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La prise de tête de Michel Rocard

Publie le lundi 22 août 2005 par Open-Publishing
2 commentaires

de St. S

L’ancien premier ministre socialiste Michel Rocard n’a toujours pas digéré la défaite du « oui » au référendum. « Nous aurions dû sanctionner ceux qui transgressaient nos décisions collectives lors du référendum », explique-t-il dans un entretien au Nouvel Observateur. Comme si sanctionner les partisans socialistes du « non » aurait pu changer le résultat. Mais l’ancien leader d’un courant minoritaire du

PS va plus loin, ajoutant qu’au terme du prochain Congrès au Mans : « il y aura une minorité qui devra se soumettre ou se démettre ». Et si Laurent Fabius et Jean-Luc Mélenchon l’emportaient lors du congrès ? « Ce serait un tremblement de terre. Si c’était le cas, il faudrait peut-être envisager la création d’un nouveau parti » et en finir avec « ce débat centenaire entre pseudo-marxistes et vrais réformistes ». Le marxisme voila l’ennemi pour Michel Rocard qui appelle à « jeter à la poubelle ce patois marxiste qui fait écran à la réalité ». La réalité, selon Michel Rocard, étant que « l’Europe est le lieu de l’alternative réelle à l’ultralibéralisme » donc qu’avoir voté « non » le 29 mai est « absurde, voire criminel ». Mais alors, ceux qui à gauche ont voté « non » ? Des « opportunistes » comme Fabius ou des « pseudo-marxistes » comme « Besancenot et Buffet », réplique l’ancien gauchiste du PSU. Quant aux militants d’ATTAC parmi lesquels on trouve de nombreux socialistes ? Rocard réplique d’une

formule qu’on attendrait plutôt d’Alain Madelin : « Comment peut-on être intelligent, participer à des cercles universitaires et créer ATTAC, ce monument de bêtise économique et politique ? Cela me sidère et me navre. » Ce qui est navrant, c’est que Michel Rocard confonde chantage, menaces, anathèmes et insultes avec le débat politique à gauche.

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Messages

  • Etre marxiste, ça ne veut pas dire grand chose, moi je ne dis pas que je le suis et pourtant comme tout le monde je suis tributaire des analyses de Marx en ce qui concerne les rapports entre classes, les mécanismes d’exploitation, etc... Les analyses marxistes sont incontournables.

    Les solutions marxistes c’est différent, il y a déjà le décalage temporel avec problèmes d’anachronisme, et c’est une autre histoire, autre débat.

    De toute façon ça n’a rien à voir avec la réalité suivante : tous ceux qui ont fait campagne pour le oui ont trahi les principes démocratiques et objectivement tentent de vendre des peuples entiers et leurs états à des intérêts privés occultes, grandes banques, multinationales, cercles de pouvoir illégitimes.

    Michel Rocard si on fait le bilan de sa carrière politique ratée a toujours trahi : en mai 68 il a stoppé l’escalade révolutionnaire, ensuite il s’est allié avec l’opportuniste Mitterrand, et maintenant il n’étonne plus en trahissant une nouvelle fois. Il n’a jamais été de gauche.

    • N’exagerons rien sur Rocky, il ne volait pas le lait aux bébés quand même ! Pour 68, n’exagerons rien....

      Par contre, et on ne peut en être dupe, l’intervention de Kouchner montre un dessein (est-ce exprès ?) qui apparait :

      Un desir de recentrage encore + à droite du PS vers une alliance avec l’UDF....

      En forçant la vapeur ainsi, Rocard et Kouchner, montrent un désir peu commun qui mettra terme définitivement à l’histoire du PS telle qu’on la connaît, si jamais leur orientation était suceptible d’attirer une direction déboussollée et aux abois...

      Et Rocard dans l’affaire, finalement, n’est qu’un élement d’un puzzle qui semble plus grand que lui :

      Soit casser le PS et jouer au centre avec l’UDF (avec le rêve de mimer la social-democratie allemande, mais le PS ne semble pas boxer dans la même catégorie que son alter-ego allemand)

      Soit, en créant un désir d’alliance centriste, chercher à deplacer les enjeux internes dans le PS encore + à droite .

      Mais cette cuisine interne, en sur-régime par rapport aux moyens actuels du PS, ne doit pas débousoller .

      Et il faut rester sur le fond des choses qui se sont enflamées sur la question essentielle du TCE, essentielle pour ceux qui dirigent l’Europe, essentielle pour la partie dominante de la bourgeoisie qui a soutenu cette orientation qui est la sienne, essentielle pour la majorité sociale européenne qui joue là une partie du petit bien-être et des libertés démocratiques qu’elle a gagné ces dernières dizaines d’années.

      Ce qui est en jeu c’est celà, et nullement le sort personnel du microcosme politique français (comme disait babarre)....

      Les maneuvres pour tirer encore + à droite le PS (ah ! enfin notre parti démocrate américain !) sont cousues de fil blanc, très lisibles...Ridicules et très petites car ne s’attachant pas à une cause noble ! Mais à la politique telle que les peuples européens (et américains) n’en veulent plus.

      C’est une survie d’outils organisationnels afin de trouver les moyens d’avoir des écuries qui gagneront des élections par des alliances avec l’UDF...

      Mais ça ne résoudra, ni de près ni de loin, les problemes de la majorité sociale européenne, même de très peu.

      Copas