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La bourgeoisie ne concède rien à qui ne la menace pas.
par LT 02 1935
Publie le vendredi 4 mai 2012 par LT 02 1935 - Open-Publishing2 commentaires
"Aujourd’hui le Popu et l’Huma s’étranglent d’enthousiasme parce que cent mille " antifascistes " ont défilé Place de la République. " Quel admirable peuple ! " écrit Blum. Ces gens sont toujours étonnés quand les masses répondent à leur appel. Et ils ont raison d’être étonnés, car depuis des dizaines d’années ils n’ont fait qu’abuser de la confiance de la masse. Cent mille ! Mais les condottieri du fascisme savent que ce n’est qu’une foule, rassemblée aujourd’hui et qui demain se sera dispersée. Vaillant-Couturier, ce snob qui a perverti la conception marxiste de la morale en un cynique débraillé, tire la conclusion de la manifestation de la Place de la République : " Sans délai ! Les ligues fascistes doivent être désarmées et dissoutes ! "
Comment ne pas se souvenir, à ce propos, que le général Gröner, alors ministre de l’Intérieur, interdit les S.A., l’armée de Hitler, par un décret du 13 avril 1932. Et Röhm écrit à ce sujet :
’Aber nur die Uniformen und Abzeichen waren verschwunden. Nach wie vor übte die S.A. auf dem Truppenübungsplatz Doeberitz sowie auf anderen reichseigenen Plätzen. Nur trät sie jetzt nicht mehr als S.A. auf, sondern als Verein Deutscher Volkssport. (S. 184.) [2]’
Il faut ajouter que le général Gröner n’était pas seulement ministre de l’Intérieur, mais aussi ministre de la Reichswehr. En sa première fonction, et selon la conception de l’opportunisme parlementaire, il " interdisait " les S.A., et en sa seconde fonction il leur fournissait, aux frais de l’État, toutes les commodités nécessaires pour qu’elles continuassent de se développer. Cet épisode politique lourd (le signification éclaire à fond la sottise désespérée de cette revendication : désarmer les fascistes.
L’interdiction des ligues para-militaires, si le gouvernement français jugeait nécessaire de recourir à cette mesure – ce qui n’est pas exclu en principe – signifierait simplement que les fascistes seraient contraints, pour ce qui est de leur armement, de recourir à un certain camouflage de surface, tandis que les ouvriers seraient effectivement privés de la moindre possibilité légale de préparer leur défense. Le mot d’ordre central du " front unique " est comme fait exprès pour aider la réaction bourgeoise à acculer l’avant-garde prolétarienne à la clandestinité.
(...)
Les " chefs " du prolétariat continuent de démontrer à l’envi leur lâcheté devant la réaction, leur pourriture, leur aptitude véritablement canine à lécher la main qui leur a donné le fouet. La palme revient bien entendu à Blum. Quelle magnifique tenue a été le 10 celle du peuple de Paris ! Quel calme ! quelle discipline ! Le gouvernement devrait comprendre de quel côté était la volonté populaire ! Flandin a été insulté à Notre-Dame, tandis que nous, nous n’avons pas offensé Régnier d’un mot. Etc. En bref : " De notre part, rien ne vous menace : pouvez-vous nous refuser le désarmement des fascistes ? " Mais a-t-on jamais vu la bourgeoisie faire des concessions à ceux de la part de qui rien ne la menace ?"
(2)" Mais seuls les uniformes et les insignes avaient disparu. Après comme avant, les S.A. faisaient l’exercice à Doeberitz et sur les autres emplacements du domaine du Reich réservés aux exercices de la troupe. Seulement, elles ne paraissaient plus comme S.A. mais comme Union Allemande du Sport populaire. "
Messages
1. La bourgeoisie ne concède rien à qui ne la menace pas., 4 mai 2012, 22:01
source ? svp
1. La bourgeoisie ne concède rien à qui ne la menace pas., 6 mai 2012, 09:54, par Pierre Petit
Léon Trotsky dans "Où va la France ?", non ?