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Le Glad : actions et désobéissance pour ceux du « off »

Publie le jeudi 13 novembre 2003 par Open-Publishing

Les ténors européens vont, cette fois, participer au FSE. Avec les réserves
habituelles.
Par Hervé NATHAN

Actions et désobéissance pour ceux du « off »
A l’écart du Forum officiel, le Glad prépare des coups médiatiques.
Par Didier HASSOUX

« Il faut servir la cause, pas se servir de la cause. Dans le FSE, il y a
beaucoup de récupération. » Amokrane, Kabyle sans papiers

En marge. C’est un endroit qui ne ressemble à rien mais qu’on voit partout.
Un no man’s land urbain. De l’autre côté du périphérique parisien, mais pas
tout à fait encore en banlieue. C’est ici, porte de Pantin, ni près ni loin
des lieux officiels du Forum social européen (FSE), entre ruban de bitume et
gymnase municipal, que quatre mille à cinq mille personnes sont attendues
pour le « off » du « in » : créer un « espace de globalisation des luttes et des
actions de désobéissance ». Le Glad, pour les initiés de la radicalité.

Amokrane, sans papiers et kabyle, en est un. « C’est ici que les choses vont
se passer. Moi, je veux de l’action, pas de la parole. Il faut servir la
cause, pas se servir de la cause. Dans le FSE, il y a beaucoup de
récupération. » Comme le résume Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole des No Vox
 : « Comparé au Forum officiel, nous avons un pied en dedans, un autre en
dehors. » « Le pied en dedans », c’est la participation à des débats sur le
rôle des « sans » (papiers, emploi, logement, etc.) dans la construction d’une
« autre Europe ». « Le pied en dehors », c’est la préparation de coups
médiatico-politiques. « On ne peut pas se contenter de diagnostics sur la
situation de la planète, ni de bâtir des programmes, plaide « Babar » Eyraud.
Si on veut un autre monde, il faut le construire au quotidien. »

La construction en question a débuté du côté du stade Jules-Ladoumègue,
porte de Pantin. Il a d’ailleurs fallu forcer la main à la mairie de Paris -
notamment en la menaçant d’occupation sauvage - pour qu’elle octroie
gracieusement ses terrains. Les premières tentes-chapiteaux ont été érigées
hier. La cantine qui préparera des repas à un coût dérisoire est presque
opérationnelle. L’espace de « libre parole et d’ateliers d’échange de
savoir-faire » (comme le training à l’action directe non violente) est
presque prêt à fonctionner.

Le réseau des lesbiennes, gais, bi et trans met
la dernière main à son débat sur les « liens entre ordre moral et ordre
libéral » et s’emploie à bien être « visible » durant tout le FSE. Les rappeurs
brésiliens qui estiment que « la culture peut apporter une transformation
politique du monde » viennent d’arriver et sont frigorifiés en attendant de
chanter, samedi soir. Et puis la préparation « d’actions de désobéissance et
de soutien à des luttes concrètes » se poursuit.

Elles ont commencé le week-end dernier, avec l’opération barbouillage
antipub du métro. Elles se poursuivent demain par une opération coup de
poing contre l’accord Unedic sur les intermittents du spectacle. Selon Annie
Pourre de Droits devant !, elle devrait réunir des « précaires de Virgin,
Decathlon ou McDo, des intermittents, des chômeurs. On cherche la
convergence entre toutes ces formes de lutte ». Vendredi, l’action sera
« spectaculaire », promet Jean-Baptiste Eyraud, et visera à « protester contre
la précarité globale ». Les manifestants devraient « prendre possession » d’un
bâtiment public. Enfin, samedi matin, ce sera au tour des sans-papiers de
partir « à l’assaut de l’Europe forteresse ». Avant de réintégrer le FSE-
véritable pour la manif parade.