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Le médecin change, pas les ordonnances
Publie le mardi 26 septembre 2006 par Open-Publishing4 commentaires

de Loris Campetti traduit de l’italien par karl&rosa
L’Unione a gagné d’un souffle les élections et de l’analyse du vote ont fait surface des données inquiétantes sur la méfiance grandissante vis-à-vis de la gauche de la part des salariés. En particulier, mais pas seulement, au Nord de l’Italie. Ces signaux de détachement auraient dû alerter des forces qui ont leurs racines dans les classes moins aisées ou, comme nous le disions jadis, dans les luttes ouvrières.
Par conséquent, on aurait pu s’attendre à une caractérisation des premiers cent jours du gouvernement Prodi par des actes et des comportements finalisés à reconstruire une "sympathie" avec ses propres bases sociales. Nous nous trompons, peut-être, mais nous avons l’impression que la marche amorcée mène dans une toute autre direction. Et le super ministre Padoa Schioppa ne peut certainement pas être considéré comme seul coupable.
La défaite de Berlusconi et le changement de gouvernement n’ont pas été accompagnés d’une modification substantielle de l’agenda de politique économique. Bien qu’on ne se trouve pas face au risque d’un default de l’Italie, comme certains indicateurs semblent le confirmer, le refrain suggéré par les associations des entrepreneurs et amplifié par les médias n’a pas changé : diminuer les dépenses, réduire davantage le système agonisant de la solidarité sociale, à savoir ce qui reste de santé, d’école publique et de retraites. Pour relancer la compétitivité du pays le levier est toujours le même, réduction du coût du travail (et des droits) et stérilisation du contrat national. Enfin, réduction de la ponction fiscale. « Moins de taxes pour tout le monde », disait quelqu’un.
Au premier coup d’œil, il n’y a pas de grandes différences entre cette philosophie et celle qui a caractérisé le quinquennat berlusconien.
Mais nous ne pouvons pas oublier que c’est justement contre cette philosophie que l’Unione a axé sa campagne électorale et, dans une certaine mesure, son programme. Il est vrai qu’au secours de Prodi sont arrivés les pouvoirs forts, ou au moins leurs représentations qui, méconnaissant les faveurs reçues, avaient décidé de se délester d’un Berlusconi désormais peu présentable. Mais est-ce vraiment une obligation de payer à Confindustria même les « intérêts sur la dette » ? Et est-il si évident qu’il soit plus facile de faire boire la potion des nouveaux sacrifices aux salariés et aux retraités, si le médecin qui écrit l’ordonnance est un gouvernement de centre-gauche ? A cette question devront répondre, dans les prochaines semaines, le gouvernement Prodi, la gauche et, surtout, les syndicats.
Après un ballet estival déprimant sur le coût excessif des retraites et l’engagement final à ne pas les faucher déjà dans la prochaine loi des finances, l’idée du ministre Damiano, selon laquelle le système des retraites doit être de toute façon réformé, est passé pratiquement sans secousses, avec l’opposition de son confrère Paolo Ferrero. Pire. Pour préparer le chemin on commence en faisant sauter une ou même deux « fenêtres » de sortie du travail. On économise ainsi de l’argent, c’est-à-dire on bouche les trous que le gouvernement même ouvre en réduisant de cinq points le coin fiscal pour complaire aux patrons. De quoi s’agit-il enfin, si non du énième transfert d’argent des poches des salariés aux caisses des entreprises ?
Et, à propos d’augmentation de l’inégalité, il y a un signal macroscopique qui invite à réfléchir et qui devrait suggérer au gouvernement et à la gauche une autre voie possible pour améliorer les comptes - et la vie - de notre pays. Les journaux d’hier informaient de l’augmentation significative, de 2,9%, des « oncles picsou » italiens, de ceux qu’on appelait jadis les milliardaires et qui ont un patrimoine (sans compter les biens immobiliers) dépassant les 500 millions d’euros. Ils sont 712.000 et ils possèdent des richesses à hauteur de 820 milliards d’euros, quelque chose comme un million six cent mille milliards de vieilles lires. 4,3% de plus qu’en 2005.
S’il est vrai, comme on l’apprend de la dernière déclaration des revenus, que seulement 55.000 Italiens déclarent plus de 200.000 euros, où sont cachés ces centaines de milliers d’oncles picsou inconnus de notre fisc ? Et où sont planqué leurs capitaux ? Et pourquoi n’est-ce pas là que l’on va chercher les sous qui servent à boucher les trous, en laissant enfin en paix les salariés et les retraités ?
Messages
1. > Le médecin change, pas les ordonnances, 26 septembre 2006, 20:34
On trouvera probablement beaucoup d’oncles picsou parmi les retraités et les salariés, mais ce n’est pas une justification, pour ne pas les taxer.
60% de la population semble travailler entre le fonctionariat d’ètat et le tertiaire, donc 60% de parasites (provoc) dèfendus par des syndicats qui n’ont d’autres soucis que de crèer et ensuite protèger des consomateurs, improductifs ( et non pas des citoyens responsables). Des consomateurs fin prets pour consomer les produits qui crèent la vraie et seule richesse aux mains des patrons multinationaux, mais produits par le 40% restant, sur qui tout le système de soutien au 60% qui est à la recherche des fameuses fenetres qui permettent d’aller à la retraite 10 ans avant les autres.
Cet article sent fort la gauche reactionnaire, pour qui les changements de sociètès et de point de vue n’ont pas cours. Une gauchge reactionnaire bien connue par ici en Toscane, et qui tellement sur d’etre rèelue pour les siècles à venir utilise le copinage, les recomandations, les liens parentaux comme la pire droite ! à vous dègouter d’oser penser à gauche...
éviedemment qu’il faudrait revoir les systèmes d’impositions, mais si la ????gauche ??? actuelle est au pouvoir avec 50,00000% elle risque bine de passer à 45 % en taxant les picsous qui la compose certainement, à nouveau ce n’est pas une justification pour ne pas le faire...
Mais penser une nouvelle sociètè probablement sort des schèmas de gauche, et en sort tellement, les changements devrait etre de fonds et je susi loin de croire que la population dite de gauche les voteraient...
Hirondelle
1. > Le médecin change, pas les ordonnances, 27 septembre 2006, 09:57
Un autre problème est le coût élevé des produits dits de luxe.
2. > Le médecin change, pas les ordonnances, 28 septembre 2006, 08:16
Une autre démonstration du carcan libéral que représente cette Europe du Traité de Rome, et nouvelle occasion de repenser et "refonder" une nouvelle et véritable Gauche européenne (si la dimension européenne est utile aux travailleurs de nos pays liée par les nécessités du Marché imposé par les libéraux) Gauche qui de toute manière renaîtra de l’intérieur des frontières nationales, cadre resté vivace de nos luttes.
Nous avons besoin d’une nouvelle Internationale à l’échelle d’une Europe qui ne sera jamais la quintessence des nations qui la composent, de confrontation cette fois-ci avec le Capital.
Notre solidarité de Classe devra tenir lieu de "patriotisme européen." Les mêmes causes produisent les mêmes effets, nous devons analyser l’impasse européiste de cette coalition et des "primaires" italiennes de la Gauche qui semblent être un ambryon de bi-partisme où le Socialisme et surtout rifondazione communista n’aura jamais sa liberté d’action ni sa place.
3. > Le médecin change, pas les ordonnances, 28 septembre 2006, 12:16
J’ai quelques doutes sur les propositions de rifondazione quand à des choix de proposition de sociètè acceptable par une majorité. Bien que leur attitude actuelle semble positive et constructrice, la première fois depuis bien longtemps.
L’Europe est perfectible, pourquoi toujours voir les choses en "opposition rèvolutionnaire" ?
Après tout l’Europe est faite de citoyens europèens, il pourrait etre intèressant d’en tenir compte !