Accueil > La chute du gouvernement Prodi

Le camarade Franco Turigliatto – l’un des deux sénateurs de la majorité gouvernementale qui ont refusé de voter, le 21 février 2007, la motion concernant la politique étrangère du gouvernement - a été élu au Sénat de la République italienne dans les listes du Parti de la Refondation Communiste – Gauche Européenne grâce aux voix du parti tout entier et pas seulement grâce à celles de la motion qu’il a soutenu au congrès de 2005. Il représente donc au Sénat le parti tout entier, dont la majorité issue du Congrès de Venise a décidé d’entrer dans l’Union et de participer au gouvernement Prodi.
Par conséquent son comportement, en tant que sénateur, sera examiné par le Collège de Garantie du parti qui garantit, justement, les droits individuels et ceux des minorités dans la mesure où l’exercice de ces droits n’entre pas en conflit avec ceux du parti, qui est le lieu où les minorités et la majorité se confrontent démocratiquement.
Ceci dit, nous ne pouvons pas ignorer l’existence d’une contradiction entre le vote des mouvements contre la guerre et la ligne de notre parti à ce propos – d’un côté – et – de l’autre - le redoublement de la base militaire USA de Vicence, ainsi que la confirmation de la présence des troupes italiennes en Afghanistan ou le silence de ce même parti à propos de la décision des USA d’installer le système missile/antimissile en Pologne et en République Tchèque.
Quand en Val de Suse comme à Venise ou à Vicence se vérifient des épisodes de contestation des orientations du parti, il faut être conscients que les solutions administratives des contradictions surgissant au cours de l’action du gouvernement Prodi ne peuvent et ne doivent pas remplacer les solutions politiques, quitte à détacher le parti des mouvements qui le soutiennent et à tarir les idéaux qu’il représente.
Parti de la Refondation Communiste – Gauche Européenne
Cercle "Carlo Giuliani" de Paris
Messages
1. La chute du gouvernement Prodi : Ne pas désespérer les progressistes, 2 mars 2007, 07:50
La loyauté politique est complexe. En Italie, la semaine dernière, deux sénateurs communistes n’ont pas voté les motions gouvernementales relatives à l’extension d’une base américaine à Vicense et le maintien du contingent italien en Afghanistan. Romano Prodi, le premier ministre centriste de la très large coalition qui dirige le pays a immédiatement présenté la démission de son gouvernement. Ce n’était pas nécessaire, mais à l’analyse, cela lui a été très utile. Quand mercredi soir, Monsieur Prodi a demandé et obtenu la confiance du Sénat, il avait en poche un accord de gouvernement qui rogne les ambitions sociales et pacifiques de ses alliés de la gauche radicale, Rifondazione comunista, Verdi et Comunisti italiani. Le baroud d’honneur des deux sénateurs s’avérait-il être une erreur politique qui remet en question les stratégies en faveur d’une meilleure politique sociale au sein de l’Unione, comme le soutient la direction de Rifondazione comunista ? Possible. Mais n’est-il pas difficile de jeter la pierre à des hommes de conviction, fatigués, depuis neuf mois, au nom de la cohésion d’une majorité de 9 partis, qui fait en permanence le grand écart entre le pire et le meilleur, d’avaler des couleuvres dans les domaines dans lesquels ils sont directement engagés ?
La gauche radicale italienne est en difficulté. Si le gouvernement Prodi devait tomber à court terme – les Italiens ne parieraient pas un cent sur son avenir selon de récents sondages-, ils seraient voués aux gémonies par les antiberlusconiens. Mais s’ils continuent à cautionner la politique peu sociale, atlantiste, conservatrice que Prodi conduit tant bien que mal, ils désespéreraient les progressistes.
Le premier ministre disait récemment : « le gouvernement ne manifeste pas contre lui-même » pour dissuader les partis de gauche de s’opposer publiquement à l’agrandissement de la base américaine. Voire. La liberté politique que s’octroierait la gauche réelle sera peut –être la meilleure manière de situer le débat : Unis contre le retour de Berlusconi et des organisations fascisantes qui l’entourent à la tête de l’état, mais pour une politique populaire imposée par la base dont les élus communistes et verts ne sont que les représentants. L’Unione est une coalition tellement contre nature qu’il n’est pas insensé d’admettre que le gouvernement puisse « manifester contre lui-même ».
Ron Linder (http://www.dadoodoubleron.blogspot.com)
Editorial de Gauchebdo - journal du Parti suisse du Travail membre de la Gauche européenne - le 2 mars 2007
http://www.gauchebdo.worldcom.ch
1. La chute du gouvernement Prodi : Ne pas désespérer les progressistes, 2 mars 2007, 21:02
Question complexe vu de France, mais jamais le reniement et l’opportunisme ne portent bonheur à ceux qui le pratiquent plus ou moins passivement, comme on l’a vu avec le PCF de 97 à 2002 (j’étais opposé au maintien du PCF au gouvernement puis à la campagne Robert HUE) et qui continue à nous coûter cher, malgré nos tentatives de redressement. Pour moi la raison principale en est que le mouvement communiste a peut-être un devoir impérieux d’ éthique, comme s’il était une religion laïque alternative au catholicisme.Il ne ressemble en rien aux autres partis à qui sont pardonnés toutes les turpitudes parce qu’ils sont composantes de la société dominée par le catholicisme qu’on combat. JdesP
2. La chute du gouvernement Prodi : Ne pas désespérer les progressistes, 2 mars 2007, 23:51
MGB a bien raison de déclarer qu’on ne participerait pas à un gouvernement social-libéral, tel que le programme du PS, encore aggravé par la version "ségolène", nous le promet.
La question d’une participation à un gouvernement est "dynamique" et non linéaire, d’où sa complexité, car c’est un piège d’y aller , mais cela peut être un autre piège d’y renoncer d’office !
La campagne présidentielle qui commence à prendre forme grâce aux mobilisations sociales qui l’accompagnent, devient une occasion pour ’l’intervention populaire", avec un "potentiel" que le peuple doit "optimiser" s’il en fait son affaire :
l’irruption du peuple avec sa propre "confection revendicative gouvernementale" : c’est cela qui doit prendre son cours ces jours-ci , face aux deux évènements qui traumatisent ce peuple :
– d’une part , une campagne médiatico-politique indigne et frustrante par rapport à une certaine "soif politique",
– d’autrepart, l’accélération de la chute du voile mensonger qui cachait l’inadmissible visage de cette Europe des licenciements boursiers....et la nudité du mensonge boursier !
La peur de Sarkozy ne doit pas tétaniser un peuple qui est confronté à des tsunamis sociaux !