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La retraite aux enchères des années de cotisations
Publie le lundi 28 avril 2008 par Open-Publishing1 commentaire

de Bernard LAMIRAND
"Le gouvernement, inflexible sur l’augmentation de la durée de cotisation à 41 ans d’ici 2012, a annoncé des incitations futures à l’emploi des seniors et une hausse des pensions au 1er septembre, dans ses orientations sur les retraites transmises dimanche aux partenaires sociaux", nous dit ce matin une dépêche de l’AFP.
Tout est résumé dans cette déclaration des intentions de ce gouvernement thatchérien.
Quand je dis "âge de la retraite aux enchères" ; c’est le "qui dit plus" qui est entrain de s’exercer car demain on dira 42 puis 43 etc.….
La droite, depuis les décrets Balladur- Veil de 1993 travaillait la question d’une mise à niveau sur les conditions les plus défavorables pour ensuite faire marcher tout le monde du même pas.
Incontestablement "le livre blanc" de Rocard l’a aidé.
Ainsi, dernier épisode, les régimes spéciaux ont été alignés sur les règles des annuités du secteur privé.
Tout le monde étant à quarante ans maintenant, il s’agit d’allonger la durée de cotisations de tous les travailleurs indistinctement.
C’est le moment où se développe une nouvelle campagne idéologique -après celles des nantis et privilégiés et de l’équité public privé- pour considérer qu’avec l’allongement de l’espérance de vie on peut et on doit travailler plus longtemps.
Vous allez voir toutes sortes de techniciens en gérontologie vous dire qu’il ne faut plus parler de vieillissement, terme désuet et que l’on peut travailler plus longtemps que les 60 ans.
L’idée que l’on peut vivre une vie à la retraite en pleine forme n’est pas leur tasse thé.
Certains évoquent même de grands savants qui étaient encore très créatifs à l’âge canonique.
Mais diable, pourquoi faudrait-il être obligé « de travailler jusque mort s’en suive » et à qui cette philosophie servira ?
La théorie du curseur que j’ai eu l’occasion de développer dans d’autres écrits il y a quelques années est entrain de s’appliquer.
Maintenant il reste un curseur unique : celui auquel tous les salariés seront désormais astreints : la durée de cotisations ; et l’on vous expliquera tantôt que vu les déficits des caisses de retraites il faudra augmenter les annuités de cotisations. Vous aurez aussi des « olibrius » qui vous diront qu’on est en pleine forme et qu’on ne vieillit plus, et qu’on peut rajouter une année voire plus pour avoir droit à la retraite.
Nous serons alors placé sous la dictature des assurances et du Medef.
41 ans de cotisations nous dit l’inflexible Xavier Bertrant (pas pour les siens), ministre du travail et ex-assureur du coté de Saint Quentin dans l’Aisne ; on pourrait lui employer la formule « on n’est jamais mieux servi que par soi-même » : cet individu sert les assurances privées car derrière les mesures qu’il entend prendre, se profilent des contrats juteux pour ceux qui auront les moyens de s’assurer des rentes vu la dégradation des systèmes de retraites solidaires qui seront la résultante des réformes de Sarkozy.
Nous aurons affaire à un système qui s’apparentera à ceux des assureurs avec la durée actuarielle révisable régulièrement.
Aux enchères oui, car qui dira plus demain avec cette théorie des années de cotisations pour éviter que le patronat paye ?
Avec ces 41 ans de cotisations et plus, nous aurons demain des hommes et des femmes qui se traîneront au boulot où dans le chômage indemnisé ou non jusque 70 ans pour avoir droit à une retraite pleine et entière.
Oui, il faut se battre pour que la retraite soit possible sans restriction à partir de 60 ans pour n’importe quel travailleur.
Je réfute le critère du nombre d’années de cotisations car il est devenu injuste à cause de la précarité et du chômage ou encore par le fait que les jeunes commencent leur vie professionnelle de plus en plus tardivement.
L’on me dit : « mais qui va payer » ; je suis désolé de répéter un vieux discours, mais il est inscrit dans le marbre de la lutte de classe ; il faut prendre sur les profits : l’entreprise doit rendre aux salariés les 10% et plus de part salariale prise sur la valeur ajoutée dérobée par les actionnaires.
Oui, ne nous laissons pas faire et ce n’est pas parce que le libéralisme européen qui dirige l’Europe impose ces normes qu’il faut céder.
La bataille des retraites doit être menée et il faut aider la CGT dans sa démarche de mobilisation des actifs et des retraités.
Le 1er mai est un premier rendez-vous.
Messages
1. la retraite aux enchères des années de cotisations, 28 avril 2008, 08:17, par BABEUF 42
lire ; http://ber60.over-blog.com/
Avec mes excuses