Accueil > Le coup d’Etat de Chávez

De Pascual Serrano
Je vous parle d’un pays européen qui a pour Chef d’Etat, à vie et avec un caractère héréditaire, un citoyen qui n’a jamais été élu par personne. Dans ce pays, tous les medias, la grande presse, les chaînes de télévision ainsi que leurs éditorialistes, sont hautement indignés et fortement préoccupés parce que dans un lointain pays d’Amérique les habitants s’apprêtent à voter par référendum pour décider s’ils veulent, oui ou non, pouvoir réélire une personne comme Président autant de fois qu’ils le jugeront bon. Cette disposition est déjà en vigueur, notez bien, dans ce pays européen dont je vous parle et dans tous les autres pays qui l’entourent. Je suis en train de vous parler des médias espagnols et de la reforme constitutionnelle au Venezuela.
Au Venezuela, exactement comme il l’avait promis dans son programme électoral avant d’être élu en décembre 2006, le Président a présenté devant le Parlement un projet de réforme constitutionnelle dont les législateurs vont débattre, qui sera ensuite porté à la connaissance de la population des villes et des « barrios » pour être discuté et qui sera soumis à référendum. Le journal El País a titré : « Chávez présente la reforme constitutionnelle qui va lui permettre de gouverner indéfiniment » sans se soucier le moins du monde de répéter son titre de la veille qui était le même : « Chávez présente devant le Parlement sa proposition de réélection indéfinie » . De son côté, El Mundo titre : « Chávez présente comme « socialiste » sa réélection indéfinie » et le journal ABC titre : « Hugo Chávez présente son plan pour rester perpétuellement à la Présidence ». Pourtant aucun de ces médias n’a recueilli une autre reforme législative annoncée se même jour, celle-là aux Etats Unis dont le Département de la Justice est en train de mettre au point les modifications légales nécessaires pour raccourcir les délais dont disposent les condamnés à mort pour faire appel de leur sentence et donc pour procéder aux exécutions plus rapidement.
Il semble que ce qui, en Espagne, cause une véritable angoisse c’est une reforme faite au Venezuela, réforme qui est déjà en vigueur ici, en Espagne, à savoir l’absence d’une limite dans le nombre de mandats présidentiels. Pourtant jamais nous n’entendons ces mêmes médias critiquer cette mesure dans notre pays ; ce qui les dérange c’est qu’un président gouverne plus de deux législatures uniquement si ce président s’appelle Chávez et si les vénézuéliens votent pour lui. En outre ils n’ont pas trouvé le moindre intérêt à souligner quelques autres changements proposés dans la nouvelle constitution, par exemple la traduction, dans le nouveau texte, de « l’interdiction de l’exploitation des travailleurs », la création de « conseils communaux, ouvriers, étudiants, paysans » comme un moyen « d’approfondir la démocratie participative et active », la création d’un « fonds de stabilité sociale » qui garantira aux travailleurs « des droits fondamentaux tels que la retraite, les pensions, les vacances, les congés prénataux et postnataux et ceux que les lois décideront », réduire à « six heures par jour » la durée légale du travail et interdire aux patrons de pouvoir obliger leurs salariés à faire des heures supplémentaires. On y envisage également « l’interdiction expressément écrite des latifundia, et d’étendre cette interdiction à l’exploitation privée des hydrocarbures liquides, solides ou gazeux ainsi qu’aux entreprises, services et biens d’intérêt public et de caractère stratégique ». A écouter les analystes politiques européens, on comprend que ce sont ces mesures approuvées par référendum qui définissent une dictature.
L’opposition vénézuélienne, avec cette lucidité qui la caractérise, a fait savoir, selon des déclarations déjà recueillies dans le premier paragraphe de l’information rapportée par El País, que cela n’est qu’un rideau de fumée destiné à détourner l’attention de cette autre information : l’arrestation d’un patron vénézuélien en partance pour l’Argentine avec 574.000 euros non déclarés en poche. Cela veut dire que devant un cas caractérisé d’évasion de capitaux, le Président du Venezuela organise une reforme constitutionnelle pour détourner l’attention… Je lis aussi, dans d’autres dépêches d’agence, que l’opposition qualifie la reforme de « coup d’Etat » qui « viole des principes constitutionnels ». Etrange coup d’Etat qui est présenté devant le Parlement, qui est débattu, qui est soumis au vote des députés et soumis à référendum dans tout le pays ! Jusqu’à il ya peu, l’opposition vénézuélienne et européenne dénonçaient le fait que Chávez avait imposé une constitution « à sa mesure ». Aujourd’hui il la change et ils s’indignent parce « qu’il la viole ». Résumons : s’il ne la touche pas, c’est mal ; s’il la modifie, c’est pire.
Alors qu’il serait tellement plus simple d’accepter la décision finale des vénézuéliens !.
Messages
1. Le coup d’Etat de Chávez, 20 août 2007, 12:34
très bon article. Je tiens à préciser que cette réforme fut d’une certaine manière mise en place par Chirac. Même si il ne fut pas réelu une troisième fois il n’empêche que le cas est le même.
Shyankar
1. Le coup d’Etat de Chávez, 20 août 2007, 16:26
Attention ! Ce n’est pas parce que nous avons le coeur à gauche que nous devons fermer les yeux quand il ne le faut pas. Cela ne nous amènera rien de bon. Ne donnons pas à tous ces faux-culs de journalistes du grain à moudre !
Les pleins pouvoirs alors qu’il avait une majorité très confortable, maintenant le souci d’être au pouvoir pour le plus longtemps possible, où tout cela va finir ?
Ce n’est pas parce certains journaux trient toujours dans la même direction que nous devons devenir aveugles.
2. Le coup d’Etat de Chávez, 20 août 2007, 19:26
He, ce ne sont pas les "pleins pouvoirs pour Chavez" qui sont mises au choix de la population , c’est la possibilité de se représenter à la tête du pays pour un président, sans limitation du nombre de mandats.
Cela n’a strictement rien à voir.
la démocratie n’est pas abolie, bien au contraire. Il n’y a jamais eu aussi peu de violences au Vénézuela, autant de libertés d’expression (qui là sont en train de s’étendre aux couches populaires alors qu’elles étaient jusqu’à maintenant sous contrôle exclusif de la droite putschiste) et maintenant arrivent des lois et des batailles afin que la démocratie parte à la conquête d’endroits où elle n’existait pas, les entreprises par exemple.
Il ne s’agit pas évidemment de soutenir aveuglement tout et n’importe quoi d’un dirigeant politique. Mais de soutenir les extensions de la démocratie, l’élargissement des libertés d’expression individuelles et collectives, la socialisation des secteurs vitaux à la vie d’une population.
La question de la possibilité à Chavez de se représenter aux élections apparait là comme un des aspects de ce qui se passe. Ce n’est pas forcement la situation la meilleure, mais pour l’instant il semble permettre un équilibre du mouvement vers la libération populaire.
Je pense que vu les positions prises et les projets constitutionnels déposés qu’on arrive vers le moment où les réactions de la bourgeoisie vont être très violentes (la tentative de putch précédente risquant de n’apparaitre que comme un théâtre d’ombres à côté. A partir du moment où le processus d’expropriation de la bourgeoisie est enclenché il est certain que les choses ne vont pas se dérouler simplement ni pacifiquement du côté des violents de toujours.
copas
3. Le coup d’Etat de Chávez, 20 août 2007, 20:19
Il ne s’agit absolument pas de pleins pouvoirs. Le Vénézuela est en train d’inventer une démocratie d’un type nouveau, où les citoyens ont beaucoup plus de pouvoirs que dans ce que l’on nomme les démocraties occidentales. La simple lecture de la Constitution de ce pays apporte un élément de preuve que je peux confirmer par ma propre expérience du Vénézuela, où la tendance à l’organisation de l’autogouvernement des gens est renforcée et le sera davantage avec le projet de modification de la constitution qui sera soumis prochainement à référendum après un débat dans la société. Le Président Vénézuelien vient par exemple de présenter des propositions pour le développement du pouvoir local se référant à l’idée de la Commune de Paris. Ne nous arrêtons pas aux caricatures grossières faites par les médias concernant Hugo Chavez et essayons d’exercer notre esprit critique sur la connaissance de la réalité en toute indépendance, surtout de médias qui sont à la solde du capitalisme international.
Jean-Paul Legrand
2. Le coup d’Etat de Chávez, 20 août 2007, 16:22
michel de toulon : Comme au CHILI de ALLENDE ,lorsqu’un un pays va par la voie des urnes vers le socialisme,les médias a la solde du capitalisme ne savent plus quoi inventer.Les représentants de la bourgeoisie ,ont toujours les mots liberté et démocratie a la bouche,lorsque ont ne touchent pas a leur intérets. Rien n’est plus démocratique que de changer la constitution par voie réferendaire,c’est le chemin suivit par CHAVEZ ,n’en déplaise au patronat vénézuélien,soutenu et aider en sous main par la CIA qui comme chacun sait est une intitution trés démocratique.
1. Le coup d’Etat de Chávez, 20 août 2007, 20:05
Répétons, répétons, et répétons ce qui se passe réellement au Venezuela. Je crois que c’est l’antidote le plus efficace à la maxime de Gobboels appliqué par nos media : "répétez un mensonge mille fois et il deviendra une vérité".
IL N’A JAMAIS ETE QUESTION DE PLEINS POUVOIRS AU VENEZUELA !!!!
Mais de la possibilité de gouverner par décret pendant un temps définis par la propre assemblée nationale. C’est la loi Habilitante voté par l’Assemblée National en début d’année.
De plus, la Constitution du Venezuela affirme l’existence de 5 pouvoirs indépendants les uns des autres : exécutif, législatif, judicaire, électoral et citoyen. La loi Habilitante votée par le pouvoir législatif permet au président Chavez de légiférer sur des sujets définis par l’Assemblée Nationale pour une durée, elle aussi définie par l’Assemblée Nationale, de 18 mois. Les décrets-lois émis pendant cette période devront respecter la Constitution. Le travail du président Chavez pendant ces 18 mois ne pourra en aucun cas se supplanter aux travaux en cours dans les quatre autres pouvoirs. Ainsi, non seulement Hugo Chavez ne pourra jouir des pleins pouvoirs mais les accusations d’une supposée dérive dictatoriale sont tout aussi infondées. En effet, l’histoire récente du Venezuela nous démontre le contraire. En 2001, Hugo Chavez avait déjà bénéficié d’une loi Habilitante, et l’a utilisé pour promulguer 49 décrets-lois (dont ceux sur la Réforme Agraire, sur la Pêche, et sur les Hydrocarbures) qui ont formé le socle progressiste du gouvernement. De plus, le dernier mot sur les décrets émis durant les 18 mois de la loi Habilitante revient aux citoyens vénézuéliens. Ceux-ci peuvent, comme le prévoit la Constitution dans son article 74, convoquer un referendum (si ils réunissent 10% du corps électoral) pour abroger totalement ou partiellement n’importe quelle loi du pays.
Le système de lois Habilitantes n’est pas propre au Venezuela. On trouve de tels mécanismes juridiques aux Etats-Unis, au Canada, ou en France avec l’article 49 §3, à la différence que ceux-ci ne jouissent d’aucune contrainte imposée par le pouvoir législatif ou par les citoyens, comme au Venezuela.
Pour le reste je vous laisse lire, l’excellent article de Greg Wilpert :
http://risal.collectifs.net/spip.php?article2119
Et pour "la présidence à vie de Mr Chavez", je vous renvoie à un de mes articles écrits en aout dernier lorsque le mercenaire Paolo Paranagua avait commençé à roder ses armes de désinformation. Cet article est toujours d’actualité :
http://bellaciao.org/fr/?page=article&id_article=33536
2. Le coup d’Etat de Chávez, 20 août 2007, 20:06
Répétons, répétons, et répétons ce qui se passe réellement au Venezuela. Je crois que c’est l’antidote le plus efficace à la maxime de Gobboels appliqué par nos media : "répétez un mensonge mille fois et il deviendra une vérité".
IL N’A JAMAIS ETE QUESTION DE PLEINS POUVOIRS AU VENEZUELA !!!!
Mais de la possibilité de gouverner par décret pendant un temps définis par la propre assemblée nationale. C’est la loi Habilitante voté par l’Assemblée National en début d’année.
De plus, la Constitution du Venezuela affirme l’existence de 5 pouvoirs indépendants les uns des autres : exécutif, législatif, judicaire, électoral et citoyen. La loi Habilitante votée par le pouvoir législatif permet au président Chavez de légiférer sur des sujets définis par l’Assemblée Nationale pour une durée, elle aussi définie par l’Assemblée Nationale, de 18 mois. Les décrets-lois émis pendant cette période devront respecter la Constitution. Le travail du président Chavez pendant ces 18 mois ne pourra en aucun cas se supplanter aux travaux en cours dans les quatre autres pouvoirs. Ainsi, non seulement Hugo Chavez ne pourra jouir des pleins pouvoirs mais les accusations d’une supposée dérive dictatoriale sont tout aussi infondées. En effet, l’histoire récente du Venezuela nous démontre le contraire. En 2001, Hugo Chavez avait déjà bénéficié d’une loi Habilitante, et l’a utilisé pour promulguer 49 décrets-lois (dont ceux sur la Réforme Agraire, sur la Pêche, et sur les Hydrocarbures) qui ont formé le socle progressiste du gouvernement. De plus, le dernier mot sur les décrets émis durant les 18 mois de la loi Habilitante revient aux citoyens vénézuéliens. Ceux-ci peuvent, comme le prévoit la Constitution dans son article 74, convoquer un referendum (si ils réunissent 10% du corps électoral) pour abroger totalement ou partiellement n’importe quelle loi du pays.
Le système de lois Habilitantes n’est pas propre au Venezuela. On trouve de tels mécanismes juridiques aux Etats-Unis, au Canada, ou en France avec l’article 49 §3, à la différence que ceux-ci ne jouissent d’aucune contrainte imposée par le pouvoir législatif ou par les citoyens, comme au Venezuela.
Pour le reste je vous laisse lire, l’excellent article de Greg Wilpert :
http://risal.collectifs.net/spip.php?article2119
Et pour "la présidence à vie de Mr Chavez", je vous renvoie à un de mes articles écrits en aout dernier lorsque le mercenaire Paolo Paranagua avait commençé à roder ses armes de désinformation. Cet article est toujours d’actualité :
http://bellaciao.org/fr/?page=article&id_article=33536
Romain Migus
3. Le coup d’Etat de Chávez, 20 août 2007, 21:49
Ne crions pas avec les loups, mais n’ignorons pas non plus que Chavez veut toujours plus de pouvoir ! Cela ne va-t-il pas lui monter à la tête ?
Après tous les espoirs que nous avons placé en lui, et surtout son peuple, ce serait un comble.
Moi cela m’inquiète qu’il ramène tout à sa personne.
C’est vrai aussi que si ce n’était pas le cas les chacals hurleraient quand-même. Mais eux ce n’est pas au peuple qu’il pensent !
3. Le coup d’Etat de Chávez, 20 août 2007, 19:55
EXCELLENT !
Tout notre soutien à notre camarade Chavez ! C’est bien de ce côté là que souffle un vent léger revivifiant l’espoir. Il faut faire savoir ! Moi je reprends l’article pour mon blog !
Ciao et fraternité camarade Pascual SERRANO,
NOSE DE CHAMPAGNE.
4. Le coup d’Etat de Chávez, 20 août 2007, 22:13
OK les gars, je partage votre point de vue sur Chavez je ne l’échangerai surement pas pour GWB. Mais je frémis à l’idée qu’un Sarkozy veuille faire la même chose en France.
1. Le coup d’Etat de Chávez, 20 août 2007, 23:38
Tu parles ?! Sarko a déjà commencé la restauration de l’ Empire, le troisième.
il a déjà pulvérisé le PS (Seule opposition qui pesait vraiment), il vient d’abolir le droit de grève en pleine période estivale, sans aucune réaction des syndicats (Caca) ni celle du reste de l’opposition d’ailleurs, il s’attaque maintenant à la privatisation de l’université via l’issue de secours comme disent les Anglo-Saxon, et ceci n’est qu’un début mon gars.....................
2. Le coup d’Etat de Chávez, 21 août 2007, 16:21
eh bien mon gars n’arrête pas de frémir car avec SARKO bientôt tu vas
trembloter ,tiens un conseil achete des couches- culotte on sait jamais
je t’en dit pas plus ,tout a été sugggéré ,répété , dit est redit ,il a fait 53% alors !!!!
anti-guerre