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Le Double Jeu du Front de Gauche

Publie le mercredi 24 juin 2009 par Open-Publishing
8 commentaires

Depuis ces européennes, un bruit circule au sein de la gauche : L’heure est aux " projets". Trouver un nouveau schéma politique pour la gauche, un nouveau projet, une nouvelle stratégie.

Martine Aubry a interprété la chute de dix points de son parti comme "un appel à un projet". Il faut croire que plus personne n’attend le PS pour l’incarner. Les médias se focalisent sur le score de la liste Europe-Ecologie et l’interprètent comme un appel à une politique écologiste. Les formations traditionnelles, de la majorité comme de l’opposition semblent décidées à se verdir.

On trouve, un peu plus à gauche, Marie-George Buffet appeler à un élargissement du "Front de Gauche", élargissement au PS et au NPA, pour « faire du "neuf" à gauche »[1].

Il faut revenir sur cette campagne pour comprendre les perspectives qui nous sont aujourd’hui présentées. A l’issue du scrutin du 7 juin, on a vu des listes NPA et Front de Gauche arriver pour les premières à 5%, pour les deuxièmes à 6%, au terme d’une rivalité fratricide qui a peut-être contribué au transfert des voix sur la liste de "Dany le Vert". Les deux formations sont conscientes toutes deux du potentiel électoral que représente la "refondation de la gauche" et la campagne de communication intense orchestrée par le Front de Gauche reflète cette importance accordée à la concurrence pour l’appropriation médiatique de ce projet.

"Créer du neuf à gauche"...ou relancer le PCF ?

Il est intéressant de voir la leader du PCF parler de refonder un projet, sur les contenus. Arrivés à 6%, on voit les portes-paroles du Front de Gauche jouer au pari gagné et appeler à l’élargissement d’une alliance d’où émergerait un nouveau projet pour la gauche. On s’allie, on discutera plus tard.

Le PS est très affaibli, certes. Mais à l’échelle des autres partis de gauche français, il reste la formation majoritaire. Une alliance avec lui dans l’état de ce rapport de force revient à lui donner les clefs de la définition des termes de l’accord unitaire.

On ne peut vouloir "créer du neuf à gauche" avec un Parti Socialiste aux commandes du processus, surtout lorsque l’on mène une campagne affichant une volonté de faire émerger une nouvelle gauche prétendument "anticapitaliste" (selon les termes de MGB et Jean-Luc Mélenchon). Présenter l’alliance avec le PS comme la suite logique de cette démarche est un contresens coupable, une manière de tuer dans l’œuf la possibilité d’émergence d’un projet réellement novateur, et est surtout le signe du double discours d’une formation dont la réussite a été de relancer (habilement) le Parti Communiste Français et qui semble aller directement dans la direction d’un sauvetage du PS, dans un rapport de force légèrement plus favorable aux « communistes ».

Oyé oyé camarades, le Parti Communiste et le Parti Socialiste feront gagner la gauche, ça vous semble neuf, à vous ?

Une fois les élections passées, le porte-parole Jean-Luc Mélenchon (à qui le Front de Gauche a été identifié durant la campagne) est rangé au placard et on voit la direction du PCF prendre la parole et s’attribuer les lauriers d’un succès relatif. "Nous les communistes,..." , voilà un discours unitaire.

C’est de ce rassemblement de toute la "gauche" (le Parti Socialiste y étant pleinement inclus) qu’émergera, selon MGB, ce nouveau projet rassembleur. Projet qui sera issu du rapport de force (favorable, comme vu plus haut, au PS) entre les directions des grandes formations politiques traditionnelles. A la critique faite par notre électorat appelant à moins de questions de personne et de logiques d’appareil, le PCF répond que c’est par cette voie que se développera un projet qui leur correspondra.

De surcroit, en prévision des critiques adressées par le NPA sur la nature de cette stratégie, nœud du désaccord entre les deux formations pour les élections européennes, on voit MGB fustiger l’ « attitude » du NPA, en occultant la nature réelle de sa critique et les raisons profondes de son refus d’intégrer le FdG. Le NPA proposait un accord durable (au moins jusqu’au régionales) entre les formations politiques se revendiquant de l’anticapitalisme ou de l’antilibéralisme, dans le but de consolider et de fonder une gauche « de gauche » indépendante du Parti Socialiste et de ses renoncements idéologiques. C’était pourtant le but affiché de la création du Parti de Gauche, et la campagne du Front de Gauche a fait bon usage de cette mascotte et de ce discours.

Le NPA a insisté sur la nécessité d’un accord basé sur des contenus, et une stratégie à long terme. Si les logiques politiciennes d’appareil de court terme (faire un« coup électoral » voulu par JLM) ont été effectivement à l’origine de l’échec du processus unitaire, elles n’ont pas été le fait de ce dernier.

Mais si c’est sur les contenus que s’est fondé le départ du NPA, qu’a-t-il donc à proposer ? Il est vrai que l’organisation est jeune et encore en cours de structuration, sa capacité de communication extérieure (par les medias traditionnels) est encore réduite, et la concurrence médiatique du FdG n’a pas facilité sa lisibilité. Il convient de revenir sur la genèse de cette formation dont le grand public ne connaît encore bien souvent que le porte-parole, Olivier Besancenot.

Fondé il y a 4 mois à peine, en février 2009, le NPA était avant cela un « processus », qui a duré plus d’un an et demi, processus de débat et de synthèse entre des militants issus d’horizons politiques différents.

En 2007, diverses sensibilités de gauche (de la gauche du Parti socialiste aux libertaires) aspirant à la refonte d’un projet commun correspondant à leurs objectifs avaient commencé à se réunir et à remettre à plat leurs différences, leurs stratégies. Une seule formation politique a été à l’initiative de cette démarche, la LCR, qui a accepté de repenser son programme, ses acquis, son rapport de force interne en invitant des militants issus de cultures politiques différentes, mais également les autres formations politiques de la gauche « de gauche ».

Deux mots d’ordres fondamentaux étaient posés dans cet appel de la LCR, fonder une société au delà du capitalisme, un projet anticapitaliste donc, et construire une formation politique indépendante du Parti Socialiste.

Ce processus a duré près de deux ans. Deux ans où a été dessinée l’ébauche d’une synthèse de ces cultures politiques. On y a fait le lien entre écologistes, internationalistes, feministes, démocrates, altermondialistes, libertaires, communistes au sein d’un projet, construire un "Nouveau Parti Anticapitaliste" pouvant porter, développer cette synthèse et élargir le processus. En février 2009, La LCR s’est dissoute dans une nouvelle organisation où ses anciens effectifs (3000 personnes) ne représentent plus qu’un tiers de l’effectif total (10000 personnes). Et ce travail a continué à l’intérieur de ce nouveau parti, qui a choisi de prendre le nom de son processus de fondation, le N P A.

Un parti...l’usage de ce terme rime pour beaucoup avec « querelles de boutique », déconnection entre « base » et « direction », logique politicienne. Les travers de cette forme d’organisation, les risques de développement d’un « entre-soi », de logiques d’appareil ont été un point fort des débats du processus de fondation, et des principes et des modes de fonctionnement originaux ont été développés en réponse.

Le principe fondamental adopté a été la nécessaire existence du parti dans les luttes, dans la rue, en parallèle de son action institutionnelle dans le jeu politique traditionnel. Cette double inscription, dans le champ social et dans le champ politique est la condition première de la réalisation du projet du NPA, à savoir faire se répercuter les luttes en politique sans le filtrage habituel que constitue la démocratie représentative.

L’abolition du mur entre la société et l’espace du pouvoir politique, à travers cette organisation transversale qu’est le NPA, passe par un mode de fonctionnement interne qui se veut le plus démocratique, avec un principe de rotation des mandats et des équipes de direction, la garantie du pluralisme politique, l’invention d’un nouveau militantisme, de nouveaux rythmes permettant à chacun d’agir sur l’organisation pour qu’elle en reste le reflet.

Ce projet, cette dynamique sont en marche. Cela prend du temps, les difficultés sont nombreuses, des contradictions peuvent apparaître, mais le processus se poursuit. Les tentatives d’étouffement (médiatique) de ce projet de construction par la base, par des directions politiques affirmant œuvrer en ce sens sont l’expression la plus flagrante du jeu politicien traditionnel, et du double discours d’une formation qui le temps d’une élection flatte les espoirs d’une nouvelle gauche et qui, une fois le scrutin passé nous propose...la gauche plurielle de 1997. Que du neuf.

Azzedine

[1] Libération, 10/06/09

http://www.npa31.org/actualite-politique-nationale/le-double-jeu-du-fdg...la-suite.html

Messages

  • Tout serait donc la faute du FDG, le NPA serait blanc comme neige au soleil…

    Un tel raisonnement est simpliste quand on sait que la famille trotskyste, éclatée en trois partis, a été incapable de s’unir et ce indépendamment du FDG.

    Si les organisations du Non de gauche au TCE en mai 2005 s’étaient unies, elles auraient atteint, la dynamique aidant, un score proche de celui du PS.

    Au lieu de cela, le NPA et LO ont préféré garder leur pureté originelle quitte à n’avoir aucun élu...

    Les stratèges du NPA étaient sûrs qu’après le passage d’Olivier chez Michel Drucker le seuil des 5% serait largement dépassé.

    Ils se sont simplement plantés et ont trop cru aux sondages…

    • Rappelons nous tout de même que la "famille trostskyste" a du mal a reconnaitre le NPA comme des leurs (il suffit de voir les articles du "bolchevik" ou de "révolution internationale" décriant le nouveau parti comme "réformiste" pour s’en convaincre). A vrai dire, pour avoir rencontré de ces nouveaux militants npa, je n’en ai pas beaucoup vu s’identifiant au trostkysme, car souvent trop jeunes ! Il me semble que le npa essaie de s’identifier à une nouvelle famille politique, en tout cas il essaie de changer d’étiquette car l’ancienne ne lui correspond pas. Après, je suis peut être naif, mais je crois que le parti se sent juste legitime pour ne pas etre considéré avec le regard porté sur la LCR, car elle n’existe plus. On peut dire que c’est du flan, mais le NPA a appelé à l’unité, autour d’idées larges que les autres partis défendaient aussi. Je crois que l’échec du npa, c’est surtout de n’avoir pas été assez visible dans la campagne, les luttes c’est les luttes, pour les elections il leur reste du boulot en communication. Le FdG a pu avoir des articles encenseurs dans libération, le monde, le soutien actif d’onfray, sans parler des affiches géantes que l’on a retrouvé un peu partout...du npa j’ai surtout vu des autocollants...
      En tout cas je préfère l’unité autour du npa qu’autour du pcf ou du ps, pour "faire du neuf"...

  • " Il est vrai que l’organisation est jeune et encore en cours de structuration, sa capacité de communication extérieure (par les médias traditionnels) est encore réduite, et la concurrence médiatique du FdG n’a pas facilité sa lisibilité. Il convient de revenir sur la genèse de cette formation dont le grand public ne connaît encore bien souvent que le porte-parole, Olivier Besancenot. "

    La concurence médiatique du FDG ??
    nan t’es sérieux la ?? Tu l’as vu ou toi ??
    Toute la campagne la liste du FDG a été ignorée par les médias capitalistes, il ne faut pas être un grand soutien du FDG pour le reconnaitre, tout le monde en convient...

    Dernier exemple flagrant : Pour les militants du FDG il a fallut attendre une heure et demi apres tout le monde pour voir sur la 2 notre score diffusé et commenté bien après celui du NPA alors que pourtant nous étions devant.

    Non vraiment camarade si tu veux chercher des explications a ce score "satisfaisant pour un début du NPA" cherche d’un autre coté ca sera plus juste.

    Peut etre que l’aspiration des travailleurs et de ceux qui en chient a l’unité sur des bases transformatrices anticapitalistes a finalement jouer en la faveur du FDG

    • Peut etre que l’aspiration des travailleurs et de ceux qui en chient a l’unité sur des bases transformatrices anticapitalistes a finalement jouer en la faveur du FDG

      Ben non, les études réalisées après le vote montrent que c’est l’inverse : le vote FdG s’est surtout retrouvé chez les retraités des couches moyennes, le vote NPA plus chez les jeunes et les couches défavorisées.

      Mais de toute façon ni le FdG ni le NPA n’ont réussi à mobiliser les abstentionnistes, restons tous modestes...

      Chico

  • Pourquoi nous quittons le NPA, pourquoi nous rejoignons la Gauche Unitaire.

    par Gauche Unitaire

    Nous, militants du NPA en Auvergne, et pour certains précédemment à la LCR, avons décidé de quitter le NPA et de rejoindre la Gauche Unitaire. Il est légitime d’expliquer succinctement le sens de notre démarche.

    Le NPA ne correspond pas à ce que nous en attendions.

    Dans la phase préparatoire à la fondation du NPA, celui-ci se présentait comme une page vierge susceptible d’accueillir tous ceux qui souhaitaient fonder une organisation résolument anticapitaliste, indépendante du social libéralisme, outil pour la fondation d’une gauche vraiment de gauche. Depuis longtemps nous étions engagés, à la LCR, en liaison avec elle ou à ces côtés, dans la bataille pour faire avancer la construction de la gauche anticapitaliste. Nous nous sommes investis dans la campagne politique pour un non de gauche au référendum sur le TCE, le succès de cette action nous a permis d’espérer que cette construction était à l’ordre du jour. Lors de la présidentielle, nous avons milité pour une candidature commune de la gauche de gauche, l’échec nous a troublés mais nous avons continué le même combat. Lorsque la LCR a proposé la création d’un nouveau parti anticapitaliste, nous nous sommes investis dans sa construction. Nous avons milité pour que sa première apparition sur le terrain électoral montre une orientation clairement unitaire en proposant au congrès fondateur que le NPA prenne l’initiative de proposer à l’ensemble des forces de la gauche de gauche des listes unitaires sur la base d’un programme rompant clairement avec le social libéralisme. Ce fut l’amendement de Clermont que nous avons défendu lors du congrès constitutif du NPA. Cette ligne fut clairement minoritaire au profit d’une proposition unitaire conditionnée à un accord sur le nucléaire et les régionales ! Conditionner une liste euro-péenne unitaire par un accord global et lointain revient à considérer que la dynamique unitaire qui avait été possible lors du référendum sur le traité constitutionnel européen ne l’était plus à l’occasion de cette élection. C’est une logique sectaire et de division qui s’installe où la négociation d’appareil serait préférable à la dynamique qu’aurait créée une liste unitaire de gauche ! C’est la négation du combat pour la recomposition politique à la gauche du parti socialiste que nous avons mené dans la LCR puis dans le NPA. Certains d’entre nous ont alors quitté le NPA d’autres ont encore voulu croire à la possibilité de se battre dans les instances.

    Maintenant les élections européennes ont eu lieu. Elles ont été pour la gauche vraiment à gauche le moment d’une concurrence entre le NPA et le Front de Gauche qui, lui, a maintenu jusqu’au dépôt des listes des propositions unitaires au NPA. Ainsi le disait Christian Nguyen au meeting de la Maison du Peuple à Clermont « l’heure n’est pas à l’unité ». Le résultat est un succès de Sarkozy conforté dans sa politique antisociale, la relativisation du PS sans qu’apparaisse une autre proposition à gauche, c’est aussi la résurgence du bateleur Cohn-Bendit qui avec ses 16% apparaît maintenant comme le seul contrepoids au PS. Cette place, la gauche de gauche pouvait l’occuper. Unis, Front de Gauche et NPA auraient eu 12 élus (au lieu de 4 pour le front de gauche et 0 pour le NPA) ; éliminé le front national et privé Hortefeux de son siège, sans compter le dynamisme et l’espoir que cela aurait créé. Oui les élections européennes pouvaient être le moment d’une apparition de la gauche de gauche sur le champ électoral. Cette occasion a été gâchée par la ligne sectaire NPA.

    Conséquence encore plus grave pour nous, la première apparition du NPA se fait sur le terrain de la division. Ce n’est plus seulement une erreur de parcours que fait le NPA, mais bien l’affirmation d’une ligne durable de division. C’est sur cette première apparition sur le terrain électoral que va se construire dorénavant le NPA, c’est sur cette ligne que vont se faire les adhésions, c’est au nom de cette validation électorale de la ligne que la direction va marginaliser son opposition…

    Quelques mots à ce stade sur la minorité du NPA regroupée dans le courant « convergences et alternative ». Des camarades ont choisi de continuer la tradition politique d’UNIR dans le NPA. Ils estiment qu’il y a une place pour cette orientation dans le NPA, et pour certains, de nourrir l’espoir d’y être majoritaire. Nous ne voulons pas les décourager. Nous estimons tout simplement que cette orientation sera plus efficace pour notre combat s’il est mené de manière indépendante. Au delà des projections sur l’avenir, chacun jugera sur pièce. Restons-en à la campagne européenne. Aucune apparition du courant unitaire du NPA lors de la campagne, pas plus localement que nationalement : Il aura fallu une demande insistante venant de la salle pour que la tribune s’exprime sur le concept NPA « d’unité dans la clarté ». Les textes internes de ce courant sont intéressants à bien des égards, mais ne soufflent mot des élections régionales où les mêmes questions se poseront. Signalons tout de même que le prochain congrès du NPA n’aura lieu qu’après les régionales. Sans doute ces copains vont nous promettre une plus grande efficacité demain pour un silence aujourd’hui. Permettez-nous de lui préférer la défense quotidienne de notre classe.

    Nous voudrions ajouter un paragraphe sur le fonctionnement de ce parti. Il importe de souligner deux éléments inquiétants, qui montrent une importante rupture avec les traditions démocratiques qui furent celles de la LCR, pour lesquelles elle se battit contre tous les courants de l’extrême gauche et qui lui permit de se maintenir puis de faire grandir son influence dans la dernière période.

    La première question est le rôle particulier que joue Olivier Besancenot. Chéri des médias, il est dépendant de la caste médiatique ; du jour au lendemain il peut passer du gentil facteur au dangereux révolutionnaire. Le pouvoir a fait une tentative en cette direction en tentant d’assimiler le NPA avec « action directe ». Ce rôle de porte parole donne aussi un poids politique démesuré à O.B. dans les débats internes du NPA ; il peut demain jouer d’un poids décisif pour faire prendre telle ou telle orientation. Sa déclaration, le soir de l’élection européenne, selon laquelle il faudra désormais compter avec les 5% d’anticapitalistes qui existent dans le pays, illustre parfaitement la logique sectaire du NPA.

    La seconde est les questions sur le droit de tendance que pose l’élection du CPN à la fin du congrès. La direction accorde le droit de tendance mais a refusé à la minorité la possibilité de choisir ses représentants au CPN. Alors que la LCR était volontariste pour protéger les droits des minorités, le NPA lui n’a en tête que la recherche des moyens pour les diminuer !

    Une troisième enfin est le constat d’une dérive où le NPA se pose en donneur de leçon sur le terrain syndical, chantre de la sacralisation gauchiste du « y a qu’à.com ».

    Le NPA est ainsi un parti anticapitaliste installé durablement dans une ligne de division de la gauche de gauche. Les camarades qui veulent le faire évoluer de l’intérieur sont obligés de constater que c’est fondamentalement des pressions extérieures que viendront les évolutions qui d’ailleurs sont très loin d’être acquises… C’est pourquoi nous quittons le NPA pour construire une force externe capable de le mettre devant les choix décisifs pour que le mouvement ouvrier ne soit pas orphelin de sa représentation politique.

    Pourquoi nous rejoignons la Gauche Unitaire.

    L’espoir dans la période est l’apparition sur l’échiquier politique français du Front de Gauche. Le champ politique à gauche était dévasté par la calamiteuse élection présidentielle (victoire d’une ligne extrême de la bourgeoisie, affaiblissement du PS au profit d’un vide à sa gauche). La construction du Front de Gauche est apparu à la fois comme une bouffée d’oxygène susceptible de redonner une chance à la gauche de gauche, mais aussi comme extrêmement fragile tant les tentations pour le PCF de retourner à ses alliances sans contenu avec le social libéralisme sont fortes. Toutes les appréciations de cette initiative dans le NPA furent négatives, du nouvel avatar du social libéralisme défendu par la majorité, aux pronostics négatifs (ça ne fera pas de voix face au NPA, ça ne subsistera pas au 7 juin) de la minorité. La clairvoyance politique était du côté de ceux qui ont eu une appréciation positive.

    Non seulement cette force électorale a existé face au NPA, mais elle réalise de meilleurs scores électoraux, même à Clermont où le paysage est depuis longtemps façonné par la LCR. Quelle différence entre le meeting électoral du NPA (guère plus de 200 personnes, peu de militants organisateurs du salariat, ambiance fade où chacun percevait le manque de dynamique de cette campagne axée sur le meilleur programme anticapitaliste) et celui du Front de Gauche (plus de 600 personnes, beaucoup de cadres syndicaux -CGT, FSU, UNEF, Solidaires- et associatifs, volonté de s’ouvrir notamment au NPA et de continuer, volontés affirmées non seulement par les participants mais aussi à la tribune). Faut-il y voir un signe, l’Internationale fut chantée par toute la salle au Front de gauche contre quelques voix isolées au NPA ?

    La question de la survie du Front de Gauche n’est pas tranchée, la question pour lui de s’adresser au NPA pour constituer sans préalable idéologique l’unité de la gauche de gauche non plus. Nous choisissons de mener ces batailles là où elles existent et maintenant. Pour cela il existe un outil : la Gauche Unitaire qui a dans son manifeste le meilleur de la tradition de la tendance UNIR de la LCR et de la bataille pour l’amendement Clermont dans le NPA (disponible sur le site www.gauche-unitaire.fr).

    D’autres, dont nous sommes proches politiquement, font le choix de rester au NPA, nous déplorons ce choix mais le respectons. Nous aurons toujours le souci de garder le contact fraternel avec eux. Mais voilà les voies divergent, c’est ainsi ; et ce n’est pas la fin du monde.

    Aller à La Gauche Unitaire n’est pas un pari mais un choix, le choix de l’action dans la vie politique en étant ancrés dans le réel.

    Clermont Ferrand le 22 juin 2009

    Premiers signataires : Maïté Ballais, Gérard Blanchet, Gérard Bohner, Nicole Courtine, Laurent Dias, Philippe Pupion, Alia Vasset, Serge Vasset

    Par ailleurs, ce texte a le soutien de Philippe Bonnet qui rejoint la construction de la Gauche Unitaire sans avoir été auparavant au NPA.

  • je me demande qui tu es pour parler comme ça. Moi je vois dans la construction qui vient d’émerger qqchose de très porteur d’avenir. En tout cas ça vaut le coup de foncer. Hélas le NPA ne la pas joué collectif, mais il va se rendre compte (démocratie interne oblige) qu’il faut faire avec les adhérents et pas contre. Que ceux-ci ont des idées et de l’espoir et ne sont pas abîmés par la politicaillerie et les politi-cailleras accrochés à leur ridicule petit pouvoir médiocre. Il n’est bien sûr pas question de parler de grande victoire mais d’une démarche d’ouverture qui est validée. Et cela sans renfort des médias et avec le mépris et les hésitations des "grands révolutionnaires" qui regardaient et regardent tjrs tout cela de très haut (trop haut) distribuant des bons et des mauvais points. Moins de mépris et d’orgueil permet d’apprécier mieux les choses.

    Vive les naïfs et les utopistes (je me suis rendu compte que ceux qui "soi-disant" savent et te prédisent l’avenir n’arrêtent pas de se tromper).

    Quelquechose s’est passé à la gauche de la gauche qui peut devenir en qq années une vraie belle porte pour le dévellopement des millions d’énergies, seul moyen d’arracher des avancées et de bouleverser la politique telle qu’elle se pratique aujourd’hui. Etre révolutionnaire, c’est peut-être d’être à même de mesurer ce qui peut devenir du positif et d’aider à le développer. Alors croquons tous dans ce fruit, il a belle allure et très bon goût. Comme on dit aux enfants :"faut goûter avant de dire j’en veut pas".