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Le campement des familles sans logis se poursuit Place des Invalides

Publie le mardi 3 février 2004 par Open-Publishing

Une centaine de représentants de familles sans logis ont passé une
deuxième nuit sur l’esplanade des Invalides, à proximité de Matignon, du
Ministère du Logement, du Ministère de la ville, et du Ministère des
affaires sociales. Une centaine de travailleurs sociaux de la
coordination régionale pour le Droit au logement pour tous, appuyé par
de nombreuses associations ont passé une nuit blanche dans le cadre de
ce WE de mobilisation pour le logement, après une manifestation qui a
réuni plus d’un millier de travailleurs sociaux et une veillée qui en a
rassemblé plusieurs centaine.

Droit Au Logement et les familles en situation de précarité du logement
saluent chaleureusement la mobilisation des travailleurs sociaux qui
demandent que le droit au logement soit concrètement mis en oeuvre dans
notre pays, car ils sont aux premières loges de la crise du logement.
Cette initiative permet d’établir des convergences et des solidarités
nouvelles et est réconfortante pour tous les mal-logés et les sans
logis, car nous ne sommes plus seuls dans la rue.

Nous sommes heureux aussi que l’Abbé Pierre et le mouvement Emmaüs aient
lancé un deuxième appel pour réveiller l’opinion, et les responsables de
notre pays. Nous espérons que la mobilisation va se poursuivre, dans un
contexte où le mouvement associatif construit des convergences et des
exigences communes.

Après ces deux journées de forte mobilisation, le campement des familles
sans logis qui ont été l’objet d¹une promesse de relogement par le
Ministre de la Ville se poursuit. Il s’agit d’interpeller le
gouvernement pour aboutir à des engagements concrets et crédibles,
notamment en ce qui concerne les 200 familles sans-logis parisiennes que
Borloo et Delanoë ont depuis décembre commencé à se repasser comme une
patate chaude.

Si l’Etat (qui d’ailleurs risque d’être dépossédé de son droit de
réservation sur l’attribution d’un petit tiers des logements sociaux
HLM) ne souhaite pas activer son contingent, il a encore la ressource de
mettre en oeuvre la procédure de réquisition, dont le Président de la
République semble souhaiter la mise en oeuvre.

Constatant que le Ministre du logement reste bien silencieux sur la
situation des 500 familles sans logis des Invalides, nous réagissons
également à ses propos tenus hier au colloque de la Fondation Abbé
Pierre :

Nous ne pouvons nous satisfaire de déclaration qui laissent entendre que
les plus démunis peuvent devenir propriétaire de leur logement. Si cette
annonce passe par la vente des logements sociaux, elle est une mauvaise
nouvelle pour ceux et celles qui sont déjà sur les listes d’attente : un
logement social privatisé c’est un logement de moins pour les précaires
du logement et un logement de plus pour la spéculation immobilière,
voire les marchands de sommeil. On a vu ce qu’il est advenu des
copropriétés de pauvres, lorsqu’il a fallu que les copropriétaires
continuent à payer à la fois les traites, les charges et les gros
travaux d’entretien ...

Nous dénonçons cette campagne démagogique qui tente de faire croire à
l’opinion que la question des trois millions de mal-logés et de
sans-logis sera résolue par l’accession à la propriété, alors que le
budget logement de l’Etat est rogné, que la loi de décentralisation
menace de décharger l’Etat de ses responsabilités en matière de
solidarité du logement, que la vente du patrimoine des administrations
et des entreprises publiques à des sociétés spéculatives internationales
a été lancée par Mr Rafarin.

Ainsi, les pauvres seraient sommés de devenir propriétaire de leur
logement et de s’endetter à vie , tandis que l’Etat fait tout pour
devenir locataire de son propre patrimoine ...

Dans cette perspective, nous souhaitons une forte mobilisation samedi
13 mars, veille de la fin de la trêve hivernale, et des actions
d’envergures dans les prochaines semaines, afin de pousser le
gouvernement à entreprendre des réformes satisfaisant le droit au
logement pour tous, à abandonner ses velléités de réforme libérales
contre le logement social et ses modes de financements, et de réduction
des budgets et des allocations logement.

Pour

 l’application de la Loi de réquisition

 La réalisation massive de logements sociaux y compris sur le
patrimoine des bailleurs privés,

 L’arrêt des expulsions sans relogement,

 L’abandon de toute démolition HLM, en attendant de satisfaire le droit
au logement pour tous

 La mise en oeuvre de mesure de régulation des loyers et de la
spéculation immobilière.

Fédération des comités Droit Au Logement

Droit au logement Paris et environs