La direction de la FSU n’a aucunement envie de lutter contre ce gouvernement

Trouvé sur le site "Cetace" :

http://www.cetace.org/forums/viewtopic.php?f=16&t=8592

« Hier a eu lieu le Conseil National de la FSU, fédération syndicale majoritaire dans l’enseignement public.

A cette instance - le "parlement" de cette fédération syndicale - a été proposé, en une phrase simple, ce qui suit :

"Le CDFN de la FSU décide d’inviter le camarade Elie Domota au congrès national de la FSU."

Que le dirigeant du principal syndicat guadeloupéen, par ailleurs porte-parole du LKP, à la tête du mouvement le plus impressionnant contre Sarkozy et le MEDEF que nous ayons connu au cours de l’année écoulée, soit invité à s’exprimer devant le congrès d’un syndicat métropolitain, cela devrait aller de soi, nous dira-t-on.

Mais voilà ce qu’a voté la direction de la FSU :

Pour : 13 – Contre : 60 – Abs : 27 – Rdv : 26

Dans leur immense majorité, soit ouvertement, soit lâchement (abstention, refus de vote), ces dirigeants syndicaux, qui n’hésiteront pas par ailleurs à inviter des syndicalistes de l’autre bout du monde, s’opposent donc à une telle invitation.

Il y a là un mystère qui mérite d’être levé. Ne proclamaient-ils pas, la main sur le coeur, il y a quelques mois leur "soutien" à ce "mouvement extraordinaire" qu’avait été la grève générale des travailleurs guadeloupéens ?

Il faut, pour s’apercevoir des motifs sous-jacents à ce refus, considérer ce que Bernard Thibault, dirigeant de la CGT, a expliqué à nombre de responsables CGT le 1er avril dernier, sans que les poissons en voie d’extinction aient malheureusement rien à y voir :

"Quelques mots sur la remarque qui a été faite en référence à la mobilisation en Guadeloupe et à la coalition du LKP qui regroupe 48 organisations. Si cette référence consiste à laisser entendre qu’il faudrait nous aussi réfléchir à une configuration du même type pour la conduite du mouvement, une forme de coalition regroupant les syndicats, les associations et les partis politiques, naturellement ce serait une autre stratégie et je vous le dis, ce serait une erreur stratégique considérable : Premier effet, dans l’hypothèse ou une telle coalition serait envisagée en métropole, cela ferait voler en éclats l’intersyndicale."

Pour Thibault et Aschieri, faire comme le LKP - s’unir autour des exigences ouvrières, s’engager dans un combat résolu contre le gouvernement et Sarkozy - cela s’oppose en droite ligne à ce qu’exige l’actuelle "intersyndicale" - celle qui, incluant la CFDT, a réussi le 13 juin dernier à organiser des manifestations squelettiques exemptes de revendication.

Voyons ce qu’aux dernières nouvelles réclamait l’intersyndicale (communiqué du 25 mai) :

« Patronat et gouvernement doivent engager négociations et concertation sur les sujets prioritaires les plus urgents. »

Comparons cela aux propos d’Elie Domota, le 21 avril dernier, en l’honneur sans doute de mon anniversaire :

« dès que l’Etat français sonne la petite cloche et dit "à table !", ils courent s’asseoir. (…) Mais camarades, lorsqu’on ne mange pas telle chose ou telle chose, et lorsqu’en plus on ne s’entend pas avec celui qui organise le repas... Même s’il venait à vous y inviter, qu’iriez vous diable y faire ?! Qu’allez vous diable y chercher ?! Vous ne mangez pas de la ratatouille, vous ne savez pas cuisiner la ratatouille, vous n’appréciez pas la cuisine de votre hôte, mais vous iriez quand même en manger, de cette ratatouille ?! »

D’un côté, un dirigeant syndical qui dit "non" à la cuisine de Sarkozy, "oui" aux revendications ouvrières, avec le soutien massif de l’ensemble des travailleurs guadeloupéens ;
De l’autre, des dirigeants syndicaux qui se précipitent à l’Elysée pour se goinfrer de la ratatouille gouvernementale au moindre son de cloche - et qui font payer la facture aux travailleurs de ce pays.

Il serait à souhaiter qu’ils s’étouffent. Mais ils ne le feront pas d’eux-même. Il faut les y aider, faire monter partout l’exigence : "Assez de vos "concertations"-trahison !". Et s’organiser pour cela. »