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La spéculation mise sur l’écroulement de l’économie grecque
Publie le mercredi 9 décembre 2009 par Open-PublishingNotation Fitch : la Grèce rétrogradée en catégorie B. La spéculation mise sur l’écroulement de l’économie grecque
09 décembre 2009 à 00:16:05 UTC
L’agence internationale de notation financière Fitch Ratings a abaissé sa note sur l’économie grecque de A- à BBB+, du jamais vu depuis 10 ans, semant le doute sur les capacités d’emprunt de la Grèce, déclenchant une vague de spéculation qui s’est traduite avec un plongeon mardi de 6% de la Bourse des valeurs d’Athènes et obligeant à une déclaration expresse de Bruxelles.
Le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou, a rencontré mardi le gouverneur de la Banque de Grèce, Georges Provopoulos, et commentant largement pour la presse la mauvaise nouvelle, il en a rejeté la responsabilité au gouvernement précédent. Selon le ministre, "la notation Fitch reflète le déficit de crédibilité enregistré ces dernières années, ce qui ne correspond nullement à la réalité et aux initiatives déjà prises par le nouveau gouvernement".
Cependant les milieux informés savent que les notations financières, si elles sont basées sur les derniers bilans, elles reflètent surtout la confiance en l’avenir, c’est pourquoi elles servent d’instruments pour le calcul des emprunts et d’anticipations des résultats à venir. La note Fitch, particulièrement, reflète la capacité d’emprunt à long terme d’un pays.
M. Papaconstantinou croit qu’avec le Budget de l’Etat 2010, la Grèce fera le premier grand pas en avant pour la réduction du déficit et alors qu’est lancé en même temps le dialogue sur un système viable de la sécurité sociale, sur la révision du système fiscal, et qu’est mis en place un projet pour réduire les gaspillages dans les dépenses publiques. Mais plus que des grandes idées, les milieux financiers attendent du ministre des Finances qu’il entreprenne une course contre la montre pour redresser les finances publiques du pays.
Pour sa part, M. Provopoulos a relevé laconiquement que les mots-clé étaient, dans la conjoncture actuelle, "aller jusqu’au bout de ce qui est nécessaire de faire", notant aussi qu’il n’y a pas lieu d’être inquiets quant au système bancaire grec et qu’il n’y aura pas de répercussions sur les bénéfices des banques.
Les assurances de M. provopoulos n’ont pas été suffisantes pour calmer les marchés, d’autant que les précédents avertissements du gouverneur de la Banque de Grèce avaient été balayés d’un revers de la main par le nouveau premier ministre, Georgios Papandreou, au lendemain de l’élection de ce dernier, au mois d’octobre.
Lundi, l’autre agence de notation Standard & Poor’s a placé sa note A- sous surveillance laissant ouverte l’éventualité d’une nouvelle dégradation. La politique des finances publiques du gouvernement pourrait ne pas suffire pour obtenir un recul durable du déficit, ont expliqué ses experts pour justifier la mise sous surveillance. "Nous attendons les précisions des autorités grecques. Si les mesures du gouvernement ne nous paraissent pas réalistes, nous pourrions revoir la note en BBB+", averti Standard & Poor’s dans son rapport.
Aussitôt le spread des obligations d’Etat s’est envolé, creusant l’écart avec les obligations de l’Allemagne à 230 points, flirtant avec le record d’Avril dernier. Cela se traduit par une hausse des taux d’intérêt. La Bourse d’Athènes plongeait de 6%, le secteur bancaire terminant lui la journée à -8,79% et le secteur des Assurances à -8,14%.
Enfin, Moody’s, autre grande agence, qui pour le moment note la Grèce avec un A1, doit envoyer une équipe à Athènes lundi prochain, 14 décembre, afin d’évaluer la situation de l’économie grecque avant de se prononcer sur une novelle note.
Devant la nouvelle tempête déclenchée en l’espace de 10 jours, un rappel de la surveillance européenne s’imposait et c’est le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia qui s’y est attelé dans un communiqué express mardi soir.
Almunia remet la pression sur la Grèce
M. Almunia, a commenté mardi soir la situation de l’économie grecque, soulignant que "la viabilité des finances publiques de la Grèce attire l’attention des marchés financiers et des maisons d’évaluation. Une situation difficile dans un pays membre de la zone euro est une préoccupation pour l’ensemble de la zone euro. Il est clair que la Grèce fait face à des difficultés substantielles et à des enjeux budgétaires".
"Le gouvernement grec s’est engagé vis-à-vis de la Commission et l’Eurogroupe à redresser la situation des finances publiques. Le projet de budget adopté le 20 novembre constitue un pas important dans la bonne direction, mais d’autres mesures sont également exigées. La Commission continue à suivre la situation en Grèce et se déclare prête à aider le gouvernement grec dans l’application d’un programme global de stabilisation et de réformes dans le cadre prévu par le Traité concernant les Etats membres de la zone euro", a-t-il ajouté.
i-GR/ANA-MPA
http://www.info-grece.com/modules.php?name=News&file=article&sid=5027
Un aveu sur qui a declanché la pression :
Jean Claude Juncker : la situation économique de la Grèce est tragique
07 décembre 2009 à 21:29:39 UTC
Le premier ministre luxembourgeois et président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, dans une interview à Kyriakatiki Elefthérotypia a estimé que si les mesures que compte prendre le gouvernement de M. Papandréou s’avèrent insuffisantes, la Grèce entrera dans un statut sévère de surveillance.
M. Juncker a estimé que la situation économique est "tragique" en Grèce, estimant que le problème majeur du pays est l’absence de compétitivité de l’économie grecque tout en niant formellement que "la Grèce soit au bord de la faillite".
Le président de l’Eurogroupe a précisé les conséquences de la mise sous surveillance de la politique économique de la Grèce, c’est-à-dire, imposition de sanctions immédiates, gel des subventions et interdiction de tout prêt par la Banque Européenne d’Investissements.
i-GR/ANA-MPA
http://www.info-grece.com/modules.php?name=News&file=article&sid=5022
Les agences de notation : La revanche !
Publié par Paul Jorion dans Economie, Monde financier, monnaie, tags : agences de notation, Grèce
Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Qu’est-ce que vous vous imaginiez ! On ne les avait pas ratées au moment de la crise des subprimes : « Quoi, vous nous dites qu’un produit financier est « AAA » et trois semaines plus tard, ça ne vaut plus rien ! » Eh oui, ma bonne dame : il se passe bien des choses en trois semaines dans une crise des subprimes.
Ce n’était pas nouveau d’ailleurs, on avait vu la même chose lors de la chute d’Enron. Avec en plus, un effet pervers : que la dégradation de la firme par une des trois grandes agences (Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch) provoquait une défiance dont les deux autres ne pouvaient pas ne pas tenir compte, entraînant la firme dans une spirale infernale....