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Le Royaume Chérifien lâche « Domenech de Villepin », l’enfant du pays
Publie le mardi 27 juin 2006 par Open-Publishing1 commentaire

La presse chérifienne n’a plus de mots assez durs pour lyncher le Premier ministre français, natif du pays des Alaouites. Pourquoi ?
Entre Jacques Chirac et Hassan II, il y avait une complicité évidente. L’amitié entre les deux monarques était plus due à des services réciproques qu’à une quelconque philanthropie, comme le montre le livre de Jean-Pierre Tuquoi *. Alors quand Dominique de Villepin, né au pays chérifien, devint premier vizir du grand Calife, la presse chérifienne en fit un éloge des plus flatteurs. D’autant plus que l’intéressé avait montré son penchant pro-arabe et pro-musulman dans sa carrière de ministre diplomate, depuis la fronde anti-américaine à l’ONU jusqu’à l’affaire des otages français en Irak.
Or depuis le début de l’affaire Clearstream, les journaux de Sa Majesté s’en donnent à cœur joie. Et ils redoublent de piques depuis l’altercation entre Dominique de Villepin et les socialistes à l’Assemblée Nationale. On doit même aux chroniqueurs du Royaume chérifien un jeu de mots qui fait fureur dans les médinas : « Domenech de Villepin ». A l’ombre des moucharabiehs, la tragédie du Premier ministre rejoint celle de l’équipe de France de football dans la dérision.
D’ordinaire, les journalistes du Royaume chérifien sont de la prudence la plus extrême sur les affaires intérieures françaises. Il ne faut pas fâcher l’hôte de l’Elysée et des palais marocains, et puis remuer les scandales politiques français pourraient attirer l’attention sur leurs équivalents d’outre-Méditerranée. Alors pourquoi ce lynchage de l’enfant du pays, qui a toujours su rendre les honneurs à ses origines et marcher dans la ligne de l’ami Jacques Chirac ?
Certes, depuis quelques mois, Nicolas Sarkozy commence à créer ses propres réseaux au Maroc, pour concurrencer ceux de la Chiraquie. Il multiplie les déplacements, sous prétexte de coopération antiterroriste et sécuritaire. Il faut dire aussi que les nombreux Français installés au Maroc et les binationaux franco-marocains représentent un potentiel électoral non négligeable. Certes, Mohamed VI a pris ses distances avec les amis de papa, et regarde plutôt le modèle américain cher au candidat UMP à la présidence de la Répubique que le parrainage de l’ancien colonisateur. Certes, la cour alaouite a suffisamment de barbouzes dans l’Hexagone pour connaître les vents qui tournent et anticiper le changement de cap.
Mais tout de même, de là à renier le fils prodigue, de là à jouer les Brutus de l’oncle ami, il y a un pas qui ne correspond guère aux habitudes disciplinaires de Rabat. Chez les Alaouites, on lapide les enfants terribles ou on noie les frères ombrageux, mais on ne s’occupe pas des neveux de la tribu d’à côté.
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Les magnétoscopes du microcosme marocain ont été branchés hier soir sur France 2, guettant la moindre ambiguïté des propos de Jacques Chirac au journal de 20 heures. On a appris alors, malgré que César soit malade, la sous-traitance de la mise à mort du lampiste de Matignon à son filleul chérifien n’est pas encore à l’ordre du jour. Ce Lundi soir, le président Jacques Chirac a renouvelé sa confiance au Premier ministre, faisant valoir une série d’améliorations dans la situation du pays.
Ché-Rifain de Toulouse
* « Majesté, je dois beaucoup à votre père... France-Maroc, une affaire de famille » par Jean-Pierre Tuquoi, ALBIN MICHEL, 2006.
Messages
1. > Le Royaume Chérifien lâche « Domenech de Villepin », l’enfant du pays, 28 juin 2006, 19:22
A la lecture de ce soit-disant article, il me parait evident que ce dernier est denue de toute teneur journalistique, et n’exprime tout au plus que les vagues impressions emotives de son auteur. La presse, qu’elle soit marocaine ou non, n’est pas la pour defendre ou couler un personnage politique plutot qu un autre sur la base de sentiments chauvins ou de sentimentalites tout court. Elle est la pour relater les faits, les decrire et les analyser avec la plus grande objectivite, pour ce qu ils sont. Et ceux qui s’ecartent de ces objectifs feraient mieux d abandonner le journalisme et d’aller s’essayer a la prose lyrique. Le fait que Dominique de Villepin n’ait pas le vent en poupe (sa cote de popularite en temoigne) n’est pas une invention de la presse marocaine que je sache !