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Le Figaro, Carlita et la santé

Publie le jeudi 23 septembre 2010 par Open-Publishing
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Le Figaro nous informe qu’un quart des Français « renoncent à se soigner à cause de la crise ».

On nous explique que la « crise économique » pousse les assurés à « négliger » leur santé. La proportion des Français « préférant » différer leurs soins a bondi de 11% à 23% en un an. C’est surprenant, nous dit-on, dans la mesure où « deux tiers des Français considèrent que la France est le pays où l’on est le mieux soigné. »

Nous sommes bien en présence d’une petite crapulerie intellectuelle.

La première phrase de l’article de ce grand quotidien du matin nous rappelle, si besoin était, que les employés du Figaro, rétribués aujourd’hui par un marchand d’armes, sont viscéralement opposés au peuple : les Français "négligent leur santé". Comme au XIXe siècle : les ouvriers alcooliques buvaient par plaisir et les chômeurs étaient des fainéants de naissance.

On vient toujours de quelque part, et c’est le cas du Figaro, journal né sous la réaction de Charles X.

Chacun sait que ce n’est pas la « crise » qui empêche les Français de se soigner mais la politique férocement anti-sociale de la bourgeoisie, et qu’il n’y a aucun « choix » de la part croissante de nos concitoyens qui vivent désormais dans la misère.

Le journal, qui a fait sonder les Français sur ce problème, nous assure qu’ils seraient prêts à accepter trois sacrifices pour que les choses s’améliorent : payer davantage d’impôts ou de cotisations obligatoires, une hausse des franchises, une hausse des assurances privées. Quel bon peuple moutonnier !

Et pendant ce temps-là, la chérie de Chouchou, « ambassadrice du Fonds mondial de la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, « appelle à une meilleure mobilisation contre ces trois fléaux. » Que n’ambassade-t-elle sous nos cieux !

Je me permets de lui signaler un quatrième fléau qui lui a échappé : la bande du Fouquet’s au service du CAC 40. Il est vrai que ce soir-là, Carlita était encore de gauche, et que la méchante Cécilia de droite faisait semblant de trôner aux côtés de Chouchou.

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