Accueil > Le nucléaire est incompatible avec le projet des Collectifs pour une (…)
Le nucléaire est incompatible avec le projet des Collectifs pour une alternative à gauche
Publie le vendredi 3 novembre 2006 par Open-Publishing11 commentaires
Le nucléaire est incompatible avec le projet
des Collectifs pour une alternative à gauche
Réseau "Sortir du nucléaire" - 1er novembre 2006
Pour beaucoup de gens, le nucléaire est par nature incompatible avec les valeurs altermondialistes en général et celles portées en particulier par le projet Alternative Unitaire (Collectifs pour une alternative antilibérale à gauche). Or, alors que personne n’a besoin de discuter pour savoir s’il faut être contre les OGM ou les stock-options, une composante d’Alternative unitaire a obtenu que le nucléaire ne soit pas condamné et que soit revendiqué sur cette question un "grand débat" puis un référendum.
En attendant cet éventuel référendum, on nous propose un moratoire sur la construction de nouveaux réacteurs nucléaires... sauf pour l’EPR (Cf déclaration de Marie-Georges Buffet, l’Humanité du 16 octobre 2006), le réacteur dont EDF prépare le chantier. Il s’agirait donc d’un faux moratoire : ce réacteur serait construit pendant que la population débattrait du nucléaire ! Drôle de façon de changer la politique.
Aussi, puisque cela semble nécessaire, voici les éléments qui montrent que le nucléaire est fondamentalement incompatible avec le projet Alternative unitaire.
Note préalable 1 : le subterfuge de la sortie du "tout-nucléaire"
Bien conscients que le nucléaire est indéfendable, certains avancent qu’il n’y a qu’à sortir du "tout nucléaire". Or le nucléaire, s’il impose un danger maximal, est en réalité une énergie marginale : 2% de l’énergie consommée dans le monde, 6% en Europe, et pas plus de 17% en France, pourtant "royaume de l’atome". Le "tout nucléaire" n’existe tout simplement pas. Proposer de "sortir du tout nucléaire", c’est un subterfuge qui ne saurait cacher la véritable alternative : soit le nucléaire est acceptable (avec ses risques, ses déchets, etc) et alors on ne voit pas pourquoi il faudrait le réduire, ni même s’enquiquiner avec des énergies renouvelables ; soit le nucléaire est inacceptable et il faut s’en passer totalement (et le plus vite possible).
Note préalable 2 : le subterfuge du "nucléaire antilibéral"
On notera que la CGT énergie, dans une grande tribune publiée le 12 octobre 2006 par le quotidien l’Humanité (qui ouvre donc largement ses colonnes ces temps-ci à la question du nucléaire... mais hélas toujours dans le même sens !), présente l’atome comme une "énergie antilibérale". D’abord, c’est faux : externaliser les coûts réels (en l’occurrence faire payer par les générations futures le démantèlement des centrales et les déchets), exploiter les populations du Sud par exemple dans les mines d’uranium au Niger, voilà du libéralisme bien compris. Mais, de toute façon, ce qui n’est pas libéral n’est pas forcément acceptable. L’arme nucléaire, la désinformation par les médias d’Etat, etc., ce n’est pas libéral et cela mérite pourtant d’être rejeté.
Note préalable 3 : le subterfuge de "personne n’imposera rien à personne"
Dans l’Humanité du 18 octobre 2006, les antinucléaires sont accusés de vouloir "imposer leur position". C’est quand même un comble alors que c’est justement le nucléaire qui a été imposé (cf ci-dessous). Selon les pronucléaires, Alternative unitaire devrait donc prendre acte du fait accompli et ne pourrait remettre le nucléaire en cause qu’en cas de consensus (... que les pronucléaires se font fort d’empêcher). Or, c’est au départ, pour décider de construire les centrales nucléaires, qu’il aurait fallu un consensus, et il n’existait déjà pas. Les centrales ont alors été construites par la force. Une démarche démocratique se doit donc de remettre en cause un fait accompli et imposé, et ne surtout pas le considérer comme acquis. En clair, il est plus que légitime de revendiquer la sortie du nucléaire, et cela ne revient en rien à "imposer" cette décision, bien au contraire.
Le nucléaire n’est pas démocratique
– Toutes les centrales nucléaires ont été construites sans l’aval des citoyens, et à grand renfort de compagnies de CRS et de gaz lacrymogène. D’ailleurs, les pronucléaires ne projettent plus de créer de nouveaux sites nucléaires mais d’ajouter des réacteurs à côté de ceux qui existent déjà : derrières les barbelés, à l’abri du peuple. Cependant, les méthodes policières et violentes vont à nouveau être de mise à Bure dans la Meuse pour imposer par la force l’enfouissement profond des déchets les plus radioactifs, acte pourtant considéré par la grande majorité des citoyens comme un crime contre le générations futures. On note d’ailleurs la présence, parmis les "altermondialistes pronucléaires", de parlementaires qui se sont prononcés pour cet enfouissement. Enverront-ils les CRS réprimer les populations opposées à cette contamination de leur sous-sol ?
– On notera aussi la "corruption légale" que constitue le déversement de millions d’euros sur les Collectivités territoriales qui acceptent les installations nucléaires : taxe professionnelle, parainage par les centrales nucléaires des activités socio-culturelles locales, etc. Ces méthodes dignes du moyen-âge (le directeur de la centrale est le digne successeur du "seigneur" régnant sur ses sujets) sont une humiliation pour le citoyen et sont incompatibles avec les valeurs altermondialistes.
– Par nature, par exemple du fait du risque terroriste, le nucléaire est exclu du contrôle citoyen. Depuis 50 ans en France, les populations sont ainsi privées de leurs droits et les associatifs sont pourchassés. Dernièrement, le 16 mai 2006, la DST (Direction de la surveillance du territoire) a perquisitionné et mis en garde à vue un porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire" qui a eu le "tort" de se procurer un document confidentiel défense reconnaissant que, contrairement au discours tenu à la population, le projet de réacteur EPR n’est pas conçu pour résister à un crash suicide avec un avion de ligne. (La question en l’occurrence n’est pas de discuter de ce risque mais du caractère par nature secret des données sur le nucléaire.)
Questions : si Alternative unitaire accède au pouvoir, et si son programme ne prévoit pas la sortie du nucléaire ni même l’annulation de la construction du réacteur EPR,
- les données sur la sûreté des centrales nucléaires seront-elles rendues publiques (avec toutes les conséquences que cela entraînerait, en particulier par rapport au risque terroriste) ou bien la pratique fort peu altermondialiste du "secret défense" sera-t-elle perpétuée ?
- des compagnies de CRS seront-elles envoyées pour réprimer les manifestations visant à empêcher la construction de nouveaux réacteurs nucléaires (à commencer par l’EPR) ?
Il est confortable pour certains de promouvoir le nucléaire... tout en laissant l’Etat mettre en œuvre la répression et le secret inhérents à cette énergie. Mais ceux qui soutiennent le nucléaire doivent dire ce qu’ils feront s’ils accèdent au pouvoir...
Accès à l’énergie dans les pays du Sud
– Rappellant (à juste titre) que des centaines de millions de gens, principalement au Sud, n’ont pas accès à l’énergie, les pronucléaires proposent de les "sauver"... en les mettant sous tutelle nucléaire : en effet, qui construirait et ferait fonctionner les centrales nucléaires ? Les pays riches, bien sûr, avec un pouvoir énorme sur les pays "aidés" ("Faites ce que nous vous disons, ou nous arrêtons la centrale nucléaire"). Le nucléaire au Sud, c’est la perspective d’un véritable néocolonialisme.
– Le mieux qui puisse arriver aux pays du Sud est de devenir indépendants des pays riches. Et les énergies renouvelables sont la meilleure façon d’y parvenir. S’ils sont sincères, les pays riches doivent financer les énergie renouvelables pour les pays du Sud, ainsi que la formation des techniciens, ce qui est facilement et rapidement faisable, au contraire du nucléaire. Proposer des panneaux solaires et la formation de techniciens locaux dans chaque village africain (et ailleurs), voilà un vrai projet altermondialiste.
– De plus, à part quelques dictateurs dont Kadhafi (*), personne au Sud ne demande de nucléaire : on n’a jamais vu un peuple manifester pour... avoir des centrales nucléaires. S’agit-il d’envoyer les CRS ou carrément l’armée pour imposer le nucléaire aux populations du Sud, comme ce fut le cas au Nord ?
– Finalement, lorsque les pronucléaires français parlent de la misère du Sud, c’est pour obtenir la construction de l’EPR... à Flamanville, en France ! Cette instrumentalisation de la misère est des plus choquantes.
– Il y a effectivement un lien fort entre le Sud et le nucléaire français : c’est... le pillage de l’uranium du Niger, et la contamination de l’environnement de ce pays et des populations locales, le tout pour "nourrir" les centrales nucléaires françaises. On attend encore que les pronucléaires dénoncent ce colonialisme et soutiennent les manifestations populaires des habitants d’Arlit contre la multinationale Areva-Cogéma.
(*) Notons aussi que les nucléocrates français collaborent pleinement avec la dictature chinoise. Le nucléaire est décidément plus facile à implanter là où les Droits de l’Homme n’existent pas.
Lutte contre le réchauffement climatique
C’est un combat hautement altermondialiste dans la mesure où les plus fragiles et précaires sont les premières victimes des désastres écologiques. Or le nucléaire, dégageant peu de gaz à effet de serre, serait parait-il "incontournable" pour lutter contre le réchauffement climatique. Mais :
– il faut lutter contre l’effet de serre pour laisser une Terre habitable. Il est donc absurde de tenter d’atteindre cet objectif...avec le nucléaire : autant soigner la peste avec le choléra.
– de toute façon, le nucléaire ne couvre que 2% de la consommation mondiale d’énergie (cf rapport "Facteur 4" remis au gouvernement le 9 octobre ; cf l’Humanité du 13 octobre 2006) : une part marginale et, de plus, en déclin (cf Agence internationale de l’énergie). La moitié des 440 réacteurs nucléaires actuels fermeront d’ici 2025 et seront loin d’être compensés par d’éventuels nouveaux réacteurs. Le réchauffement climatique est effectivement un problème grave, mais le nucléaire est totalement incapable de l’empêcher, même partiellement.
– des investissements massifs sont prévus dans le nucléaire sous prétexte de lutter contre le réchauffement climatique avant qu’il ne soit trop tard... Mais il faut 10 ans pour construire un réacteur, et la fusion nucléaire (cf projet ITER) ne produira rien avant cent ans... si jamais elle parvient à quelque chose. Or c’est tout de suite qu’il faut agir (économies d’énergie, énergies renouvelables). On voit bien que le réchauffement climatique est indûment instrumentalisé pour "justifier" les projets nucléaires, au détriment des projets qui permettraient de lutter vraiment et immédiatement contre le réchauffement climatique.
– Notons enfin que les pronucléaires étaient pronucléaires avant que le problème climatique ne soit mis en évidence. Ils n’avaient jusqu’alors aucune préoccupation environnementale. Leur subite conversion à l’ "écologie" est dénuée de sincérité.
Indépendance énergétique : un mythe
– En France, malgré 58 réacteurs, l’atome atteint péniblement 17% de l’énergie consommée. Certes, pour qui est conscient du risque nucléaire, c’est 17% de trop. Mais c’est en fin de compte une part très faible, trop faible pour changer la donne : la France est, comme les autres pays, frappée par l’explosion de la facture énergétique : + 24% en 2004, + 35% en 2005 et, au vu des 10 premiers mois, cela va être encore pire pour 2006. (Et encore, il faut y ajouter la très lourde facture nucléaire : argent public massivement investi depuis 50 ans, déchets radioactifs, démantèlement, éventuellement accidents nucléaires...)
– 100% de l’uranium (le combustible des centrales) est importé : les 17% de la consommation d’énergie qui sont couverts par le nucléaire ne devraient même pas être comptabilisés dans la catégorie "indépendance énergétique". L’uranium (dont les réserves s’épuisent) suit la même voie que le pétrole : raréfaction, augmentation du prix, rivalités... On parle pour bientôt de "guerres de l’uranium" comme il y a des guerres du pétrole.
Emploi : 15 fois plus dans les énergies renouvelables
– la centralisation extrême des emplois dans les centrales nucléaires donne une fausse impression de masse : à production égale, les énergies renouvelables créent 15 fois plus d’emplois. Par exemple, avec 3,5 milliards d’euros, le réacteur EPR ne créera (s’il est construit) que 300 emplois pérennes. 12 millions d’euros dépensés par emploi : une folie.
– la Manche, la zone la plus nucléarisée du monde, a vu de ce fait disparaître les autres activités. Elle est sinistrée sur le plan économique, le chômage est au plus haut. CQFD
– ce qui intéresse certaines organisations, c’est justement la centralisation des emplois, avec... des comités d’entreprises dotés de moyens importants. Ces considérations ne peuvent pas "justifier" un système contraire à l’intérêt général et destructeur d’emplois.
– Notons aussi que chacun doit pouvoir gagner sa vie sans avoir à être irradié, ce qui est hélas le cas de nombreux travailleurs du nucléaire, principalement des précaires. La sortie du nucléaire ne pousserait personne au chômage : le temps de fermer 58 réacteurs, de les démanteler et de s’occuper des déchets, il reste du travail pour... des millions d’années !
Démantèlement, déchets nucléaires : des "cadeaux" pour les générations futures
Rien ne justifie de laisser les générations futures assumer les conséquences de nos actes actuels. Or, le nucléaire produit des déchets radioactifs qui vont durer des centaines de milliers d’années. C’est intolérable sur le plan moral, et c’est aussi un cadeau empoisonné sur le plan financier : les déchets et le démantèlement des installations nucléaires vont coûter des centaines de milliards d’euros alors qu’EDF ne budgète que quelques dizaines de milliards. Même la Cour des compte dénonce le report des charges, d’un montant impossible à connaître, sur les générations futures. (Cf Cour des comptes, rapports publics 2005 et 2006)
Note : Les "altermondialistes pronucléaires" nous demandent de croire les affirmations d’EDF et de l’Etat qui prétendent que, "le moment venu", l’argent nécessaire sera disponible. Sur tous les autres sujets, il convient (à juste titre) de dénoncer les belles promesses des gouvernements et du patronat, mais, sur le nucléaire, il faudrait faire une exception et les croire. En quel honneur nous diraient-ils la vérité... juste sur le nucléaire ?
Transmutation, surgénération, fusion, etc : des mensonges permanents
– Autres exemples de belles promesses qu’il faudrait croire : "Vous allez encore payer des milliards d’euros et "bientôt", vous verrez : il y aura des solutions pour les déchets radioactifs, de nouveaux réacteurs propres et sûrs, etc.". Cela fait 50 ans que l’industrie nucléaire annonce des miracles pour "bientôt". Or les déchets nucléaires sont toujours là. Or Superphénix a anéanti 10 milliards d’euros pour rien. Or la fusion nucléaire reste purement virtuelle... hormis son coût (ITER). Etc. Il n’est pas acceptable de continuer à réquisitionner l’argent public sous prétexte de réaliser des miracles qui ne viennent jamais.
– l’Eurobaromètre (sondage de la Commission européenne) de janvier 2006 montre que seuls 8% des français - soit moins que la moyenne européenne qui est de 12% - demandent de nouveaux investissements dans le nucléaire (cf http://ec.europa.eu/public_opinion/archives/ebs/ebs_247_fr.pdf). C’est une constante dans tous les pays nucléarisés : même les gens qui sont favorables au nucléaire disent, dans leur très grande majorité "Utilisons les réacteurs actuels jusqu’à leur fin de vie, mais il ne faut pas en construire d’autres".
Prolifération nucléaire à des fins militaires
Une société civilisée, objectif visé par Alternative unitaire, se doit de renoncer à la guerre en général et, au moins, à l’arme atomique. Or, l’actualité le démontre, le nucléaire dit "civil" permet d’avoir de l’uranium enrichi et du plutonium qui, l’un comme l’autre, permettent de faire des bombes atomiques. Tous les mécanismes internationaux de lutte contre la prolifération ont échoué. L’AIEA (Agence internationale pour l’énergie atomique) a une double mission : lutter contre la prolifération (ce en quoi elle échoue clairement) mais aussi développer le nucléaire dit "civil". Cela revient à donner à divers pays les moyens d’accéder à l’arme atomique... et de faire semblant ensuite de s’en offusquer. L’industrie nucléaire dite "civile" est par nature suspecte. La preuve en est donnée actuellement par l’Iran : personne ne croit que son programme soit civil. CQFD.
Conclusion : le nucléaire est incompatible avec le projet Alternative unitaire
Police, armée, mensonges, secret défense, risques imposés à tous, déchets radioactifs et facture nucléaire légués aux générations futures, centralisation extrême, concentration sur quelques sites du pouvoir, de l’argent, des emplois (au détriment du reste du territoire), contamination des salariés, néocolonialisme, collaboration avec les dictateurs, prolifération vers l’arme atomique... l’énergie nucléaire est totalement incompatible avec tout projet humaniste et écologiste. Alternative unitaire doit prendre position contre l’énergie nucléaire. A minima, il est nécessaire de décréter un moratoire immédiat, englobant l’EPR, et non un pseudo "moratoire" taillé sur mesure pour continuer à imposer le nucléaire.
Le CA du Réseau "Sortir du nucléaire" - 1er novembre 2006
Messages
1. > Le nucléaire est incompatible avec le projet des Collectifs pour une alternative à gauche, 3 novembre 2006, 22:16
salut
Soyons plus larges : le capitalisme est incompatible avec le projet des collectifs ! Alors, on sort du capitalisme demain ? C’est même pas ironique. Qu’il faille sortir du nucléaire le plus rapidement possible, je suis d’accord. Investir massivement dans les énergies propres, 200% en accord. Agiter des chiffons rouges devant une CGT forcément productiviste et nucléariste, je ne suis plus d’accord du tout !
Sur une foule de sujets, parfois très importants (comme celui-ci), on trouve des avis diamétralement opposés au sein des collectifs. Faudrait quand même voir à arrêter l’énoncé des "incompatibilités", parce qu’à ce compte là, on aura bientôt plus qu’à rentrer tous chez nous. On ne peut pas s’allier avec des "incompatibilités".
Commençons par mettre au point un plan de remplacement / sortie de l’énergie nucléaire qui fasse un maximum consensus (valide et réalisable, donc), qui devra inclure une garantie de la continuité de l’emploi pour les salariés de la filière nucléaire. Car il s’agit aussi de ça : des dizaines de milliers de types qui vont crever de trouille devant la perte possible de leur travail (ben oui, on peut crever de trouille en étant cégétiste).
Alors s’il vous plait : assez d’incompatibilités et un peu plus de réflexion constructive.
2. > Le nucléaire est incompatible avec le projet des Collectifs pour une alternative à gauche, 3 novembre 2006, 22:38
"" le nucléaire est incompatible avec le projet Alternative unitaire ""
Les anti nucléaire sont ils compatibles avec le projet Alternative Unitaire ?
claude de T.
1. > Le nucléaire est incompatible avec le projet des Collectifs pour une alternative à gauche, 4 novembre 2006, 09:49
c’est sûr que s’il n’y avait que des gens du pc dans l’au ce serait bien plus simple.
3. > Le nucléaire est incompatible avec le projet des Collectifs pour une alternative à gauche, 3 novembre 2006, 22:52
vous avez le choix,il vous reste ségo,sarko,le pen si vous ne voulez pas nous suivre ...
jcb
1. > Le nucléaire est incompatible avec le projet des Collectifs pour une alternative à gauche, 4 novembre 2006, 09:50
jcb, ça c’est de l’argumentaire top niveau
4. > Le nucléaire est incompatible avec le projet des Collectifs pour une alternative à gauche, 4 novembre 2006, 05:52
Certains arguments des antinucléaires DOIVENT être entendus :
– les énergies renouvelables créent jusqu’à 15 fois plus d’emploi.
– les énergies renouvelables ne posent pas de problèmes de déchets légués aux générations futures.
– le nucléaire "impose" des dépenses pharaoniques, des installations gigantesques, le secret "militaire", le flicage, ... C’est toujours un risque pour la démocratie.
– il n’est pas juste de vouloir faire en France ce qui est interdit en Iran ou en Corée du Nord.
– il n’est pas cohérent de vouloir faire ITER si ce n’est pour le vendre. Nous serions ainsi complices de la prolifération.
– etc.
Mais l’argument qui me touche le plus, c’est celui du flicage et du contrôle social : les "gros" veulent toujours faire des installations gigantesques. Non pour mutualiser, mais pour régenter. On retrouve d’ailleurs ce problème dans le développement de l’éolien et des biocarburants :
– pour l’éolien, "on" préfère des champs d’éoliennes géantes, couteuses, bruyantes, ... et appartenant à des multinationales au développement "d’éoliennes de proximité" en grand nombre, possédées par les citoyens, des associations, et des collectivités.
– pour les biocarburants, le gouvernement fait du marketing "à fond" pour les biocarburants sous contrôle des grands trusts pétroliers, et refuse d’autoriser le développement des huiles végétales pures, que n’importe quel agriculteur peut produire dès aujourd’hui à la ferme pour lui et pour le marché local. C’est pourtant le biocarburant qui présente le meilleur écobilan !
Donc, à force, on connait la chanson :
Eh, dis donc, toi qui me vends
Mon électricité,
Ecoute-moi, d’ puis quelque temps
M’est v’ vnu quelques idées.
C’est moi qui parle aujourd’hui,
Tais-toi, y a trop longtemps
Qu’ t’as l’argent (tiens d’où vient-il ?)
Pour m’ balancer tes boniments.
Je m’ disais : "C’ui qui m’ fournit
D’ quoi m’ chauffer, m’éclairer,
C’est quelqu’un comme un ami,
Qui veille sur ma santé !"
Mais voilà, t’es qu’un marchand,
Tu vends, tu vends, tu vends,
Comme c’ui qui m’ pique mon pognon
Pour fabriquer ses gros canons.
Qu’ les marchands d’armes soient des salauds,
Je l’ savais depuis longtemps.
J’ leur f’sait pas plus confiance qu’à,
Qu’à mon gouvernement.
Mais voici que tu rejoins
Les rangs de ceux qui mettent,
Par bêtise, par soif du gain,
En danger la planète.
Tu prétends que j’ai besoin
D’ plus en plus d’énergie.
Si j’ marchais, ça t’ plairait bien :
T’augment’rais tes profits !
On s’entêt’rait à bâtir
Des maisons mal isolées,
On enferm’rait le plaisir
Dans des appareils ménagers !
L’ pétrole, c’est bientôt fini,
Les arabes ferment les vannes,
Comme chante l’autre abruti,
Z’ en ont pas pour mille ans.
Ils ont donc raison, ces gens,
De l’économiser,
Les solutions d’ remplac’ment
C’est à nous d’en trouver.
Le soleil, la force du vent,
Le mouv’ment des marées,
Ce n’ sont pas des choses qu’on vend :
Tu les as écartées.
Et dans ton cerveau épais
Qui pense à tout, sauf aux hommes,
Tu t’es dit : "J’ vais remplacer
Le pétrole par de l’uranium !"
Mais c’ métal va s’épuiser,
Et c’est pas nous qui l’ possédons.
Tu n’ fais donc que reporter
A plus tard la question.
Pour l’instant tu te construis
Des centrales en béton,
Dont tu n’ sais pas aujourd’hui
Comment elles fonctionneront.
En plus, une p’tite bombe classique
Placée au bon endroit
Produira une musique,
Trois fois Hiroshima :
Adieu Lausanne et Genève,
Adieu le lac Léman,
Adieu l’amour et le rêve
Et les grands rires des enfants !
Ouais, ces trucs, c’est délicat,
Faudra les surveiller.
Ça veut dire que tu voudras
Partout des super policiers.
Voilà c’ que tu nous prépare :
Un flic par citoyen,
La pénurie pour plus tard,
Et la guerre qui rit dans son coin.
J’ peux pas croire que tu sois bête
Au point d’ignorer tout cela,
Mais je vois que tu t’entêtes,
Suffisant, sûr de toi.
J’en conclus qu’ dans ton esprit
Ton argent vaut mieux que ma vie,
C’ qui m’ fait affirmer ici
Que tu n’es qu’un bandit...
J’en conclus qu’ dans ton esprit
Ton argent vaut mieux que ma vie,
C’ qui m’ fait affirmer ici
Que tu n’es qu’un bandit !
(Electricité, paroles et musique de Michel Buhler, 1980)
Minga
"Parce que le vrai courage est de faire ce qui est juste"
1. > Le nucléaire est incompatible avec le projet des Collectifs pour une alternative à gauche, 4 novembre 2006, 14:16
"certains arguments des anti nucléaires doivent être entendus"Encore faut-il tenir compte des réalités.a peine 20% de l’énergie consommée en France est électrique.Pour arriver à une diminution conséquente d’émission des gaz à effet de serre il faudrait arriver à 50%.
En France 8 millions de personnes n’ont accés à l’électricité qu’a minima celui donné par EDF(de 18 à 25€ par mois pour une famille de 4 personnes) ce qui fait qu’ils ont le choix:se chauffer ou manger chaud !
Touts les solutions avancées par les anti-nucléaires sont,pour le moment,des solutions de gens friqués,solaire,eoliennes,géothermie.
Comment équiper tout les immeubles,tous les HLM et avec quel argent parce que ça c’est un investissement "pharaonique" car il est hors de question de laisser les quartiers les plus pauvres en dehors.
On peu toujours ergoter sur la fin du nucléaire mais est-il possible immédiatement sans laisser nombres de nos concitoyens sur le bord de la route surtout parmi les plus fragiles et les plus pauvres.
Cela implique un grand service public de l’énergie,un plan à long terme construit tenant compte de tout les paramétres.
alors écouter les anti nucléaires je suis d’accord,encore faut-il qu’ils acceptent d’écouter les autres au lieu de lancer des anathémes.Et les "contributions du genre de celles de 83***188 n’aident pas.
Et on peut remarquer que leur argumentation repose généralement sur la peur mais je ne ferais pas de parralélle avec certains même si je m’interroge à ce sujet.La façon même d’aborder le débat de ces antis :"j’ai raison et vous avez tort" et quiconque ne partage pas leur point de vu est forcement un membre du "lobby" nucléaire et un affreux productiviste.
Quant à la tentative de division developpée dans cet article je laisse à chacun le soin de juger.
Le nucléaire cessera surement d’être utilisé,mais tout de suite et maintenant n’est pas une utopie c’est une imbecillité.
Quant à F.Lhomme j’ai eu l’occasion d’assister à une de ses conférences.Pendant 2 h il détailla comment faire de sa maison une maison écologique consommant peu d’énergie.Et quant je lui fit remarquer que seuls les gens ayant une maison et du pognon pouvaient le faire et que toutes les personnes vivant dans les cités n’y avaient pas accés il s’est livré à une diatribe anticommuniste et anti cgtiste de plusieurs minutes.Sur l’accés à ces technologies des plus modestes pas un mot.Ce qui m’améne à penser que les plus pauvres F.Lhomme n’en a rien à foutre !
Jean Claude des Landes
5. > Le nucléaire est incompatible avec le projet des Collectifs pour une alternative à gauche, 4 novembre 2006, 10:31
Saluti, ils ont raison les bougres d’antinucléaires comment construire une alternative antilibérale à gauche crédible, consciente des nouveaux enjeux politiques d’aujourd’hui, avec certains cégétistes et PCistes" nourrit au sein des comités d’entreprises des mafias du nucléaire ? et qui continue a proner le productivisme et la croissance sauvage au détriment de la protection de l’environnement, comme au bon vieux temps du stalinisme...Construire une Alternative oui avec Bové oui, mais sans les "porte parole" des mafias du nucléaires. A bon entendeur GP
1. > Le nucléaire est incompatible avec le projet des Collectifs pour une alternative à gauche, 4 novembre 2006, 18:59
C’est vraiment triste de lire ce genre d’articles de personnes qui font semblant de savoir, qui annoncent des vérités sans les argumenter !!!
Le sommun c’est quand le réseau sortir du nucléaire dit "de toute façon, le nucléaire ne compte pas car il produit seulement 17% de l’énergie consommée en France". Ce qu’il ne dit pas c’est que, quand on enlève les énergies renouvelables, les 75 à 80% restants, c’est du gaz ou du pétrole !
Je ne répondrais pas à toutes les affirmations une par une ça serait trop long et ces gens là ne sont pas intéressés par une réponse. Je dois tout de même reconnaitre qu’il y a des choses annoncées que je partage : notamment l’exploitation des mines d’uranium en afrique ou asie.
Malgré tout, je ne peux m’empêcher d’en rajouter un peu... je suis bavard.
Je suis d’accord avec JC des Landes, les énergies renouvelables sont aujourd’hui beaucoup trop chères pour être généralisés rapidement, la seule alternative crédible au pétrole, c’est le nucléaire.
Et puis, renseignez vous, comment fonctionnent les énergies renouvelables ?... par exemple les éloliennes et bien, il faut du vent, si si c’est vrai, pas de vent pas d’électricité... pareil pour le solaire avec le soleil... alors la nuit et en période anticyclonique, ont fait comment ?
Et économiquement, la rentabilité artificielle des énergies renouvelables est un vrai scandale : tout le monde paye sur sa facture EDF une partie "service public de l’électricité" qui sert à financer le rachat à des prix exorbitants (près de 3 fois le prix de revient de l’électricité d’origine nucléaire en France)... ce qui permet aux investisseurs d’avoir des bénéfices subventionnés importants. En clair, tout le monde paye, même les plus pauvres, pour que quelques investisseurs s’en mettent plein les poches : c’est top altermondialiste comme démarche !
Juste pour finir, le programme prévoit un grand débat : je suis impatients... mais j’espère que les anti nucléaires laisseront tout le monde s’exprimer... car pour avoir vécu le débat public autour de l’EPR, je peux vous dire que si quelqu’un osait dire qu’il était pour, il se faisait huer !!!!!
Janco
PS : pour info, j’ai travaillé plusieurs années en sureté nucléaire et travaille toujours dans le domaine de l’énergie. Je suis toujours disponible pour débattre avec des gens qui veulent débattre.
2. > Le nucléaire est incompatible avec le projet des Collectifs pour une alternative à gauche, 11 novembre 2006, 19:41
Pour débattre de la question du nucléaire il serait intéressant de regarder ce qui se passe à l’étranger.
L’Allemagne a décidé de sortir du nucléaire et a développé en conséquence les moyens de production d’électricité à partir des énergies renouvelables. Ces nouvelles technologies compensent largement la baisse de production du nucléaire sans qu’il faille recourir davantage à l’énergie fossile. Ce choix énergetique fait l’objet d’un consensus dans la société allemande, les pauvres ne sont pas plus pauvres qu’avant et les syndicats ont compris que les renouvelables (independamment de la question morale ) sont en fait une aubaine pour l’emploi avec beaucoup plus de débouchés, avec des emplois plus qualifiés formant un véritable tissu économique et social, avec des perspectives industrielles dans un secteur technologique en pointe.
La sortie du nucléaire ne pourra se faire du jour au lendemain (sauf catastophe)et en attendant la fermeture progressive des centrales arrivées en fin de vie, on a tout le temps comme le font les allemands de développer une politique énergetique digne de ce nom.
Sortir du nucléaire ne signifie pas rationner l’électricité.
Il sagit de développer l’efficacité énergétique, autrement dit réserver l’électricité pour des usages spécifiques (lumière, ordinateur, transport en commun etc.).
Bien entendu un tel programme ne peut être mis en oeuvre sans un volet social conséquent. Il faut aider les foyers démunis à remplacer leurs convecteurs électriques ou inciter fortement les propriétaires à le faire.
L’usage de l’électricité dans la cuisson et le chauffage qui a été encouragé dans notre pays pour écouler la surproduction nucléaire est une absurdité : il faut 3KW au départ de la centrale pour à peine 1KW de chaleur dans la maison sans compter les pertes en lignes. Cela pénalise en premier lieu les foyers modestes du fait qu’un radiateur électrique ne nécessite aucun investissement. On peut dire qu’EDF dans ce domaine n’a pas fait son devoir de service public en encourageant le tout électrique et s’est comporté comme une entreprise commerciale cherchant à écouler sa marchandise. On aidera plus efficacement les pauvres en leur permettant de changer d’énergie pour le chauffage qu’en leur faisant l’aumône d’un peu d’électricité.
Il sagit de développer les économies d’énergie.
Cela passe naturellement par la réhabilitation des logements sociaux et modestes. C’est un vaste chantier qui nécessite des budgets d’état mais dont l’initiative et le pilotage reviendront aux collectivitées locales. Le bâtiment sera occupé pour un bon moment et l’emploi ne s’en portera que mieux.
Il sagit de développer les énergies renouvelables. La france dans ce domaine est la lanterne rouge du monde occidental. Bien sûr, le renouvelable est intermitant ( sauf pour la biomasse et l’hydraulique) mais la demande l’est aussi surtout avec le chauffage électrique et en hiver EDF importe du courant au prix fort et remet en route ses vieilles centrales au charbon.
Qui payera tout cela ?
Les mêmes qui payent pour des aéroports, des autoroutes, des chasseurs-bombardiers et des centrales nucléaires dont ils ne veulent pas : les contribuables-citoyens.
La question sociale est indissociable de la question écologique et dans la course au productivisme les pauvres n’auront toujours que les miettes et seront en fin de compte toujours plus pauvres. Considérer que l’écologie est réservée aux bougeois nantis relève d’une étroitesse d’ésprit qui augure mal de l’issue de notre combat pour un autre monde
6. > Le nucléaire est incompatible avec le projet des Collectifs pour une alternative à gauche, 5 novembre 2006, 14:12
VRAIMENT !!!
C’est une affirmation unilatérale, imbécile, fausse et irresponsable !
Et vous le savez !
NOSE DE CHAMPAGNE