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Le déclin du nucléaire est annoncé

Publie le mardi 29 janvier 2008 par Open-Publishing
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Introduction

 Le 1er janvier 2007, sept réacteurs nucléaires ont cessé définitivement de fonctionner : deux à Dungeness et deux à Sizewell (Angleterre), deux à Kozlodoui (Bulgarie), et un à Bohunice (Slovaquie)

Il ne s’agit là que des prémices d’un déclin inexorable de l’industrie nucléaire mondiale, parfois présentée à tort comme faisant son "grand retour" alors qu’elle est en réalité menacée de disparition.

Ainsi, le 10 novembre 2006, Claude Mandil, directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a déclaré : "la tâche principale de l’industrie nucléaire dans les années à venir sera de remplacer les centrales existantes qui auront atteint leur fin de vie. Cela signifie qu’on aura besoin de nombreuses centrales sans pour autant augmenter la part du nucléaire dans la production d’électricité." Or, la seule chose qui soit certaine est la fermeture, d’ici 2025, d’environ 250 réacteurs nucléaires sur les 435 en fonctionnement actuellement sur la planète. Et la fermeture des autres arrivera dans les deux décennies suivantes. Par contre, la plupart des nouveaux réacteurs annoncés restent pour le moment très virtuels.

Illustration à travers quelques exemples :

 Grande-Bretagne

22 des 23 réacteurs actuels seront fermés en 2023. Certes, M. Blair annonce des projets de nouvelles centrales, mais il est un des seuls à soutenir cette idée, face à une opinion publique qui y est très défavorable. Qui plus est, M. Blair a annoncé que les éventuelles nouvelles centrales devraient être construites par des entreprises privées... sans subventions de l’Etat. Or, le nucléaire ne s’est développé que lorsque des Etats lui ont consacré d’immenses sommes d’argent public (sans jamais demander leurs avis aux citoyens, mais cela est encore un autre débat). Il est vraisemblable que, vers 2020, le nucléaire représentera moins de 1% de l’énergie consommée en Grande-Bretagne.

Remise à jour01/08 :

Malgré les projets de Brown de construire deux EPR appuyé sur des finances privées, gare aux facturation ! Nos amis britaniques ne sont plus à l’abri de surprises en surprises Livre-iesques !

 Russie

Vladimir Poutine annonce de nombreux nouveaux réacteurs nucléaires, mais il est bien moins loquace concernant la fermeture prochaine des 31 réacteurs actuels : "Tous nos réacteurs (opérationnels) s’éteindront dans dix ans. Pour éviter le "gel" du secteur nucléaire civil, il nous aurait fallu construire 1,5 réacteur par an depuis longtemps" a expliqué un membre d’une délégation du Kremlin en visite aux USA (cf dépêche de l’agence RIA Novosti du 7 décembre 2006).

Remise à jour 01/08

Celui là, c’est un félé de félé, il ferait mieux de carmer et de participer les 1.4 milliards d’euros que va couter au contribuable européens le sarkophage de Tchernobyle ! Barjot !

 Europe centrale

Les quelques vingt réacteurs nucléaires de ces pays, pour la plupart anciens et de technologie soviétique, sont promis à une fermeture prochaine. Les pays Baltes et la Pologne se sont associés pour essayer de construire un réacteur nucléaire. Loin d’être un élément du supposé "grand retour" du nucléaire, ce projet vise seulement à essayer de compenser la fermeture avant 2009 du second réacteur d’Ignalina (Lituanie), le premier étant... déjà fermé.

 USA

Aucune commande de réacteur n’a eu lieu depuis l’accident nucléaire de Three Mile Island (1979). Depuis, la durée de vie des 103 réacteurs en activité est régulièrement prolongée (jusqu’à 60 ans pour certains), augmentant considérablement le risque d’accident. Le Président Bush a certes signé en juin 2005 des dispositions pour attribuer de fortes sommes publiques aux compagnies privées qui construiraient des réacteurs nucléaires, mais aucun projet ne semble se concrétiser et le processus pourrait être remis en cause du fait de l’alternance du pouvoir avec les Démocrates. Et, même si certains projets se réalisaient , ils seraient très loin de compenser la véritable bérézina qui frappera l’industrie nucléaire des USA lorsque les vieux réacteurs fermeront enfin. (Il faut espérer que ce ne soit pas après une catastrophe nucléaire).

 Asie

C’est dans cette région du monde que les projets semblent (hélas) les plus sérieux. Ainsi, la Chine est parfois annoncée comme "le nouvel eldorado" du nucléaire parce qu’elle entend construire 30, et peut-être 40 nouveaux réacteurs. Rien ne permet de penser qu’ils seront tous construits (tant les investissements financiers nécessaires sont immenses) mais, même si c’est le cas, la Chine produira alors "royalement" 4% de son électricité avec le nucléaire, soit 0,7% de sa consommation d’énergie. De même, les projets annoncés en Inde, une vingtaine de réacteurs, permettraient à peine à ce pays de couvrir environ 5% de son électricité (1% de sa consommation d’énergie).

Le parc nucléaire japonais, le troisième au monde après les USA et la France, connait de graves problèmes de sûreté, 17 réacteurs ayant même été fermés d’un coup (pour plusieurs mois) en 2003 du fait de la falsification par les exploitants de rapports de sûreté alarmants. L’opinion publique a été très marquée par ce scandale mais aussi par l’accident de Tokaï-Mura en 1999, qui a causé la mort de trois travailleurs et irradié des centaines d’habitants.

 Amérique du Sud

Le Brésil, où ne fonctionnent que deux réacteurs, en annonce 5 nouveaux, mais il est d’abord confronté au problème d’Angra3, réacteur resté en pièces détachées depuis... 20 ans. Idem pour l’Argentine (où fonctionnent aussi deux réacteurs) qui a annoncé en août 2006 un plan nucléaire dont le premier objectif est de terminer la construction du réacteur Atucha 2, commencée... en 1981.

 Dictatures

Ici ou là, des dictateurs pensent se donner du prestige en annonçant la construction d’un réacteur nucléaire. C’est le cas de Kadhafi (Libye), Loukachenko (Biélorussie, pays toujours contaminé par la catastrophe de Tchernobyl) ou de l’Egypte où le fils de Moubarak a le soutien des USA pour la construction d’un réacteur. La Corée du Nord et l’Iran ont chacun un programme nucléaire pour lequel la production d’électricité reste virtuelle, l’objectif étant l’accès à l’arme atomique. En résumé, beaucoup d’annonces pour... fort peu d’électricité.

 Allemagne / Suède

On peut lire ici où là que le plan de sortie du nucléaire en Allemagne serait remis en cause. Ce n’est pour le moment pas le cas mais, de toute façon, le pire qui soit envisagé est de ne pas fermer les réacteurs de façon anticipée. En aucun cas la construction de nouveaux réacteurs n’est envisagée : le nucléaire est de toute façon promis à la disparition en Allemagne. La situation est identique en Suède où la fermeture des 10 réacteurs actuels a été décidée en 1980. Ce plan traîne certes en longueur mais, là aussi, aucun nouveau réacteur n’est prévu et le nucléaire va de toute façon disparaitre. Notons aussi qu’un accident, potentiellement très grave, a été frôlé le 25 juiller dernier à la centrale de Forsmark.

 Finlande / France

Ces deux pays portent les espoirs de l’industrie nucléaire en Europe : ils souhaitent construire chacun... un réacteur, l’EPR du français Areva. Une fois de plus, rien à voir avec un "grand retour" du nucléaire. D’autant que le chantier finlandais, le seul à être lancé, est un véritable calvaire : 18 mois de retard officiellement, au moins trois ans en réalité. Le constructeur Areva perdrait dans l’affaire près d’un milliard d’euros.

Qui plus est, l’EPR a été refusé le 16 décembre dernier par les chinois * à l’occasion ce qui était présenté comme le "contrat du siècle", la construction de quatre réacteurs. De fait, on ne saurait trop conseiller à la France de renoncer à construire l’EPR prévu à Flamanville (Manche), et d’en reverser le financement vers les économies d’énergie et les énergies renouvelables.

* Rien est encore définitif, par ailleurs AREVA qui dans ce projet va offrir du combustible pour une exploitation de plus de dix ans ! Surprenant non, d’etre a ce point obligé de brader des ressources (Nigériennes négociées avec des dictateurs qui ont un sens du journalisme hautement recommandé chez Poutine et Kadhafi, bref les nouveaux AMIS de N Sarkozy !

 Conclusion :

Le rapport "Facteur 4", remis au gouvernement français en octobre dernier, explique que "l’énergie nucléaire représente 2 % de l’énergie finale dans le monde" et pointe "l’apport finalement marginal du nucléaire" dans la lutte contre l’effet de serre. On ne saurait mieux illustrer le fait que le nucléaire, même s’il impose un danger maximal, a en réalité une place très faible dans l’énergie mondiale. Et, nous venons de le décrire, cette faible part est en déclin inexorable. La fermeture de sept réacteurs, ce 1er janvier 2007, est donc le début d’un mouvement irréversible vers la disparition de l’énergie nucléaire. Il convient néanmoins de hâter cette disparition avant que ne survienne un nouveau Tchernobyl, mais aussi parce que chaque réacteur en fonctionnement produit des déchets radioactifs qui vont durer des millions d’années, et parce que la prolifération nucléaire vers l’arme atomique est un des pires dangers qui menacent la planète.

SDN

& Remises à jour personnelle de Skapad.

Messages

  • Petit essai de comptabilité démentielle :

    Brennilis arret 1985 fin des travaux 2020 (et encore !) :

    PW : 70 MGw cout du démantèlement : 483* millions d’euros

    * A l’origine c’était 20 millions, la court des comptes à relever des budgets 5 à 10 fois supérieur aux estimations de l’exploitant ! Rien que ça , mais c’est bien connu les anti nucléaires surtout quand ils sont magistrats ? etc etc etc .....

    Estimation pour un complet démantèlement Français :

    60 T de 1000 MGw moyen >> 1000/70 = 14.28

    483 x 14.28 = 6.900 milliards d’euros par tranche , soyons pas démago, le volume à traiter n’étant pas forcément proportionnel à la puissance, et pour anticiper l’inflation de ces travaux au vu des marchés à venir (plus de250 en chantier d’ici 20 ans) , nous pourrions aisément conclure que le cout de démantèlement d’une tranche de 1000 MGw moyen, avoisinerait la moitié de ce cout ci dessus calculé :

    Cela revient à dire :

    1 Tranche en démantèlement pourrait etre évaluer à 3.5 milliards d’euros. Rien de choquant en connaissant le prix d’un matériel neuf non pollué lui avant sa mise en service.

    1 T = 3.5 milliards d’euros >>> 60 T = 210 milliards d’euros !

    Comment AREVA va t elle pouvoir payer sur les marges de ses ventes en externalisation, si à chaque fois qu’elle en vend un de ces réacteurs il lui en coute autant pour payer ce démantèlement délirant ! (voir déclaration d’Anne Lauvergeon lors de la commission finances et énergie à l’assemblée nationale, elle avait d’ailleurs intégré le nucléaire militaire du CEA dans ces "charges" de démantèlement)

    Les 8.7 ME en provision chez EDF ( 01/08 directeur financier EDF) qui seront augmentés à 15 ME en2010 (dixit DF-EDF) étaient d’après M.Dubuis (directeur EDF Brennilis) déjà provisionné à hauteur de 29.7 ME (10/07). Remarquez, c’est la saison des neiges, ça fond ça réapparait , c’est mystérieux le monde financier. Jusqu’à ce que ????

    Toutes ces fluctuations de provisionnement me font soudainement penser aux mensonges des dirigeants de la Société Générale, un coup je te vois un autre pas. Ce secret de financement de démantèlement est maintenu , car s’il était dévoilé au grand jour, l’EDF serait déclaré en faillite, hors les actionnaires de cette boite n’ont pas connaissance de ces arriérés non provisionnés et hypothèqués sur des consommations d’énergie futuristes !

    C’est à dire des financements volontairement cachés par des oligarchies nucléocrates, qui menent par le bout du nez tous les politiques depuis plus de quarantes années !

    Vite vite achevons l’électricité à neutron, et construisons des usines à marée-motrices (d’AREVA pourquoi pas) des néo moulins à vents, des puits canadiens, des forages géothermiques, des usines solaires ( chez Kadhafi pourquoi pas) des toitures photovoltaiques par millions de Km² et surtout arrétons cet ITER de bétises et investissons ces 2 milliards d’euros de béton donnés à « la Bouygues corporation » et hop direction de travaux pour de :

    L’ >>>>>ISOLATION ISOLATION !! ISOLATION !! ISOLATION !

    Là aussi par milliers de Km² oubliés et qui ont tant fait prendre de la valeur à notre pétro-pollueur , j’ai nommé TOTAL !

    TOTAL qui ne manque pas de culot > 15 milliards d’euros de bénef et ils vont en appel pour 200 petits de leur millions d’euros. Et dire que Jean louis Etienne pleurait y a pas si longtemps à la télé, encore un acheté ! Ce pseudo aventurier mal venu pour nous faire la leçon tout les soirs faisant sur cet écran qui de mon avis devrait lui aussi rester noir en fond d’écran !

    Salut les poteaux.