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La gauche se divise sur l’union

Publie le lundi 17 septembre 2007 par Open-Publishing

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"Politiques
La gauche se divise sur l’union
A la Fête de l’Humanité, les leaders n’ont pu gommer leurs désaccords.
Par ÉCOIFFIER MATTHIEU
QUOTIDIEN : lundi 17 septembre 2007

Sarkozy peut trembler. Les quatre principaux chefs de gauche se sont dits prêts à se revoir mardi. Objectif de cette réunion : concocter une « riposte » commune à la politique du gouvernement.

16h25, samedi, agora de la Fête de l’Humanité à la Courneuve (Seine-Saint-Denis). Ils sont là tous les quatre, côte à côte sur une même estrade : le guévariste Olivier Besancenot, François Hollande le socialiste, la verte Cécile Duflot et Marie-George Buffet, leur hôte communiste. « C’est un événement », plastronne Buffet, ravie que ce coup médiatique fasse oublier le verrouillage qu’elle inflige à un PCF en plein questionnement : dépassement ou repli sur soi ?

Soudain, le public de militants communistes entonne l’internationale. Des poings se dressent. Sur scène, seul Besancenot se lève, Buffet chantonne, Hollande et Duflot ne mouftent pas. Chacun reste dans son rôle. Le ciment de la résistance au « rouleau compresseur libéral » (Besancenot), à « une droite unie, et unie avec l’extrême droite » (Hollande) cache mal les fissures entre Verts, PC et PS. Et la faille qui les sépare du leader de la LCR en « Monsieur plus de la radicalité ».

Douche. Quand Duflot affirme que « si on devient tous écolos, ça permet de résoudre toutes les questions », Besancenot rit sous cape. La Verte douche ensuite l’aspiration unitaire en demandant « qu’on ne se satisfasse pas des petits moments où l’on se tient chaud ».

Besancenot, en promo pour son parti anticapitaliste, fait son numéro bien rôdé : unitaire dans la lutte - « ce serait sectaire, irresponsable de ne pas le faire » - mais solitaire dans les urnes. Il fait le procès de la droitisation du PS, savonnant la planche de son voisin : « L’heure n’est pas de répéter en boucle que le gouvernement pose de vraies questions. […] La principale force de la droite, ce n’est pas Sarkozy, c’est la faiblesse de la gauche… »

Résultat, quand Hollande prend la parole, il essuie des huées. Que Buffet calme vite d’un geste de la main. « On ne pense pas tous pareils, mais on est tous unis contre la droite. Dans cette riposte, on a besoin de toutes les forces, y compris de la gauche de la gauche », lance Hollande comme gauchisé par ses interlocuteurs, « mais au delà, il faut travailler ensemble à un projet. Le PS ne s’en sortira pas seul. Moi, je suis pour des listes de rassemblement de toute la gauche pour les municipales », s’échauffe-t-il.

Besancenot et Buffet échangent un regard goguenard. Pas dupes. « J’ai entendu ce que tu as dit, François, toute la gauche . Montre-le aux municipales ! », enjoint la patronne du PCF. Après le débat, le patron du PS confirme que dans certaines villes, des primaires auront lieu entre sortants communistes et candidats socialistes.

« Mains sales ». Les trois leaders de l’ex-gauche plurielle exhortent Besancenot à mettre les mains dans le cambouis. Il réplique qu’il ne les accuse pas d’avoir les « mains sales » pour avoir « mené une politique de droite ». Ambiance. Hier les Verts se disaient « très réservés » sur leur participation à la réunion « riposte » de mardi, qui pourrait se tenir place du Colonel-Fabien. Si la LCR en sera, elle n’est pas invitée au Comité de liaison qui doit préparer pour plus tard des « assises » de la gauche. « On sera tous ensemble mardi, mais après ? », s’interrogeait Hollande.