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Le MEDEF ouvre aujourd’hui sa sixième université d’été à Jouy-en-Josas

Publie le lundi 30 août 2004 par Open-Publishing

Seillière part en guerre contre l’acquis social

L’organisation patronale ouvre aujourd’hui son université d’été

de . M.

Le MEDEF ouvre aujourd’hui sa sixième université d’été à Jouy-en-Josas, dans les Yvelines, sur le thème du monde contemporain. Quatre ministres, Nicolas Sarkozy, Jean-Louis Boorlo, Renaud Dutreil et Serge Lepeltier, y sont attendus. Dans un entretien au Figaro magazine, Ernest-Antoine Seillière a livré ce week-end sa vision de son monde moderne : la " nécessité économique " doit primer sur " l’acquis social ".

Bosch adoubé.

Le patron des patrons applaudit des deux mains l’accord passé au sien de l’entreprise Bosh Vénissieux qui allonge le temps de travail des salariés en contrepartie d’une promesse de non-délocalisation de la production. Il se félicite qu’un " mouvement est en train de se créer " autour de la remise en cause des 35 heures. Selon lui, le cas Bosch est la " démonstration que l’acquis social doit céder devant la nécessité économique ". Le chantage à la délocalisation mené par plusieurs entreprises depuis cet été est donc l’exemple à suivre pour relancer un " débat que personne, ni à droite, ni à gauche, ni au centre ne peut nier ", affirme Ernest-Antoine Seillière. Toute une philosophie qui amène le MEDEF à louer les vertus de la loi Fillon sur le dialogue social comme " un tournant que l’on n’a peut-être pas assez souligné ". Les entreprises sont désormais autorisées à déroger aux accords conclus au niveau national ou des branches professionnelles. Contracter " au plus près du terrain " provoque, de l’aveu même d’Ernest-Antoine Seillière qui rêve de décollectiviser le droit salarial, " une individualisation de la solution " à l’organisation du travail.

Le mérite contre l’assistanat

Même si l’université d’été du MEDEF se veut être le " témoin d’une problématique de fond ", nul doute que l’organisation patronale, qui tient cette semaine son conseil exécutif de rentrée, va continuer de maintenir sa pression sur le gouvernement. Le baron Seillière s’attache déjà, dans le Figaro magazine à distribuer les bons et mauvais points. La RTT ? " Nous pensons qu’il vaut mieux travailler plus et garder son emploi que sacraliser les 35 heures et risquer de le perdre. " Le renoncement par le premier ministre Jean-Pierre Raffarin à étaler la mise à niveau du SMIC ? Une erreur qui " pénalise les entreprises ". Le plan de cohésion sociale que présente actuellement un peu partout Jean-Louis Boorlo ? " Nous sommes dans l’excellence de l’assistanat ", raille le leader patronal, regrettant que ce projet s’inscrive " dans la continuité de l’approche française qui, en fait, se concentre sur la partie de la population qui est en difficulté ". Le MEDEF se félicite pourtant que la partie qui concerne le suivi des demandeurs d’emploi et préconise la multiplication des sanctions infligées aux chômeurs réponde justement à une individualisation du droit social.

Critiquant, comme à son habitude, le " poids des charges sociales qui pèsent " sur les entreprises, Ernest-Antoine Seillière se plaint aussi que " la part prélevée sur les actifs est démesurée par rapport à la part octroyée à tous ceux qui sont chômeurs, malades, en retraite ou en formation ". Le message est on ne peut plus clair et s’apparente un appel aux entrepreneurs à camper dans une posture d’irresponsabilité sociale.

http://www.humanite.presse.fr/journal/2004-08-30/2004-08-30-399587