Le Liban n’est pas invité au sommet de la francophonie (les 28 et 29 septembre)

Le président libanais Emile Lahoud a refusé d’envoyer un représentant officiel au sommet de la francophonie en Roumanie et critiqué Jacques Chirac.

"Le Liban ne participera pas au sommet de la francophonie (les 28 et 29 septembre) car aucune invitation n’a été adressée au président de la République selon les règles en vigueur", a affirmé la présidence dans un communiqué.
"La présence d’un quelconque responsable libanais quel que soit son niveau sera considérée comme une présence personnelle et ne représentera pas l’Etat libanais", ajoute le texte.

"Il est profondément regrettable que le président roumain (Traian Basescu) se soit soumis aux pressions directes exercées par le président français Jacques Chirac et n’ait pas adressé une invitation au chef de l’Etat libanais contrairement aux us et coutumes internationales", a ajouté la présidence.

Le chef d’Etat libanais est boycotté par les pays occidentaux qui ne le considèrent pas comme légitime. Chirac était un ami de l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri assassiné en février 2005.

Interrogée à ce sujet, la présidence française a démenti une éventuelle pression de Paris sur le président roumain pour que le Président Lahoud ne soit pas invité.

"On ne souhaite pas entrer dans une polémique", a pour sa part déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Mattéi.
Tout en regrettant l’absence de représentation officielle de l’Etat libanais à ce sommet, M. Siniora a "remercié le président roumain pour son invitation et décidé de dépêcher le ministre de la Culture Tarek Mitri en tant que représentant personnel à cette grande manifestation".

Le président Lahoud et son premier ministre Siniora s’étaient par ailleurs rendus tous deux, au dernier sommet de la Ligue arabe en mars à Khartoum.

Ce n’est pas la première fois que la présidence libanaise s’en prend directement à M. Chirac à propos de cette affaire. Déjà fin juin, le Président Lahoud avait jugé que l’appui de Paris au refus de Bucarest de l’inviter au sommet de la francophonie relevait de "considérations personnelles" du président français et l’avait accusé d’ingérence dans les affaires intérieures libanaises.

Beyrouth avait accueilli le sommet de la francophonie en 2002. L’Organisation internationale de la francophonie (OIF) compte 53 Etats et gouvernements membres, et 10 observateurs.