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Laïcité, doctrine de la haine des religions ?

Publie le mercredi 14 juin 2006 par Open-Publishing
10 commentaires

La laïcité peut-elle être une doctrine de la haine des religions ?

Sans doute la réponse à cette question peut être positive . Jean Baubérot, Valentine Zuber l’ont démontré dans leur livre, Une haine oublié. L’antiprotestantisme avant le " pacte laïque " (1870-1905), qui décrit et analyse l’" antiprotestantisme " sévissant en France il y a un siècle - haine aujourd’hui oubliée -, et qui montre comment des passerelles existent bel et bien entre cette haine d’hier et le flot des doctrines de haine actuelles.

Concernant l’ici et maintenant voici une brève contribution :

 "Je hais Dieu".
Tel est le propos, surprenant sur l’instant, que j’ai entendu de la part d’un camarade que je ne peut soupçonner de racisme . Sans doute professe-t-il un athéisme argumenté, "condition de toute critique" . Mais a-t-il pour autant construit une doctrine de la haine ? Je me garderais bien d’affirmer pareille chose . Cette doctrine critique à défaut d’être haineuse s’appuit-elle sur l’athéisme ou sur la laïcité ?

 Une "certaine religiophobie"
J’ai osé affirmer qu’une certaine religiophobie - terme emprunté à Vincent GEISSER - était concevable dans le cadre d’une haine défensive. Cette phobie défensive et circonscrite, se réclamant au plan des valeurs, des postions d’ Eric FROMM défendues dans "La passion de détruire" a été évoquée lors du débat qui a agité le MRAP au moment de l’inscription de l’islamophobie dans son répertoire de lutte antiraciste. Je ne hais point les religions en tant que tel . J’ai même eu jadis quelque sympathie pour la théologie de la libération à son heure de gloire . J’ai aussi reconnu la pertinence de la notion d’islamophobie dès lors qu’elle était circonscrite. Et passé une période de suspenssion d’usage dans le mouvement, cette notion fut réhabilité en la bornant à la discrimination légalement reconnue par les instances juridictionnelles européennes dont l’ECRI.

 Haine, phobie et blasphème
Blasphémer sur les signes religieux ostensibles relève d’une aversion à l’emprise des religions, de toutes les religions même si c’est la croix chrétienne qui en est à l’origine et que c’est le voile et la kippa quien sont aujourd’hui les objets phobiques. A ce propos il faur bien signaler que les thèses du postcolonialisme développées par les auteurs de "La fracture coloniale" ne s’appliquent pas à tous les défenseurs de la laicité . Lorsque l’on a subi l’ostensibilité envahissante des croix sur les murs, on n’apprécie pas mieux les autres signes ostensibles, qu’ils soient ambulants ne change rien à l’affaire. Celles et ceux qui n’ont pas subi cette oppression peuvent comprendre néanmoins l’extension phobique . Précision importante il ne s’agit pas d’une haine contre la religion en soi mais uniquement d’une de ses pratiques jugée comme non nécessaire, comme un excès du religieux, comme une outrance par rapport à la tendance à la laicisation de la société tant pour l’Etat que pour d’autres institutions comme l’école ou l’entreprise .

 Du blasphème à la rationalisation critique
La critique de ses signes religieux ostensibles provient d’une rationalisation de cette aversion. En rester au blasphème relève quelque peu d’un esprit brut ou l’élaboration verbale fait défaut. La haine brute même circonscrite ne fait pas avancer la compréhension du conflit. Or il s’agit par le débat de poser un ordre public libéral qui équilibre les besoins des uns et des autres. Là on ne peut oublier que l’oppresse(e) peut devenir oppresseur(se). Le droit doit borner la tendance à l’oppression par l’affichage ostenssible et continu de certains secteurs religieux.

 La distinction signes discrets/ signes ostensibles
Cette distinction faite dans la loi du printemps 2004 sur les signes religieux à l’école marque une avancèe certaine dans la contruction sociale et historique d’une mentalité laique et pacifique. Les porteurs de signes discrets sont tolérés et reconnus quelque soit leur religion. Ce n’est donc pas la religion en tant que telle qui est empêchée de s’exprimer, c’est sa modalité par trop visible et opresseuse . Notons qu’un équilibre des tolérance est établi car de nombreux "laicards" ne supportent même pas les signes discrets.

 Quelle extension ?
Ce type de loi instaurant un ordre public d’équilibre entre offensive outrageusement visible et aucune expression a vocation a s’appliquer à tous les lieux clos ou les habitants sont contraint d’être ensemble. C’est le cas de l’entreprise. Il n’est pas du tout certain que la loi soit le meilleur vecteur.

Christian DELARUE Responsable antiraciste

1 : http://www.cnrs.fr/Cnrspresse/n381a3.htm

Messages

  • toutes les religions et principalement les trois principales religions monotheistes sont des religions inventées par des gourous assoiffés de pouvoir de fric sexistes homophobes et patriarcaux

    il n’y a aucune religions monotheistes qui préchent l’amour de l’autre toutes sont sexophobes homophobes liberticides sexistes patriarcales et pronent la haine des religions des autres et la haine des autres tout cours

    le catholicisme Tm incorporated le judaisme Tm incorporated l’islam Tm incorporated sont toutes des outils et des armes d’aliénations massives aux services de gourous hyppochrites toujours prés a servir les oligarques politiques locaux et le capital en géneral

    ne parlons meme pas des trois principaux livres " sacrés " bible torah coran tous des faux apocryphes largement remanies au cours de l’histoire par leurs gourous et disciples bélants
    qui n’appliquent meme pas leurs preceptes en hyppocrites haineux qu’ils sont

    les trois principales religions monotheistes Tm incorporated sont juste trois sectes " majoritaires " qui ont mieux réussies que les autres genre scientologie rael fallungong ou les adorateurs de leurs nombril ou de la laitue

    maintenant libres aux gens hélas de choisir leurs servitudes et les dogmes qui les aliénent


    A BAS LES DEALERS D’OPIUM DU PEUPLE

    A BAS LES RELIGIONS SECTES ET GOUROUS

    NI DIEUX NI MAITRES

    • Quel beau message d’espoir et de paix..quel belle preuve de tolérance..ça fait chaud au coeur !

    • La laïcité doctrine de la haine des religions ??????

      Ce genre de stupidités me hérisse au plus haut point. C’est une simplification de l’histoire et de la loi conduite dans un but clairement engagé. En d’autres termes, c’est de la manipulation.

      Il ne faut pas oublier que les personnes ayant le plus oeuvrés pour la séparation de l’église et de l’état en France étaient des athées convaincus et pour certains des anti-religieux tout aussi fanatiques que les religieux eux-même. Cela explique en très grande partie les excès considérables de certains à cette époque. Cela fait partie d’un contexte historique propre à son époque. Cela n’est pas intrinsèque à la laïcité elle même.

      La laïcité ne cherche pas à détruire les religions. Elle est supérieure aux religions dans le but unique de ne pas en voir une dominer les autres.

      Parce que si on ne prend pas la laïcité comme pilier de l’organisation sociale, une communauté religieuse finit invariablement par prendre l’ascendant sur les autres, et fait voter des lois qui sont orientées par sa morale. Ce qui revient à appliquer des principes religieux à l’ensemble de la population.

      Vous voulez le relancer le débat sur le foulard à l’école c’est ça ?

      Les jeunes sont à l’école pour étudier, pas pour pratiquer leur religion. Si ils veulent pratiquer leurs religions, ils vont dans des écoles religieuses, ils en ont la possibilité, ils sont libres.
      L’école de la république n’a pas à avoir en son sein des représentations religieuses, ce n’est tout simplement pas leur place.

      Et je suis agnostique, pas athée. Les athées sont tout aussi fou que les religieux de mon point de vue. Ils affirment des choses dont ils n’ont aucune preuve. Croire à la non-existence d’un ou des Dieu(x) est un acte de foi comme la croyance en l’existence d’un ou des Dieu(x).

      Bref, ce sujet me révulse...

    • Je viens de découvrir l’ouvrage commis par Baubérot aux éditions du CNRS ; vouloir comparer "antiprotestantisme", "antisémitisme" et "anticléricalisme" au moyen d’une même métrique de la "haine", ne fait guère sens ; le papier ne refuse pas l’encre ; parler de "démonstration" comme le fait Christian Delarue témoigne d’une exigence épistémologique un peu faiblarde à mon sens ; parlons de "discours" et nous serons plus proche de la réalité. Baubérot, comme de plus en plus ces dernières années, renoue avec un regard protestanto-centré (comme en témoigne son discours au Désert l’an dernier, comme le suggère la reconnaissance que traduit l’obtention de l’award de l’International Religious Liberty Association www.irla.org).

      Ce discours sur la haine ne fait pas sens ; ce n’est pas parce qu’un zombie a dit "je hais dieu" que cela légitime un discours duquel on ne peut rapprocher aucun des discours des organisations laïques voire anticléricales traditionnelles (libre pensée, union rationaliste, franc maçonnerie, etc.). A quoi sert-il ?

      Au commentaire du commentateur disant "je suis agnostique et non pas athée etc." je voudrais suggérer que cette tirade n’est pas aussi logique qu’il n’a l’impression qu’elle est ; en effet le statut épistémologique de l’affirmation "il existe des agents surnaturels" (un dieu, des dieux, des esprits, etc. ne soyons pas centrés sur les monothéismes nés autour du pourtour du bassin méditérannéen) et de celle "je développe une vision du monde exempte de tout recours à une explication surnaturelle" ne sont pas comparables.

      Je propose à la réflexion la tirade célèbre du biologiste évolutionniste Richard Dawkins sur la théière d’Atkins :

      "On ne peut pas prouver une négation. La science n’a aucun moyen de réfuter l’existence d’un être suprême. Par conséquent, la croyance ou l’incroyance en un être suprême est une affaire de pure préférence individuelle, et les deux méritent la même considération respectueuse ! Quand on dit cela comme ça, le vice de raisonnement est presque flagrant ; on a à peine besoin d’en détailler les conséquences absurdes. Comme le dit mon collègue le physicien chimiste Peter Atkins, nous devons être tout aussi agnostique envers la théorie selon laquelle il y a une théière en orbite autour de la planète Pluton. On ne peut pas prouver le contraire. Mais cela ne veut pas dire que la théorie selon laquelle il y a une théière est au même niveau que la théorie selon laquelle il n’y en a pas. Maintenant, si l’on nous rétorque qu’il y existe effectivement des raisons X, Y et Z pour lesquelles il est plus plausible de trouver un être suprême qu’une théière, alors X, Y et Z doivent être clairement précisées – car si elles sont légitimes, elles représentent des arguments scientifiques qui doivent être évalués. Ne les protégez pas des regards indiscrets derrière un écran de tolérance agnostique. Si les arguments religieux sont vraiment meilleurs que la théorie de la théière d’Atkins, accordons-leur notre attention. Sinon, que ceux qui se disent agnostiques concernant la religion ajoutent qu’ils sont tout aussi agnostiques envers les théières en orbite."

      Si on y regarde bien, cher commentateur agnostique, je suis certain que tu te déclares "athée" au regard des esprits dans les pierres ou dans les feuilles, je suis certain que tu te déclares "athée" au regard de tous les dieux que l’humanité s’est créée au fil de son histoire, les plus récents dans notre quartier étant les dieux de l’antiquité romaine ou grecque, ... pour toutes ces divinités anciennes l’agnostique d’aujourd’hui n’est pas avare pour déclarer son athéisme ... l’athée contemporain, qui n’a pas besoin d’être haineux pour cela, qui n’a besoin que de porter un regard réaliste (au sens qu’on lui donne en physique : le réel existe indépendammenet de l’observateur) et matérialiste, se contente finalement de rajouter un dieu (peu importe le nom qu’on lui donne) sur la liste innombrable des divinités à laquelle l’humanité ne croit plus.

      Un certain nombre de textes de cet acabit et illustrant une posture "naturaliste" (pour parler anglo-saxon dans le texte) non "haineuse", peuvent être trouvés sur le site des brights http://brightsfrance.free.fr/ ou leur forum http://brightsfrance.free.fr/phpBB2

    • La laïcité, à l’inverse des religions, est beaucoup plus rassembleuse, tolérante.
      La religion est une affaire personnelle qui ne regarde que soi. Qu’on croit ou pas en un (des) dieu(x) relève de la sphère intime tout comme la sexualité (hétéro, homo). Cela ne regarde pas le voisin.
      La laïcité est donc la meilleure des réponses pour vivre le mieux possible ensemble, en bonne intelligence.

    • La laïcité est une bonne chose pour vivre ensemble, malgré nos différences. Elle est un langage commun, rassembleur.
      Et puis il y a tellement de croyances.

    • Les déclinologues de la laïcité existent et pour preuve...
      Donc, pour être tendance, à bas la laïcité et appliquons ce qui existe chez nos voisins, et qui marche si bien.......
      Avec quels efforts il a fallu que nos pères fassent sauter la chappe réligieuse construite à travers des siècles d’amour et de tolérance de l’église de France !
      Et nous supportons aujourd’hui une situation à cause de laïcards bornés et intolérants........
      A la poubelle de l’histoire toute cette laïcité franchouillarde !
      Et vive la nouvelle organisation socio-politque que Sarko veut mettre en place, et s’inspirant de ce qui se fait "de mieux ailleurs".........

      Plus sérieusement, il y a des limites à la connerie, et depuis un moment elles sont allègrement franchies
       ;)

    • Je n’ai pas grand chose à rajouter au commentaire précédent, il illustre parfaitement ma pensée. Les religions soumettent les peuples à des croyances irrationnelles. Une fois ces peuples bien endoctrinés, les gourous peuvent demander à leurs adeptes ce qu’ils veulent car les croyants sont en état de dépendance. La religion, pour le gourou, le tribun est un moyen de prendre le pouvoir ! Et ce n’est rien d’autre que ça. Le croyant s’apaise en pensant que la religion lui apporte des réponses à ses questions existentielles ("qu’est-ce qu’il y a après la mort ?", "sommes-nous seuls dans l’univers ?", "pourquoi l’espèce humaine existe-t-elle ?", etc...), mais en donnant les clefs de sa conscience à son gourou, il se soumet. Il est quand même assez courant de remarquer que les croyants les plus accrochés à la religion en viennent à préférer leur religion à leur propre vie, leur propre famille, leur propre intérêt ou simplement leur propre bon sens.

      A ce titre, si le croyant mérite à juste titre d’être respecté en tant qu’être humain, la religion elle ne doit jamais l’être et en aucun cas, car elle est un moyen puissant de propagande profondément inhumain qui glorifie la guerre, le machisme, l’esclavagisme, l’injustice... Lisez ces prétendus livres sacrés Torah, Bible, Coran et la liste n’est pas limitative. Constatez par vous-même les hectolitres de sang humain déversés au fil des pages.

      La laïcité consiste à respecter tous les peuples quelles que soient leurs croyances, mais elle ne consiste pas à respecter les religions, ni à se priver d’exprimer le fait même qu’on ne les respecte pas.

    • Ni Dieu, ni Diable, seulement et totalement une maladie psychiatrique.

      Après les primates, il y a eu des hommes dont certains souffrent d’une maladie nommée « schizophrénie » ; lesquels dans leurs perceptions hallucinatoires croient entendre le Divin - et voient ses envoyés - leur donnant des ordres. Ils sont alors en certitude d’être désignés pour une mission divine.

      D’un autre âge, ceux qui se disaient en communication avec Dieu étaient et sont encore appelés « prophètes » avec leurs écrits indiscutables.
      De nos jours, ceux qui entendent des voix et qui ont la certitude que Dieu leur parle ; nos jeunes en psychose hallucinatoire paranoïde (schizophrénie) sont traités en psychiatrie.

      La psychose hallucinatoire, cette « maladie universelle » que l’on vous a appris à ne pas comprendre.

      Ce qui est inscrit sur la notice pharmaceutique d’un antipsychotique de dernière génération : « ... est utilisé pour traiter une maladie qui s’accompagne de symptômes tels que entendre, voir et sentir des choses qui n’existent pas, avoir des croyances erronées... ».

      Cette relation vous semble inadmissible, alors je vous mets au défi de citer une seule autre manifestation qui soit à la fois l’œuvre présumée de l’Au-delà et également les symptômes d’une maladie.

      Il est temps de ne plus vénérer cette maladie extrémiste.

      Une mère, dans cette identique situation, m’a dit : "Si Dieu existait, il aurait au moins le courage de descendre que je lui casse la g.....".

      Un père en prise avec cette « maladie de la croyance ».
      Maurice Champion - http://monsite.orange.fr/champion20

      (La réalité offre ses possibilités, l’irréalité affirme ses incertitudes).