Accueil > Le petit colleur d’affiches

Traduit de l’italien par karl&rosa
Il avait douze ans, mais un anticommunisme précoce le guidait déjà. C’était l’année 1948, une année agitée, et le petit Silvio ne se ménageait pas. Il collait dans les rues de Milan ces affiches visionnaires, passées ensuite à la postérité : "Dans la cabine électorale Dieu te voit, Staline, lui, non".
Mais les perfides rouges étaient aux aguets, et n’allez pas imaginer que le très jeune âge du guerrier démocrate-chrétien pouvait leur poser problème, habitués qu’ils étaient à croquer des enfants. Un brusque coup d’épaule et l’échelle sur laquelle s’était hissé le futur leader se renversa, laissant le courageux un peu cabossé.
Il parait toutefois que, entre une course avisée et l’autre, la mamma Berlusconi n’ait pas perdu de vue l’exigence de garder le petit éloigné de la politique, qui est toujours une chose sale et dangereuse. Elle ajouta ses caresses de la main, lourde à l’époque, à celle des bolcheviks sans Dieu.
Ce fut une expérience formatrice dans la vie du futur "oint par le seigneur". Il s’en souvient encore et il l’a rafraîchie justement hier, devant ses inconditionnels. Si les azzurri se sont vraiment émus ou si c’était seulement pour le flatter, cela reste incertain.
Nous, au contraire, nous avons certainement compris, dans un éclair freudien, pas mal de choses. L’obsession anticommuniste du premier ministre actuel. Et aussi son amour fou pour les affiches et pour la propagande vite faite. (a.co.)
http://www.ilmanifesto.it/Quotidiano-archivio/24-Giugno-2005/art33.html