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Le ministère organise notre précarité !

Publie le vendredi 13 février 2009 par Open-Publishing

Le 30 janvier, les personnels administratifs de l’université de Tours ont eut la surprise de recevoir une lettre du rectorat les sollicitant afin d’informer les étudiant-e-s titulaires d’une licence de la possibilité de faire quelques heures de travaux dans des établissements d’enseignement secondaire qui manqueraient d’enseignant-e-s titulaires.

Depuis plusieurs années, le nombre de postes aux concours de l’enseignement ne cessent de diminuer et nombre de départs d’enseignant-e-s en retraite ne sont pas remplacés, alors que les étudiant-e-s se sont mobilisés à plusieurs reprises pour contester ces orientations politiques. La volonté récente de substituer aux concours de l’enseignement un « master des métiers de l’enseignement » et le souhait exprimé par le rapport Pochard de faire en sorte que le recrutement des enseignant-e-s se fasse de manière plus libérale (hors des cadres de la fonction publique) laisse craindre que les établissements ne recrutent plus les enseignant-e-s en fonction de leurs compétences pédagogiques, mais uniquement en fonction de leur « coût ». Ceci laisse courir à la fois un risque de dévaluation du contenu des formations du secondaire, ainsi qu’un risque fort de précarisation des personnels.

De plus, le ministère veut une nouvelle fois donner l’illusion que le salariat étudiant pourrait être un remède à la précarisation croissante de nos conditions de vie. Ces activités salariées, qui concernent plus de 50% étudiant-e-s, ne peuvent que nuire à nos conditions d’études. Dans ce contexte, la fédération Sud étudiant maintient plus que jamais sa revendication d’un salaire social versé à la jeunesse en formation. Se fondant sur le principe d’un salaire différé, prélevé sur les cotisations sociales sur le principe des retraites, il serait versé à chaque étudiant-e se déclarant fiscalement indépendant-e afin de garantir des conditions d’études décentes, une possibilité d’émancipation de la jeunesse en la soustrayant des tutelles familiales ou étatiques, ainsi qu’une répartition des richesses plus égalitaire.

Face à une société capitaliste qui érige la précarité comme mode de vie, nous ne devons lutter contre les mesures anti-sociales que le gouvernement tente de mettre en place. Alors que le ministère organise lui même la pénurie d’enseignant-e-s titulaires, nous devons refuser que les étudiant-e-s se laissent exploiter dans des conditions les plus précaires. Cette sollicitation du rectorat d’Orléans est en effet symptomatique d’une politique de précarisation à laquelle les étudiant-e-s s’opposent actuellement dans leurs assemblées générales.

www.sud-etudiant.org