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Le "NON" de gauche a nourri la lutte contre le CPE TCE et Code du travail

Publie le vendredi 19 mai 2006 par Open-Publishing
9 commentaires

Cela se sent dans toutes les réunions à travers la France. Des milliers de gens y participent comme il y a tout juste un an, aux origines du débat contre la constitution ultra-libérale que l’on voulait alors nous imposer. De ville en ville, ils sont là, à nouveau, tous les soirs, attentifs, et prennent des notes sur les argumentaires les plus détaillés et minutieux en défense du droit du travail.
Ils ne se contentent pas d’approximations, ne veulent pas de phrases creuses, mais un discours construit, méticuleux, permettant de démonter toutes les allégations du gouvernement et des médias à sa solde.

Les points communs à toutes ces réunions, sont nombreux, que ce soit à Castelnaudary ou Quimper, à Montfort en Chalosse ou à Fontenay le Comte, à Rennes 1-Rennes 2 ou à Censier : il y a un élan unitaire, car on a, en face, une désinformation médiatique insupportable. On résiste par internet, et les réunions : une vaste éducation populaire se met en place, le contenu politique antilibéral est décapant. Il y a une détermination, une soif de comprendre, considérables...

Mais surtout, il y a une quasi-certitude d‘être encore plus majoritaire dans la population, en symbiose avec la majorité écrasante du salariat, des jeunes, puisqu’il n’y a pas de « oui de gauche » : l’unité est plus large, même les sociaux-libéraux se disent contre le Cpe ! Tout cela augmente la confiance, le sentiment qu’on peut et qu’on doit gagner.

Surtout c’est l’arrogance de la propagande libérale qui énerve : leurs certitudes diffusées sans retenue que les Français sont « hostiles à toute réforme qui pourtant s’impose à eux », que « les salariés ne travaillent pas assez » qu’il faut plus de « précarité », « travailler plus et gagner moins »... Les rires, de salle en salle, sont aux mêmes endroits et les applaudissements aussi : lorsqu’on appelle à se syndiquer, lorsqu’on moque les rotomontades des Parisot, Breton, Villepin, Borloo, lorsqu’on réclame la hausse des salaires, de vrais CDI...

Tout le monde rit quand on explique que ceux qui, sous les directives de Villepin, veulent actuellement ré-écrire tout le Code du travail affirment que c’est parce « le Code du travail qui est trop lourd, trop long, trop compliqué » alors que ce sont les mêmes qui défendaient le Traité constitutionnel européen de 850 articles, qui faisait centaines de pages et d’annexes, pesant 4, 2 kg de papier et qu’ils ne trouvaient pas trop « compliqué » pour le soumettre au vote de 42 millions d’électeurs.

Du particulier au général, dans chaque débat, on part du droit du licenciement, et tout de suite, on reparle de Lu, Danone, Michelin puis de Moulinex et de Hewlett Packard. Lionel Jospin, s’il veut revenir, a intérêt à lâcher du lest sur le droit d’inventaire !

On parle des salaires, et on évoque aussitôt les 84,5 milliards d’euros de bénéfices des entreprises du Cac 40 en 2005, et les 57 milliards d’euros de 2004...

On parle délocalisations et tout de suite de Bolkestein et de Smic unique européen. On cite les « emplois jeunes » et tout de suite vient l’exigence de vrais Cdi. Le Ps n’a pas intérêt à proposer de nouveaux « contrats de qualif. ». On parle chômage et immédiatement de réduction du temps de travail sur la semaine (35 h), et sur la vie (retraite à 60 ans). On parle de « baby-boom d’aprèsguerre », et aussitôt surgit l’idée qu’il faut ouvrir des concours dans la fonction publique. On parle d’être « virés sans motif » et on cite Zola, Germinal, un siècle d’histoire, de combats pour la dignité. On parle « entreprise » et on remet les pendules à l’heure sur l’exploitation. On cite les articles du Code, les jurisprudences, les enjeux des prud’hommes, l’histoire du droit social et de l’inspection du travail, on reparle des inspecteurs assassinés en Dordogne le 2 septembre 2004.

Chacun comprend que l’attaque contre le Cpe est un élément de l’attaque d’ensemble contre tout le Cdi, et ainsi de suite, ce sont Chirac, Raffarin, Sarkozy, Villepin qui sont jugés et condamnés. Sans oublier, Mme Parisot, la mauvaise Fée Clochette qui veut répandre la précarité partout et en revenir à l’homme de Cromagnon.

M de Villepin, sans le savoir à ouvert la porte des écoles populaires sur le droit du travail.

Messages

  • …une partie de ceux qui ont voté Non croyaient vraiment voter contre le libéralisme économique, alors qu’ils ont en fait voté pour Maastricht-Nice qui est beaucoup plus ultra-libéral.

    Objectivement, le CPE est typique de l’Europe du Non, « la concurrence ouverte » defini par les traités en vigueur : Maastricht-Nice (= sans règle, par opposition à « non faussée » du TCE).

    Ainsi, sur le marché du travail, le TCE prévoyait : « Art II- 95 : Tout travailleur a le droit à une protection contre tout licenciement injustifié », et, s’agissant du travail des enfants de 15 ans (car il n’y a pas que le CPE dans la loi « égalité des chances » !) : « Art II-92 Le travail des enfants est interdit. L’age minimal d’admission au travail ne peut être inférieur à l’age auquel cesse la période de scolarité obligatoire ».

    La seule consolation pour les « nonistes » anti-CPE, c’est que ces articles ne seraient entrés en vigueur que le 1er novembre de cette année. Ne serait resté au CPE que 7 mois à vivre, et le 31 octobre : tous virés !

    Sce/AlLip

    • Plutôt que me fatiguer à répondre ,je vous invite à aller visiter le site d’Etienne Chouard.

      Turandot ,une fan d’Etienne Chouard

    • Les ouiouistes n’ont toujours pas compris que les français ne veulent pas de leur ragougnassse europeïste...effectivement ne perdons pas de termps à répondre à leurs conneries.

    • EDIFIANT DE VOIR CERTAINS UTILISER « ENCORE » LES « ARGUMENTS » DE CHOUARD !? ON RÊVE !

      …Pour les retardataires (il n’est jamais trop tard ! :-D) : « Réponse de Bastien François à Etienne Chouard »

    • Bastien François a des arguments beaucoup intelligents que ceux d’Etienne Chouard. On a d’ailleurs vu la très grande influence que notre François a eu sur les électeurs lors du Référendum du 29 mai où le "oui" l’a largement emp...

      - Hého, le Yéti, réveille-toi, il est plus de 9 heures. Et arrête de parler pendant ton sommeil.

      - Oups ! Merci, merle moqueur, tu me tires d’un cauchemar terrible. C’était comme si je devenais soudain dingue.

      Le Y.

    • Pour les retardataires....
      je crois que c’est l’auteur de ce message anti-chouard qui retarde
      En effet, Etienne Chouard a répondu en son temps à Bastien François, et les 2 textes (la lettre de Bastien François et la réponse d’Etienne Chouard) figurent toujours sur son site ; cette réponse à Bastien François est l’argument qui m’a le plus convaincu de soutenir le NON
      J’attend toujours la réponse de Bastien François (j’ai charché Bastien François sur google et n’ai pas trouvé cette deuxième réponse)
      Au passage, un coup de chapeau à Etienne Chouard pour sa façon de travailler, il propose des éléments, puis accepte de les modifier quand il est convaincu, son détracteur devrait en prendre des graines
      Sans rancune
      Jean


    • "Les Français" ? Si on fait abstraction du fait que beaucoup de ceux qui ont voté non l’ont fait simplement parce que le gouvernement en place les excédait, la victoire du Non est surtout une belle démonstration de rapprochement entre les extrêmes. Il est de bon ton ici d’ignorer le rôle essentiel qu’a joué l’extrême-droite pour faire passer le Non. Je rappelle tout de même à ceux qui l’auraient oublié que l’extrême-droite a fait un score largement supérieur à celui de l’extrême-gauche lors des dernières présidentielles... et que tous les électeurs de Le Pen se sont certainement retrouvés pour voter en bloc contre le TCE.
      Le succès du Non était une magnifique démonstration de rejet de tout ce qui ne se trouve pas à l’intérieur de nos frontières. D’ailleurs, puisqu’on en est à citer des "penseurs nonistes", j’espère que beaucoup d’entre vous ont lu la tribune de Jacques Nikonoff au "Monde" (pour ceux qui l’auraient raté, il n’est pas trop tard pour vous enrichir : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-652889,0.html ). Son discours est révélateur, surtout si on considère qu’il émane du président d’Attac-France. C’est un condensé de xénophobie, de chauvinisme et de mépris envers la quasi-totalité du reste de l’Europe. Avec tout juste quelques modifications mineures, ce discours aurait parfaitement trouvé sa place dans la bouche d’un De Villiers.

      Romain

  • 1° pour le TCE nous n’avons pas voté pour celui de Maastricht car le 7 février 1992 nous avons donné notre avis pour un traité qui faisait 55 pages tout compris.

    2- pour le traité de NICE avez vous été consulté, moi pas je l’ai découvert dans une purée qui s’appell le Traite établissant une constitution pour l’Europe il y a un an

    ce qui m’amuse c’est lorsque vous criez qu’en votant NON on a voté pour NICE mais il ne vous vient pas à l’idée que ceux comme moi qui ont voté OUI à Maastricht en faisant confiance ,car déjà en 1992 on nous disait : " votez OUI aujourd’hui, et nous vous promettons nous agirons pour l’Europe Sociale, Humaine..", allait recommencer à croire surtout après NICE

    Et je suis fière d’avoir voté NON à un TCE ou l’homme n’avait pas sa place et si on ose me le représenter je redirais NON.

    Nicole

  • Une étude récente montre que 10% des ouistes regrettaient leur vote.

    C’est ça qui doit enrager les ouistes persistants. Ils redoutent les désertions qui vont aller grossir les rangs de l’antilibéralisme.

    Snif... je compatis.

    Flash 12