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La direction de Molex ferme son usine de Villemur-sur-Tarn
Publie le mercredi 5 août 2009 par Open-Publishing3 commentaires
LEMONDE.FR | 05.08.09 | 19h35 • Mis à jour le 05.08.09 | 22h23
La société américaine Molex a annoncé la fermeture de son usine de Villemur-sur-Tarn, mercredi 5 août, après des incidents entre des membres de la direction et de salariés, en grève depuis plusieurs semaines. L’entreprise affirme "pour garantir la sécurité des employés et des vigiles de l’usine après qu’un salarié et deux gardes eurent été blessés dans un incident violent sur le site". Eric Doesburg, un représentant responsable de Molex, a déposé plainte, mercredi, affirmant avoir été injurié et molesté par des employés en sortant de l’usine.
Molex a par ailleurs vivement mis en cause la passivité des autorités françaises, affirmant que "la police locale et nationale n’a pas répondu à des appels à l’aide répétés". "Nous sommes indignés à la fois par l’attitude des individus impliqués dans les violences et par l’absence de réponse de la police que nous avions appelée à l’aide", peut-on lire dans le communiqué.
Les syndicats démentent en bloc les accusations. S’ils reconnaissent que la tension est montée avec les gardes du corps du représentant américain et qu’il y a eu des jets d’œufs, aucun coup n’a été porté. "Il n’y a pas eu d’agression du tout", déclare Denis Parise, délégué CGT de l’usine, qui récuse la version du cogérant, qui "n’était pas sur le site" mais en vacances. "Tout ça, c’est du cinéma, pour pouvoir dire lors de la réunion ’nous avons affaire à des voyous’, alors que les voyous c’est eux !"
UN PLAN SOCIAL À REBONDS
La tension est encore montée d’un cran, mercredi, alors qu’une rencontre avec Christian Estrosi, le ministre de l’industrie, n’a pas abouti. Le gouvernement souhaitait trouver une issue au conflit, qui dure depuis plusieurs semaines. Mais le mystérieux repreneur annoncé par Molex a finalement mis un terme aux discussions, arguant le manque de matériel si Molex reprenait tous les outils de travail.
Cette annonce risque de porter un nouveau coup à des négociations qui étaient déjà au point mort. Le site de Villemur-sur-Tarn, occupé par les salariés, avait déjà été évacué par la direction. La direction a décidé de faire évacuer le site, occupé par les salariés. "Ils ont mis en place un dispositif de ’lock-out’, comme ils l’appellent ; après avoir mis six vigiles sur l’usine, comme si on était des voyous", regrette Denis Parise. Les salariés s’attendaient à reprendre le travail jeudi, une perspective aujourd’hui enterrée.
En octobre, la direction avait annoncé son intention de fermer cette unité de connecteurs électriques pour le printemps 2009, et de licencier 283 salariés. Le comité d’entreprise, contestant la légitimité économique de cette décision, a fait appel à un cabinet d’expertise, qui a jugé l’entreprise économiquement viable. Les experts ont même estimé que le site était l’un des plus rentables de la division automobile de Molex.
Persuadés que la fermeture était "préméditée depuis 2007" et que Molex avait fait "dupliquer les outillages de Villemur aux Etats-Unis", les salariés séquestrent, le 22 avril, certains membres de la direction. Finalement, le cogérant, Marcus Kerriou, accepte un accord de sortie de crise prévoyant le report de la fermeture de l’usine de quatre mois et le paiement des jours de grève.
Le 19 mai, la procédure de fermeture de l’usine est suspendue par le tribunal après une action du comité d’entreprise, qui mettait en cause la "loyauté" des dirigeants. Le 2 juillet, l’équipementier automobile lance une nouvelle procédure de plan social "en repartant à zéro". Ne parvenant toujours pas à un accord de fond, les salariés de l’usine ont voté début juillet la grève illimitée, demandant "le maintien de l’activité et de l’outil de travail sur le site" et récusant plusieurs propositions d’indemnités.
Célia Héron
Messages
1. La direction de Molex ferme son usine de Villemur-sur-Tarn, 6 août 2009, 09:01, par jaguar
choc des cultures :
il est vrai que l’américain est plus habitué à voir les milices capitalistes de son coté et aux ordres dans les conflits sociaux durs .
Où sont les bonzes syndicaux ? Où sont les Chérèque et Thibaud ?
Bravo et soutien aux militants syndicaux de base et aux prolétaires qui eux savent ce que exploitation capitaliste veut dire !
1. La direction de Molex ferme son usine de Villemur-sur-Tarn, 6 août 2009, 09:43, par Eric
d’accord complétement avec Jaguar, ce conflit est l’archétype de l’ultra-libéralisme
et oui que font les leaders des confédérations face à cette multiplication des usines qui ferment ce qui met des milliers d’ouvriers dans la misère et fait de régions entières des déserts industriels.
S’ils ne disent rien, c’est que quelque part ils acceptent et pour nous c’est inacceptables !
2. La direction de Molex ferme son usine de Villemur-sur-Tarn, 7 août 2009, 17:25, par Aodren
En effet il est temps pour les prolétaires (salariés) de reprendre le contrôle de la CGT et de virer les traitres carriéristes au pouvoir