La méthode Sarko, ou les grosses ficelles

"UNE MAJORITÉ de Français est favorable à la création d’un « ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale » et approuve" ... (le reste ici : http://www.lefigaro.fr/election-pre...)

Nous ne nous attarderons pas sur cette nouvelle polémique montée de toutes pièces, sur les "propositions" démagogiques du candidat ministre apparaissant opportunément lorsque celui-ci recule dans les sondages, ni sur sa feinte indignation et sa pseudo-surprise devant les réactions attendues et espérées de la gauche et des organisations de défense des droits de l’homme face à ses grossières provocations.

Non, car il ne s’agit ici que du mauvais remake d’un mauvais film qui sort à intervalles régulier sur les écrans médiatiques dès que le petit démagogue se trouve dans une mauvaise passe. Nous nous contenterons donc de republier l’article que nous avions publié lors de la dernière sortie du tyranneau de la place Beauvau.

https://bellaciao.org/fr//?page=article&id_article=34327

Jeudi 21 septembre 2006 (20h58)

"Polémique" sarkoziste : demain un sondage

Technique du coup d’Etat médiatique

A l’heure où j’écris ces lignes, le nabot de l’intérieur occupe encore les écrans : un tiers du journal est consacré à la pseudo-polémique déclenchée par ses propos sur les juges "laxistes".

La ficelle est pourtant grosse, d’autant plus qu’elle a déjà servi de nombreuses fois ces dernières années :

Première étape : attaque du sinistre contre certaines catégories bien délimitées (magistrats, avocats, racailles de banlieue, étrangers, gauchistes, bobos, ...), attaque systématiquement mensongère mais qui a l’avantage de coller avec les préjugés et les clichés de "la France des bistrots", qui est la cible permanente des attentions intéressées du méprisable arriviste.

Deuxième étape : réactions et défense des calomniés, réactions et défense qui ne font qu’attiser la haine et conforter les préjugés de la France des bistrots, au nom du principe selon lequel il n’y a que la vérité qui blesse et que si on se défend c’est de fait qu’on a quelque chose à se reprocher ...

Troisième étape : mise en scène médiatique du "courage" du ministre, qui refuse de céder aux "gardiens de la pensée unique", qu’il a "dérangé" dans leurs habitudes et leur "impunité constante", et aux "attaques" qui se multiplient contre sa courageuse petite personne. Gros titres médiatiques sur le thème : "Sarko persiste et signe". Et bistrots de s’ébaubir et de se pâmer d’admiration devant un homme qui ne se "mâche pas ses mots" : "celui-là au moins il s’en laisse pas compter", "il en a, lui", "il se dégonfle pas", etc etc

Quatrième étape : c’est celle dont je peux déjà vous annoncer qu’elle se produira demain ou dans les jours qui viennent. A la une du Parisien, du Figaro ou du Monde : Polémique sur les juges (les avocats, les immigrés, les voyous ...) : Une majorité des Francais donnent raison .... à Nicolas Sarkozy. Sondage qui sera abondamment repris et commenté par les médias audiovisuels.

La boucle est bouclée et la côte de popularité du démagogue aura encore augmenté de 5 ou 6 points.

De : Antisarko
eudi 21 septembre 2006

https://bellaciao.org/fr//?page=article&id_article=34424

samedi 23 septembre 2006 (13h12) :
"Polémique" sarkoziste 2 : le sondage de monsieur est arrivé

J’ai, dans un article récent https://bellaciao.org/fr//?page=article&id_article=34327 , démasqué le petit ministre de l’intérieur et dégonflé cette baudruche en l’attaquant non sur ses "idées" (il n’en a pas) mais sur ses techniques de propagande ... pardon de communication. J’avais notamment indiqué que celle-ci se déclinait en au moins 3 phases : la provoc’ sous forme de calomnie ("NS s’en prend aux .."), la persistance ("NS maintient ...", "NS persiste et signe ..") et enfin, dans la bonne vieille tradition bonapartiste et fasciste, l’appel au peuple ("les Français me donnent raison ..."), l’effet masse sous la forme moderne du sondage. Voici comment je décrivais cette dernière étape :

"c’est celle dont je peux déjà vous annoncer qu’elle se produira demain ou dans les jours qui viennent. A la une du Parisien, du Figaro ou du Monde : Polémique sur les juges (les avocats, les immigrés, les voyous ...) : Une majorité des Francais donnent raison .... à Nicolas Sarkozy. Sondage qui sera abondamment repris et commenté par les médias audiovisuels."

Eh bien voilà c’est fait ! je me suis trompé que d’un jour :

http://permanent.nouvelobs.com/soci...

Une majorité des Français pensent que Nicolas Sarkozy a eu "raison" de mettre en cause certains juges

AP | 23.09.06 | 09:38

PARIS (AP) — Pour 54% des Français, le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy a eu raison d’affirmer que "certains magistrats ont démissionné de leurs responsabilités", selon un sondage CSA publié samedi dans "le Parisien/Aujourd’hui en France". D’après un sondage IFOP pour "Le Figaro" et LCI, publié le même jour, 77% des Français pensent que "la justice n’est pas assez sévère avec les jeunes délinquants" et c’est à Nicolas Sarkozy que 53% des Français font le plus confiance pour lutter contre la délinquance, contre 16% pour Ségolène Royal. Selon le sondage CSA, 30% des Français pensent que le ministre de l’Intérieur a eu "tort de dire que certains magistrats ont démissionné de leurs responsabilités, c’est-à-dire ne sont pas assez répressifs". Ils sont 16% à ne pas se prononcer. Par ailleurs, 46% des sondés de CSA pensent que ces déclarations "ne portent pas atteinte à l’indépendance de l’autorité judiciaire". Ils sont 38% à exprimer l’opinion contraire et 16% à ne pas se prononcer. Enfin, 51% pensent que Nicolas Sarkozy, probable candidat à l’élection présidentielle, doit rester au gouvernement "s’il veut défendre sans restriction ses idées". Pour cela, il ferait mieux de quitter le gouvernement, jugent 37% des sondés. Douze pour-cent refusent de se prononcer. Selon le sondage IFOP/"Le Figaro"/LCI, 88% des Français sont favorables à une peine plancher automatique à chaque nouvelle infraction pour les délinquants multirécidiviste. Et 60% jugent qu’il faut que la justice puisse traiter les mineurs délinquants comme les délinquants majeurs. Par ailleurs, 74% estiment qu’il faut donner plus de pouvoir à la police pour lutter contre la délinquance des jeunes dans les cités. Nicolas Sarkozy arrive par ailleurs en tête des personnalités auxquelles les Français font le plus confiance pour lutter contre la délinquance et l’insécurité, avec 53% devant Ségolène Royal (16%), Lionel Jospin (8%) et Jean-Marie Le Pen (7%).

sondage CSA réalisé par téléphone le 22 septembre auprès d’un échantillon national représentatif de 802 personnes âgées de 18 ans et plus, constitué d’après la méthode des quotas.

sondage IFOP réalisé par téléphone les 21 et 22 septembre auprès d’un échantillon national représentatif de 816 personnes âgées de 18 ans et plus, constitué d’après la méthode des quotas.

De : antisarko
samedi 23 septembre 2006