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La gauche et les syndicats ne croient pas à la baisse du chômage
Publie le dimanche 2 juillet 2006 par Open-Publishing1 commentaire
Euphorie du côté du gouvernement, incrédulité à gauche et parmi les syndicats : la forte baisse du chômage en mai a donné lieu vendredi à des réactions contrastées.
Selon l’habitude désormais prise depuis un an que le chômage baisse, Dominique de Villepin et Jean-Louis Borloo n’ont pas manqué de se réjouir de la diminution de 2,16% du nombre des demandeurs d’emploi. La troisième plus forte baisse de ces 25 dernières années ramène à 9,1% le taux de chômage par rapport à la population active.
Le Premier ministre, au plus bas dans les sondages, compte sur l’accélération de la baisse du chômage, avec les victoires de l’équipe de France en Allemagne, pour redonner le moral aux Français dans la perspective des élections de 2007.
"Il y a là un cercle vertueux qui doit permettre aux Français de retrouver confiance en eux", a espéré le chef du gouvernement lors d’un déplacement chez l’équipementier sportif Airness à Bobigny (Seine-Saint-Denis).
Dominique de Villepin a vu dans ces chiffres le signe que sa "bataille" pour l’emploi, sa priorité depuis un an, "donne des résultats".
Le Premier ministre, qui entend "utiliser au mieux" les 10 mois qui restent jusqu’à l’élection présidentielle d’avril-mai 2007, veut "mettre l’accent sur ceux qui rencontrent le plus de difficultés pour rentrer sur le marché de l’emploi", les jeunes, les femmes, les seniors. Après son échec sur le contrat première embauche (CPE), il a prévenu qu’il allait "reprendre les choses" pour "offrir de nouvelles perspectives" aux jeunes.
Principal artisan de la décrue du chômage depuis 15 mois, due principalement aux emplois aidés de son plan de cohésion sociale, Jean-Louis Borloo n’a laissé à personne le soin d’annoncer les chiffres, en s’invitant au 20 heures de TF1.
Devant l’accélération de la décrue, le ministre de l’Emploi a revu ses prévisions. Alors qu’il annonçait jusque-là un passage sous la barre des 9% à la fin de l’année, il table désormais sur un chiffre "aux environs de 8,5%" en décembre.
Sans surprise, ces chiffres n’ont pas convaincu la gauche. Jugeant "l’exercice d’autosatisfaction" du gouvernement "déplacé", le Parti socialiste a estimé que "la baisse statistique du nombre de chômeurs au mois de mai est une nouvelle fois totalement indépendante de son action".
Pour le PS, la baisse du chômage découle d’abord de l’augmentation des radiations de chômeurs par l’ANPE (plus de 36.000 pour le seul mois de mai), de "l’élévation mécanique du nombre de départs à la retraite" et de "manipulations administratives", telle que l’exclusion de 54.000 titulaires de conventions de reclassement personnalisée des chiffres du chômage. Le gouvernement nie toute manipulation.
Les organisations syndicales se montraient elles aussi très prudentes face à la satisfaction affichée par le gouvernement. La CGT n’a pas hésité à parler "d’intox". Pour le président de la CFE-CGC Bernard Van Craeynest, "48.900 inscrits à l’ANPE en moins, cela ne fait pas nécessairement 48.900 personnes de plus au travail". "Le chômage diminue sans que les emplois augmentent", a remarqué Force ouvrière.
Dans ce contexte, le moral des Français, qui s’est légèrement redressé en juin à -28 points contre -30 points en mai, selon les chiffres de l’INSEE, n’est pas près de redevenir positif. AP
Messages
1. > La gauche et les syndicats ne croient pas à la baisse du chômage, 3 juillet 2006, 00:49
L’arrivée massive de jeunes sur le marché du travail fin juin-debut juillet devrait, en théorie, inflechir cette courbe de pseudo decrue du nombre de chomeurs, nous verront donc à quoi nous en tenir lors des prochaines publications gouvernementales à ce sujet.
Gageons que comme à leurs habitudes, ces messieurs essaieront encore de nous dorer la pilule, surtout si l’equipe de France gagne la coupe du monde...