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La mobilisation s’élargit au CNE et à la précarité

Publie le mercredi 29 mars 2006 par Open-Publishing
3 commentaires

"La mobilisation s’élargit au CNE et à la précarité

PARIS (Reuters) - Le front anti-CPE, fort des manifestations "historiques" de mardi, estime désormais possible d’élargir la mobilisation à l’ensemble des questions liées à la précarité au travail, et notamment au "contrat nouvelles embauches" (CNE) qui a inspiré le contrat première embauche réservé aux jeunes.

"L’espoir a changé de camp (…) Le président de la République tient les clés de la situation dans ses mains, s’il veut que notre pays retrouve une dynamique de progrès social", a déclaré la secrétaire confédérale de la CGT, Maryse Dumas.

"Une dynamique sociale est en train de se créer qui va poser comme jamais non seulement la question du contrat nouvelles embauches, grand frère du CPE, mais aussi toutes les questions de précarité du travail, d’emploi, d’avenir de la jeunesse", a-t-elle ajouté.

"Du côté des salariés, des étudiants, des lycéens, il y a le sentiment que la légitimité, la démocratie, le progrès social sont du côté de ceux qui manifestent et que plus le gouvernement prend des mesures autoritaires, tente des coups de force, plus il s’enfonce dans l’isolement, la marginalisation", a poursuivi Maryse Dumas à l’issue d’une réunion de l’intersyndicale anti-CPE qui a appelé à "amplifier la mobilisation" et à organiser une nouvelle journée de grèves et de manifestations le 4 avril.

Au-delà du retrait du CPE, les syndicats font valoir que manifestants et grévistes expriment l’exigence d’une autre politique de l’emploi et d’une autre conception du dialogue social. Des revendications que les syndicats ont tenté d’imposer à plusieurs reprises sans aboutir ces trois dernières années, lors du conflit de retraites, du débat sur l’assurance-maladie puis sur le pouvoir d’achat, de la réforme des 35 heures, de la loi Fillon sur l’école et, cet automne, des violences dans les banlieues.

CONCERTS JUSQU’A MARDI

"Il est sûr qu’avec la mobilisation contre le CPE est aussi en train de se cristalliser un certain nombre de craintes qui expriment un malaise social", a déclaré Bruno Julliard, président du syndicat étudiant Unef.

"Bon nombre de manifestants, et notamment de jeunes, expriment le fait qu’ils ne se sentent pas intégrés dans cette société, pas pris en compte", a-t-il souligné. "Il est très probable que dans les jours et les semaines qui viennent il y ait un élargissement des revendications parce que le CPE ne peut être dissocié de la loi sur l’égalité des chances et du CNE."

"Plus la mobilisation dure dans le temps et plus nous allons renforcer notre socle de revendications", a-t-il estimé, tout en insistant sur le fait que l’intersyndicale ne demandait "ni la démission du gouvernement ni une défaite politique".

"Nous pensons que si nous gagnons le retrait du CPE, nous pouvons ouvrir un nouveau contexte social et une nouvelle dynamique de mobilisation sur l’ensemble des préoccupations des salariés", a renchéri Annick Coupé, la représentante nationale de l’union syndicale Solidaires, qui regroupe notamment les syndicats Sud.

Les syndicats de salariés, à l’origine portés par la vague étudiante et qui parlaient en février d’un "mouvement atypique" sans oser s’aventurer sur le terrain des appels à la grève, se sentent désormais en mesure d’établir un rapport de forces durable en leur faveur. Ils réclament non seulement le retrait du CPE mais l’ouverture de négociations avec le gouvernement pour remettre à plat les questions de l’emploi et de l’avenir des jeunes.

"On fait le pari" d’avoir autant d’enseignants en grève le 4 avril que le 28 mars, a dit Gérard Aschieri, secrétaire général du principal syndicat de l’Education nationale, la FSU.

"La mobilisation historique qu’on connaît correspond à quelque chose de profond et je suis convaincu que les gens qui étaient dans la rue, qui étaient en grève, ne lâcheront pas le morceau comme ça", a-t-il ajouté. "C’est pour ça qu’on a décidé sans gros débat d’avoir une nouvelle journée d’action très vite, parce que le sentiment général c’est qu’on peut aussi la réussir."

Pour ancrer la mobilisation, l’intersyndicale invite ceux qui ont manifesté mardi à écrire à leurs députés pour réclamer le retrait du CPE. D’ici au 4 avril, étudiants et lycéens sont pour leur part appelés à voter la grève dans tous leurs établissements.

"Nous allons diversifier nos méthodes d’action, notamment par des rassemblements, des meetings, des concerts, pour rythmer la mobilisation jusqu’à mardi", a dit Bruno Julliard."

 http://fr.news.yahoo.com/29032006/2...

Messages

  • "tout en insistant sur le fait que l’intersyndicale ne demandait "ni la démission du gouvernement ni une défaite politique".

    Je me demande bien pourquoi ne pas exiger la démission du gouvernement ... Pourquoi tant de demi-mesures ? L’intersyndicale pense-t-elle que finalement ce gouvernement n’est pas si mal ? Pense-t-elle qu’on peut vivre bien avec ce gouvernement ? Pense-t-elle qu’après le CPE/CNE l’UMP deviendrait progressiste ???

    Que de crédulité !

    Nous n’avons pas à accepter un gouvernement qui n’a plus aucune légitimité depuis le 25 mai 2005 et qui nous a fait subir durant 4 ans tout ce qu’il nous a fait subir, et l’intersyndicale n’a pas à se substituer à la volonté populaire !

    Bilba.

    • qu’est-ce qu’on en a à foutre de la démission du gouvernement ? La question est celle du retrait INTÉGRAL de la loi ségrégationniste dite d’« égalité des chances », comme dit répété dans les AG, du projet sur l’immigration qui fait partie du même paquet, du CNE bien sûr, et pas seulement du CPE, comme le martèle les orgas — y compris de profs !. La tête (ou les couilles) du Galouze, on s’en tape ! Elle n’intéresse que ceux qui ont une ambition électorale.

    • "Qu’est-ce qu’on en a à foutre du gouvernement" ? Eh bien il se trouve justement que cette loi, c’est le gouvernement qui l’a pondue et qu’il en a fait bien d’autres et va en faire bien d’autres ségrégationnistes !

      Voilà pourquoi il faut le virer et à coups de pied au cul !

      Bilba.