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La visite d’Angela Merkel chez le président Chirac (Oskar Lafontaine, c’est déjà le nouveau monde !)

Publie le mardi 19 juillet 2005 par Open-Publishing

de ichlo

Les visites à l’Elysée se succèdent à un rythme effréné, après le populissime Lula qui dans une ambiance de fête et d’année brésilienne donnait une teinte festive aux lois économiques exigées par ce monde pour plus d’équilibre, de démocratie et d’économie égalitaire ; c’est autour de la ministre Angela Merkel d’ajouter une septième rencontre en cinq ans avec son partenaire européen français.

Aux vues de la situation d’une excessive intensité outre-Rhin, celle qui connaît bien la politique allemande, puisqu’elle assure à elle seule quinze années de présence dans la cour des élus, viendrait-elle à Paris pour trouver l’argumentation médiatique aux prochains scrutins électoraux anticipés par Gerhart Schröder décidés le lendemain de la décision parlementaire d’accepter le projet d’adhésion à la Constitution européenne.

Faisant preuve alors d’intransigeance démocratique il n’est pas certain que les CDS / CDU obtiendront le bénéfice de cette consultation avancée. En tous cas, rien ne précise si Mme Merkel osera chuchoter aux oreilles de notre chef d’œuvre institutionnel en péril les déboires encourus à vouloir s’acharner à une situation désavouée, Schröder l’a montré, mais Chirac semble obstiné à poursuivre la débâcle entamée.

Parmi l’opposition elle figure comme une potentielle candidate à la Chancellerie tandis qu’au sein de la reformation autour d’une gauche profonde portée par Oskar Lafontaine d’un projet politique abordant les possibles inabordables questions sociales données par d’autres moyens pour y parvenir, Angela Merkel fait figure d’une caricature de VRP européenne un peu chaperon rouge avec dans sa corbeille quelques missiles et un sous marin semi nucléaire abordant l’ogre français déguisé en loup qui montre ses crocs par l’éternelle question « as-tu de l’argent », ce qui a tôt fait rire Lafontaine qui démarre à 12% d’estimation des suffrages une campagne électorale allemande qui fera date puisque sur les 60000 inscrits au SPD, 40000 seraient prêt à suivre le rationalisme de ce Link Parteil (« Parti Gauche »).

Après le coup fumant de Schloessel & Co soudainement devenu pacifiste en s’opposant à la demande de siège en tant que membre permanent à l’OTAN, la droite allemande montre avec quelle aveugle conscience elle espère faire preuve de bonne volonté quant aux engagements dans l’avenir qu’elle prendrait pour accompagner, sans discussions possibles puisque ainsi elle ne serait plus représenté à l’OTAN, des guerres étasuniennes probablement futurs et déjà programmées, sans doutes... Certes nous ne sommes pas là pour discuter de la validité de l’OTAN et de toutes façons cette institution de convergence tantôt défensive, parfois plus guerrière comme l’empressement sur la convoitise de l’Irak en témoigne. Toujours est-il que ce petit jeu malin purement issu des tactiques politiciennes affaiblirait pour l’heure la position de l’Allemagne dans le concert de ce qu’il reste d’armée pour se voir ainsi croquer par l’unilatéralisme et l’hégémonisme de l’ogre américain... Isolement qui irrémédiablement se répercuterait sur sa place au cœur d’une force armée européenne, irrémédiablement...

Pas beaucoup de modifications à attendre donc de l’entrevue conservatrice au sujet de l’amitié franco-allemande. Se présentant comme la « survie du moteur » - c’est qu’il est des relations durables mises subitement sur le qui-vive - le duo Chirac / Merkel épaulé du binôme Sarkozy / Villepin toujours disponible lorsqu’il s’agit de relayer la politique défectueuse aux techniques passéistes bien qu’elles se ventent des avancées technologiques pour lesquelles d’autres ont également participé ; tous quatre ont la « conscience » commune de poursuivre les relations et Jacques Chirac en pirouette ferait presque de « l’importance du problème du chômage » une priorité prépondérante à l’évolution de l’Europe comme cela au moins si en un an et demi il ne parvient pas à réaliser ce que déjà en trois ans il ne parvînt à mettre en route il pourra toujours citer un hypothétique blocage concernant l’Allemagne. Un peu plus éclairante lorsqu’elle aborde la question de la Turquie, Angela Merkel envisage une ouverture limitée avec les autres pays d’Europe ainsi que d’ « intenses discussions » sur ce sujet, tout en défendant la Pologne qui ne doit pas être privilégiée par rapport à la Russie.

Qu’ils y feraient leurs chouchous n’écartent en rien d’émergentes préférences ce qui déjà en ses fondements part de l’irrespect des notions égalitaires stipulées dans ce bon vouloir que prétendait contenir le projet d’adhésion au traité de la constitution européenne... A la seule condition, l’unique avenir envisagé, tout cela « si », ô grand « si », Mme la présidente en chef des conservateurs parvient à battre une opposition qui l’attend de pied ferme entre un bloc enraciné dans le communisme et des verts pris par le temps, virant parfois rouges, blancs ou tout simplement transparents. Peu importe la couleur me direz-vous si au-delà de la mi septembre une gauche en force obtient le succès électoral attendu par tout un peuple et non pas seulement une poignée de dirigeants attachés à une tirelire européenne qui verra de plus en plus sa vocation se détourner vers de vils buts mercantiles. Si l’électeur allemand regarde la situation apportée au chômage par l’équipe Chirac de près et que Mme Merkel pense utiliser les recettes en vrac distribuées sans grand succès par les trois chefs du gouvernement français, il est des chances que l’omelette conservatrice finisse au fond du Rhin, dans une bouche d’égout ou sur un tas de fumier pour faire français. Ceci ne relance que plus fortement encore l’intérêt de ce scrutin des législatives et opposera le « conservatisme libérateur » au « progrès social ».