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La gauche française cherche à s’unir avant la présidentielle

Publie le vendredi 28 avril 2006 par Open-Publishing
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L’emploi et la précarité, mais surtout les moyens de rassembler la gauche pour gagner en 2007, ont été au cœur du premier forum public qu’ont tenu, jeudi 27 avril dans la soirée, dans un gymnase parisien, les chefs de dix partis et formations de gauche devant plusieurs centaines de militants et citoyens.

Les dix - François Hollande (PS), Marie-George Buffet (PCF), Yann Wehrling (Verts), Jean-Michel Baylet (PRG), Georges Sarre (MRC), et les leaders de cinq autres formations plus confidentielles - étaient assis côte à côte sur une estrade du gymnase Japy, un lieu mythique des réunions de gauche. Face à eux, sur des chaises, 4 000 à 5000 personnes, dont de nombreux communistes.

"La boîte à idées a commencé à fonctionner", s’était réjoui Yann Wehrling en entrant dans le vieux gymnase à l’architecture métallique.

Après une introduction par un sociologue, une trentaine de questions ont fusé de la salle, dirigées pour un bon nombre vers François Hollande.

"Soyez pour une fois unis, arrêtez de vous tirer dans les pattes, faites comme en Italie, une petite primaire, faites une union sur un vrai programme socialiste", a lancé un étudiant en sociologie, donnant le ton de la soirée.

Les questions ont porté sur la croissance, l’allocation d’autonomie jeunesse personnalisée, le non au référendum, "qu’il ne faut pas oublier", le respect de l’environnement, le CNE...

Plusieurs chefs de parti ont regretté la forme convenue de la réunion, où ils ont eu la parole seulement en fin de réunion pour répondre aux questions.

"FABRIQUER ENSEMBLE DES PROPOSITIONS"

François Hollande a souhaité pour les forums suivants un débat "franc et direct" avec des réponses "question par question". "Sinon, a-t-il dit, ce serait un exercice artificiel."

Le chef du PS a lancé un vibrant plaidoyer pour l’union. "Devons-nous faire semblant de nous unir ? non, j’accepte l’idée de plusieurs candidatures à la présidentielle, mais il faut être clair sur le désistement au second tour, et qu’on se mette d’accord sur des propositions communes", a-t-il lancé.

"Il faut gouverner ensemble si on veut réussir ensemble", a dit encore le premier secrétaire du PS. "Si vous doutez de nous, ne nous laissez pas seuls, faites en sorte que nous soyons tous ensemble sur les mêmes propositions !", a-t-il lancé sous les applaudissements.

A la sortie du forum, il a estimé qu’il ne fallait pas se contenter du débat public. "Il est important, après les débats publics des prochaines semaines, que les formations politiques se mettent aussi autour de la table pour fabriquer ensemble des propositions après avoir écouté, compris et analysé."

"UN PROJET ANTILIBÉRAL AUDACIEUX"

Auparavant, acclamée par une salle où les militants communistes étaient nombreux, Marie-George Buffet a estimé "urgent de s’unir et de se rassembler".

"Des débats comme celui-ci peuvent ouvrir sur un projet antilibéral et audacieux", a-t-elle dit. Elle a ensuite rejoint le premier débat télévisé de la pré-campagne présidentielle.

Claire Villiers (Alternative citoyenne) a demandé de "rouvrir le chantier de la réduction du temps de travail". Georges Sarre a évoqué "l’exigence d’un changement profond","catégoriquement exprimée le 29 mai [2005] par le peuple français".

Jean-Michel Baylet a proposé, clin d’œil au thème du forum, de "licencier la droite". "Il faut que nous arrivions à gouverner ensemble, prenons l’exemple du Front populaire !", a-t-il souhaité.

Yann Wehrling a conclu le forum en affirmant qu’il ne fallait pas "se contenter d’une simple alternance". "La partie n’est pas gagnée", a-t-il affirmé. "Nous voulons parler de choses concrètes, pas de l’utopie", a-t-il lancé, ajoutant : "Rompons les mythes, et d’abord celui de la croissance !" Le prochain forum se tiendra à Tours, le 12 mai, sur l’Europe.

Avec Reuters et AFP

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