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La "journée de solidarité" du lundi de Pentecôte perturbe les fêtes de Pâques

Publie le samedi 26 mars 2005 par Open-Publishing

Dans le Haut-Rhin, le Bas-Rhin, la Moselle et le Gard, les fêtes de Pâques sont perturbées par la question du lundi de Pentecôte. A l’origine de ce désordre, la décision du gouvernement d’ôter au lundi de Pentecôte son caractère férié et d’en faire une "journée de solidarité" en faveur des personnes âgées et handicapées. Seuls les élèves des écoles et les enseignants peuvent obtenir des dérogations des recteurs d’académie.

En décrétant que le lundi de Pâques serait travaillé dans le Gard pour préserver la Feria de Nîmes, organisée traditionnellement le lundi de Pentecôte, le recteur de l’académie de Montpellier a provoqué un imbroglio : les élus gardois avaient alerté le gouvernement sur les risques d’impopularité et le manque à gagner (2 millions d’euros) pour la Feria si le lundi de Pentecôte n’était plus férié.

Damien Alary, le président (PS) du conseil général du Gard, sous la pression d’une menace de grève, a décidé de donner leur lundi de Pâques aux 2 000 employés de la collectivité territoriale, après avoir décidé le contraire quelques jours auparavant. Mais, partenariat avec l’éducation nationale oblige, le transport scolaire des collégiens sera assuré et des équipes d’astreinte seront mises en place "pour faire rapidement face à tout incident qui pourrait survenir dans un établissement". Coût de la mesure : 100 000 euros.

L’ANPE, les services de l’équipement, le Trésor public, les douanes, la Ddass seront fermés, tandis que la préfecture, les directions de l’agriculture et du travail fonctionneront normalement. A Nîmes, les crèches, la mairie et les piscines seront fermées.

Dans l’éducation nationale, des enseignants ont essayé de trouver une parade pour ne pas travailler le lundi de Pâques. Une récente session de formation syndicale a vu 740 professeurs s’inscrire, pour seulement 70 places, et les syndicats appellent à "faire de ce lundi une journée revendicative."

GRÈVE DES ACHATS
En Alsace-Moselle, c’est une chaîne de magasins qui a déclenché le scandale. En raison du droit local datant de 1892, le vendredi saint est férié et chômé, comme le 26 décembre, jour de la Saint-Etienne. En prétendant fixer la "journée de solidarité" le vendredi saint, la chaîne de supermarchés Match (groupe Cora) a provoqué un tollé politico-syndical et une protestation des Eglises catholique et luthérienne en Alsace-Moselle.

Dans un communiqué commun, Mgr Joseph Doré, archevêque de Strasbourg, et Jean-François Collange, président du directoire de l’Eglise de la confession d’Augsbourg, ont appelé les fidèles "à ne pas laisser le vendredi saint devenir un jour ordinaire".

De leur côté, la CFTC, la CFDT, la CGT et FO ont appelé les Alsaciens à "une grève des achats". Tout comme le président (UMP) du conseil régional d’Alsace, Adrien Zeller, qui a demandé à ses concitoyens de "ne pas cautionner par leur fréquentation une déréglementation insidieuse".

Outre les supermarchés Match, certains magasins Leclerc, Super U, Intermarché ainsi qu’une enseigne de bricolage avaient également décidé d’ouvrir le vendredi saint au lieu du lundi de Pentecôte.

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