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La régularisation d’enfants : "Réseau éducation sans frontières" dénonce un effet d’annonce
Publie le mardi 6 juin 2006 par Open-PublishingRichard Moyon, porte-parole du Réseau éducation sans frontières (RESF), qualifie mardi 6 juin dans un entretien à l’AFP d’"effet d’annonce" la décision de Nicolas Sarkozy de ne pas expulser des enfants scolarisés sans-papiers et appelle à "poursuivre et amplifier" la mobilisation.
Q. : Le ministre de l’Intérieur renonce à expulser des élèves sans-papiers ce qui entraînerait, selon des chiffres parus dans le Figaro, la régularisation d’environ 800 familles, soit 1.200 personnes. Comment réagissez-vous à cette "mesure de clémence" ?
R. : La mobilisation paye. S’il n’y avait pas eu toutes ces actions récentes de parrainages d’enfants, de manifestations pour cacher ceux qui sont menacés d’expulsion et les soutiens de parents d’élèves, il n’y aurait pas eu cette mesure de Nicolas Sarkozy. Mais, selon les chiffres parus dans le Figaro, cette régularisation ne touchera que 800 familles soit 1.200 personnes, ce n’est qu’un effet d’annonce, c’est du vent par rapport à la réalité.
Q : C’est-à dire, qu’entendez-vous par "effet d’annonce" ?
R : Parce que dans la réalité, ces régularisations ne vont concerner que 1 ou 2% des élèves sans-papiers. Et ces chiffres proviennent du ministère de l’Intérieur lui-même puisqu’il recense 50.000 familles sans-papiers. Donc on compte au minimum 50.000 enfants et on estime qu’on est même plus près de 100.000 enfants menacés. Donc cette démarche prétendument humanitaire touche environ 2% des enfants. M. Sarkozy avait prévu d’organiser +la chasse à l’enfant+ (à partir du 30 juin, fin du sursis accordé aux jeunes scolarisés, afin qu’ils terminent leur années scolaire, ndlr) et là, il ne fait que mettre quelque réglementation à cette chasse, c’est insuffisant.
Q : Le ministère de l’Intérieur vous a-t-il contacté avant de décider ces régularisations et que comptez-vous faire maintenant ?
R : Le ministère nous ignore superbement, il a la même conception de la concertation que Dominique de Villepin ! Aujourd’hui de plus en plus d’écoles se mobilisent. Des préfectures reçoivent régulièrement des visites d’écoles et de parents qui leur expliquent qu’il est hors de question d’accepter les expulsions d’enfants. C’est pourquoi nous appelons à poursuivre et amplifier le mouvement. Dans les jours qui viennent, nous allons lancer plusieurs actions. On va notamment s’inviter à l’inauguration du musée des Arts premier de Chirac en disant que c’est bien beau les arts, mais que c’est moins beau d’expulser ceux qui les incarnent. Et le 1er juillet, on va organiser une cérémonie d’ouverture de +la chasse à l’enfant+ à Paris.