soient pris en compte pour garantir la stabilité financière. »

David Harvey, chef du Swiss Desk auprès du cabinet international Watson, Farley & Williams, estime également que la réaction du gouvernement suisse a été saine. « Il s’agissait de donner un signal fort. Le gouvernement a voulu restaurer la confiance des ménages suisses et stabiliser le système dans son ensemble. »

Place financière suisse ternie

Si la Suisse semble pour le moment à l’abri d’un gouffre islandais, il est indéniable que la réputation de sa place financière a souffert. En particulier celle d’UBS, remarque Richard Portes, de la London Business School. « Il faudra plusieurs années pour qu’elle retrouve sa crédibilité. »

David Harvey pense aussi qu’il faudra du temps pour redorer l’image de la finance helvétique. Mais en cela, précise-t-il, la Suisse ne diffère pas des autres grands centres financiers, tous frappés par la crise. « Il faudra du temps pour restaurer la confiance en général et la gestion du risque. »

swissinfo, Catherine Ilic à Londres

PLAN DE SAUVETAGE SUISSE

Le gouvernement a annoncé jeudi dernier plusieurs mesures en faveur du secteur bancaire.

La Confédération décharge le bilan d’UBS d’actifs illiquides pour un montant maximal de 60 milliards de dollars. Ces éléments seront transférés dans une société ad hoc, contrôlée par la Banque nationale suisse (BNS).

Les autorités ont également demandé à Credit Suisse d’augmenter ses fonds propres d’environ 10 milliards de francs.

Enfin, le gouvernement a annoncé qu’il souhaitait mieux protéger les dépôts d’épargne qui ne sont pour l’heure protégés qu’à hauteur de 30’000 francs. Un message au Parlement est en cours d’élaboration en vue de la prochaine session d’hiver.

LIENS

• Dossier swissinfo : La Suisse et la crise financière mondiale (http://www.swissinfo.ch/fre/dossiers/crise_financiere/index.html?siteSect=23450&col=E08D29)

• UBS (http://www.ubs.com/)

• Plan de la Confédération pour UBS (http://www.news-service.admin.ch/NSBSubscriber/message/fr/22019)

• Banque nationale suisse (BNS) (http://www.snb.ch/fr)

• Richard Portes (en anglais) (http://faculty.london.edu/rportes/)

• Watson, Farley & Williams (en anglais) (http://www.wfw.com/)

URL de cet article :

http://www.swissinfo.ch/fre/swissinfo.html?siteSect=105&sid=9897585&ty=st

Messages

  • VERS LA CRISE MONETAIRE MONDIALE :

    LES APPRENTIS SORCIERS DE LA FINANCE PRIS A LEUR PROPRE PIEGE : LA MONNAIE MONDIALE
    A TAUX FIXE, par quel accord mondial ; ou l’HYPERINFLATION ? :

    L’Europe au bord de la crise monétaire, par Ambrose Evans-Pritchard

    27 octobre 2008

    Les mouvements massifs de capitaux qui fuient le risque provoquent une crise gravissime sur le front des devises, en une réédition de celle qui avait éprouvé l’Asie en 1996. Mais cette fois, le monde entier est concerné, de l’Amérique Latine à l’Europe de l’Est sans oublier l’Asie.

    A tel point que Krugman, reprenant l’expression forgée par feu Saddam Hussein, la qualifie aujourd’hui de « mère de toute les crises. » Dans cette nouvelle tourmente, contrairement à la première vague qui avait frappé le crédit, c’est l’Europe - et ses banques - qui sont en première ligne, avec une exposition aux pays émergents qui se chiffre en trillions de dollars.

    Au risque de voir exploser l’Union Monétaire ? Certains l’envisagent, et en tout cas mettent un prix sur ce futur potentiel. Voici les faits, rapportés par Evans-Pritchard.

    Par Ambrose Evans-Pritchars, The Telegraph, 26 octobre 2008........

    http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2284

  • La reprise par un grand nombre d’états de créances extrêmement pourries venant des grands groupes capitalistes en échange de lignes de crédit, + des crédits géants , mettent en danger un nombre considérables d’états sans qu’il soit bien évident que cela suffise à étancher la soif de fraiche du capitalisme banqueroutier.

    La crise passe d’étape en étape et fait ses gammes en montant dans les aigus.

    Les mistigris sont passés des mains des capitalistes aux mains des états, sans que cela n’empeche les entreprises de banquerouter, de se bouffer les unes les autres à coups de mégas OPA, façons piranhas, sans que celà n’empêche la machine de ralentir brutalement, jetant au carreau des franges de plus en plus grandes de travailleurs, l’austérité pour les autres, .... de loin en loin, ..... jusqu’à l’arrêt.....

    L’Islande a été le premier des petits à banquerouter.

    De grands états sont en position de banquerouter. de faire "faillite", l’argentinisation (référence à la crise argentine d’il y a quelques années, pas celle de maintenant) pèse toujours sur la planète.

  • UBS....UBS ....Union des Banques SUISSE

    ça me dit qq chose ,allez donc sur le site : http:// justicecorrompue.fr.st

    TAPER SUR SUISSE (ça ne vous empêche pas de visionner le reste c’est

    pas triste non plus )

    une banque pourrie a l’os ,qu’elles crèvent toutes ,et c’est tant mieux

    • Autant en emporte le mauvais vent

      Le vent de la panique, celui de la chute pathétique du fric et de sa clique…

      1- Physique (palpable) : il ne disparait pas ! Pourquoi ?
      Qui serait assez con pour aller bruler du pognon ? Au prix qu’il vaut…

      2- Virtuel : Il passe et repasse sans cesse au dessus de nos têtes comme une onde invisible, sans jamais éveiller nos sens ni nos soupçons. En effet, il n’existe pas matériellement ; sauf pour ceux qui le perçoivent virtuellement et en profite pleinement…

      3- Psychique : Les auteurs et acteurs de ce scénario catastrophe veulent se faire passer pour les victimes du piège qu’ils ont eux-mêmes tendu, tout en en ayant profité pleinement. On connait l’histoire qui se répète depuis des décennies…jusqu’à l’affaire « virale » de la société générale : voir le Bouton de Kerviel qui a déclenché la fièvre.

      On veut nous faire croire que l’argent coute trop cher : à fabriquer, à échanger, et surtout à voler dans les poches de ceux qui sont même sans le moindre sou pour manger…c’est logique ?

      Donc, « Ils » décident de prendre tout ce qui reste de « palpable » qui traine (partout dans le monde ! ! !), dans le but d’instaurer un nouveau mode de paiement informatique qui contienne toutes les données du consommateur…
      Tout ce qui est nécessaire pour bien le surveiller de la tête aux pieds.

      La demi-baguette de pain payée en puce électronique ? Merci et bon appétit…
      Surtout qu’il faudra le mériter « le morpion ».

      Exit les mendiants, les sans papiers, mais aussi les chômeurs et les millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté. Vous avez dit planification de génocide planétaire ? Vous avez raison !
      Et finirez peut-être par comprendre à qui vous avez vraiment à faire...
      Si t’as pas ta carte à jour ? Tu pourras toujours crever. Exit aussi les découverts bancaires pour les démunis.

      Beurrkkkk (! ! !) sur le paillassonTapie, et autres compagnies de mafiosi, qui épuisent les ressources humanitaires au profit de leurs sales gueules patibulaires.

      Ils ne perdent rien à attendre, protégés qu’ils sont par une justice, borgne et décérébrée, qui n’a jamais aussi mal porté son nom :
      La cour des miracles de la pègre en place !
      En vérité, nous sommes dans le présent de la Science Fiction du passé…

      Les banquiers, les industriels, les patrons ? C’est comme pour les animaux de compagnie, il faut leur mettre le nez dans leur pipi pour leur faire comprendre qu’il ne faut pas pisser impunément sur le territoire de la démocratie.

      « Tout a commencé avec la télé, et les numéros de dressage que les interviewers ont fait subir aux intellectuels consentants. Le journal n’a plus besoin du livre. »
      Gilles Deleuze

    • merci Sarkomance c’est bien dit ,ça me fait du bien de lire noir sur

      blanc ce que je pense depuis longtemps