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La classe ouvrière au coeur du combat contre le capitalisme ...

Publie le samedi 3 avril 2010 par Open-Publishing
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Assistant hier aux discours des militants CGT de Fralib , j’avais l’impression de retrouver un langage de lutte de classe digne des grands moments révolutionnaires des usines des évènements de Mai 68 . Ces camarades décortiquaient l’exploitation capitaliste du goupe Unilever sur les profits engrangés sur une seule boîte de thé , sur la baisse du pouvoir d’achat de 40% du salaire de l’opérateur depuis 1989 avec une augmentation de la productivité de 50% , ce qui permet aux actionnaires d’encaisser le jack-pot de plus d’un milliard d’euros de profit . Leur demande de 200 euros d’augmentation mensuelle correspond au salaire annuel de leur PDG ,soit je crois plus de 350000 euros, pour 180 salariés . Ces camarades démontrent leur connaissance économique de l’entreprise et du marché du thé ,ils démontrent qu’ils sont capables de diriger leur entreprise avec excellence .

Cette maturité ouvrière prouve le bien fondé de l’analyse de Marx sur le rôle fondamental des ouvriers pour combattre le capital et le mettre à terre en le remplaçant par une autogestion efficace des travailleurs .Tous les jours nous voyons surgir des militants qui s’expriment avec clarté et organisent avec leurs copains des actions qui déstabilisent les capitalistes . Il est vrai que les actionnaires rapaces cherchent par tous les moyens à augmenter très rapidement leurs profits de rentiers et ainsi suscitent une colère très profonde de tous les salariés concernés par les délocalisations,les fusions,les fermetures d’usines,les licenciements massifs avec comme tout avenir le chômage .

Ce réveil ouvrier , animé le plus souvent par le mouvement syndical avec la CGT en particulier , interroge les partis politiques comme le PCF ou le NPA .Le temps où ces partis semblaient "conseiller ou former" la classe ouvrière est maintenant ,non pas dans une relation "verticale" comme autrefois , dans un sens horizontal avec aller-retour enrichissant et créateur pour définir la construction de la future socièté qui remplacera le capitalisme .La socièté "commune" ou communiste de fraternité , de travail bien fait , de bonheur partagé avec tous ,quelque soit son niveau professionnel et culturel , est déjà à l’oeuvre dans le combat quotidien d’aujourd’hui de la classe ouvrière .

Certains avaient trop vite enterré cette classe aux riches traditions de solidarité , certains même l’avaient trahi . Mais l’histoire et sa logique de science humaine nous ramène aux fondamentaux de la lutte de classe . Le réformisme du PS qui s’appuie sur les "bobos" bureaucratisés , de même que les écolos , n’est pas près des aspirations des travailleurs de la production de richesse , d’où le taux d’abstention de 60% des ouvriers aux régionales et autres élections . le courant révolutionnaire peut et doit retrouver toutes ses lettres de noblesse dans cette classe en l’écoutant dans ses propositions , en l’intégrant au combat du changement de société sans paternalisme et sans l’enrégimenter comme à une certaine époque dirigiste que tout le monde connaît .Cette phase historique que nous vivons doit remettre en cause les schémas anciens de nos structures d’organisation basés sur le verticalisme de la promotion militante avec apparatchiks professionnalisés . Revoir de fond en comble les structures étatiques pour les adapter au plus près du peuple sans énarques ou élites auto-proclamées si ce n’est par la compétence de savoir-faire et de la science .

Ces discours entendus à Fralib , d’une expertise incroyable, montrent que nous sommes à la veille de grandes choses dans ce pays des lumières .Après bien des tâtonnements , des échecs , des expérimentations , les assemblées générales des salariés qui ponctuent constamment les luttes depuis 1968 démontrent leur créativité et leur qualité formative du combat de classe . Le travailleur s’instruit , se forge du caractère et du courage,devient un bon stratège dans sa lutte contre le capitalisme et ainsi devient un acteur majeur et décisif du changement de société .

L’optimisme est au rendez-vous pour les militants après tant d’années de désillusion , de combats d’arrière-garde et pourtant d’espoir chevillé au corps . Ma France de Jean FERRAT en est le symbole face à une bourgeoisie décadente,tournant le dos à de Gaulle,ne cherchant qu’à remplir ses coffre-forts sans même un regard pour un SDF qui meurt dans la rue .

Bernard SARTON,section d’Aubagne