Le ministre-candidat en campagne en corse...

Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur, président de l’UMP, et du Conseil Général des haut-de-seine et candidat à l’élection présidentielle, effectue ce vendredi sa 17e visite en Corse depuis 2002. Contexte tendu par les derniers attentats qui ont tué un des poseurs de bombe mercredi soir. Le ministre-candidat n’a pas choisi une destination facile pour son premier déplacement de l’année 2007.

Quelques slogans "Nicolas Président", un bain de foule qui ne mange pas de pain sur le marché d’Ajaccio, le ministre de l’Intérieur ne fait pas oublier qu’il est candidat.

"En tant que ministre, on a le droit de se déplacer dans la rue" avance-t-il.

Nicolas Sarkozy aime la Corse, ou en tout cas il le dit. D’ailleurs, tout le monde aime la Corse, son climat paisible, jamais un mot plus haut que l’autre, etc. "Ne comptez pas sur moi pour parler de ce qui ne va pas", avait dit en son temps la "Candid(at)e Socialiste". Phrase que toute la classe politique de droite semble vouloir faire sienne.

Véritable présidentiable en exercice, goutant quelques cochonailles locales, serrant quelques mains, en somme faisant oublier un instant la vague d’attentas qui a précédé, comme d’habitude, sa venue.

Parce que la Corse, c’est une de ses spécialités, les attentats... Avec le saucisson, le fromage, les aides structurelles de l’UE, les régimes dérogatoires, etc.

Donc le défi est de taille pour celui qui n’aura pas su faire de l’île, une terre de réussite, mais plutot de fiasco.

La Corse est en effet, on l’oublie un peu l’un des gros gros points noirs de son bilan : en juillet 2003, il n’était pas parvenu à convaincre les électeurs insulaires d’approuver par référendum son projet d’évolution institutionnelle pourtant ultra-favorable aux indépendantistes.

Candidat... et ministre de l’Intérieur

Pourtant la casquette de candidat n’est pas facile. Contexte oblige.

"La Corse ne peut pas attendre que les élections passent" lance Nicolas Sarkozy. Elle "mérite mieux que trois cagoulés. On mettra le temps qu’il faudra, mais on arrivera à bout de tout ça". Oui, "le temps qu’il faudra". Donc, prévoyez plusieurs mandats, si vous votez pour lui. Il prendra "le temps qu’il faudra". Et pourquoi pas perpet’ ?

"Ca", ce sont encore les explosions qui ont secoués la Corse dans la nuit de mercredi à jeudi. C’est aussi la mort d’un militant nationaliste à Solaro, tué par l’explosion de la bombe qu’il s’apprêtait à poser. Parce que ces derniers mois, les militants sont de moins en moins agiles de leurs doigts, et on un peu trop tendance a se faire exploser avec leurs engins, ce qui est toujours dommage. Cela prise les tribunaux de jolis moments de justice.

Mais le ministre de l’Intérieur se défend de tout laxisme. Il avance un bilan : "Il y a eu près de 150 arrestations de poseurs de bombe en 2006. Avec un taux d’élucidation des attentats en dessous de 10% bilan "flatteur" ?. On va continuer ce travail" ajoute-t-il.

Sa visite s’est poursuivie par une rencontre avec des élus UMP.

L’occasion pour Nicolas Sarkozy d’expliquer avoir été investi du Premier ministre Dominique de Villepin qu’un "mandat de négociation soit donné au préfet de Corse pour une nouvelle convention-cadre de sept années, et pour un montant de travaux qui va s’élever à 1,02 milliard d’euros".

Le ministre a par ailleurs précisé que l’Etat proposait une enveloppe totale de 140 millions d’euros pour la Corse dans le cadre de la discussion du nouveau contrat de projet Etat-région 2007 (CPER), contre 86 millions d’euros au début des négociations en juillet dernier. Petit hic : ce contrat aurait déja du entrer en application au 1er janvier... 2007 !

Il a également évoqué la perspective d’une nouvelle aide de 250 millions d’euros pour les sept prochaines années au titre des fonds structurels européens, fonds dont on gave, c’est une tradition (comme la choucroute en Alsace ou la corruption dans les Alpes Maritimes).

Des promesses, toujours des promesse et surtout un mélange des genres inévitable et inimitable.

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