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Le pujilat avec l’Iran est plus amusant que le racisme
Publie le vendredi 24 avril 2009 par Open-Publishing1 commentaire

de rhuyzar
Il faut avouer, j’avais un peu zappé ce grand sommet mondial contre le racisme. Il me faut également confesser que dés l’annonce de son organisation, mon humeur pessimiste m’avait glissé que ça ne servirait à rien, et que hormis une réunion de grosses huiles déblatérant pendant des heures pour ne rien dire, rien de bien reluisant n’en sortirait. C’était sans compter Ahmadinejad. En campagne électorale, le symbole de l’Iran qui fait peur n’a pas loupé l’occasion d’en rajouter une couche, et de permettre aux représentants de l’Occident de se draper une nouvelle fois dans un ridicule qui, je vous rassure, n’a tué personne.
Quel était le but du sommet Durban II ? Eh bien, on ne sait pas vraiment. Combattre le racisme, l’exclusion et ce genre de choses, se prendre pour l’ONU le temps de quelques jours et annoncer des mesures fracassantes dont personne ne garantirait la mise en place pratique. On se marre d’avance hein ? Ou alors on déprime à voir la publicité qu’on peut faire à des trucs sans intérêt qui servent à masquer l’essouflement d’un système démocratique qui révèle chaque jour un peu plus ses failles. Mais encore faut-il accepter de les voir, les failles.
Il se disait que Durban II permettrait d’enfin demander des comptes à l’état d’Israël pour les massacres de Gaza. Pour ma part j’aimerais leur demander des comptes pour les soixantes dernières années, mais passons, si en effet le problème Gaza était traité c’était déjà pas mal.
Et c’est là qu’intervient le méchant Iranien, avec les méthodes qu’on lui connait. Un discours franc, rompant avec le ronflant langage diplomatique, Ahmadinejad a asséné quelques vérités guère innovatrices mais que tout le monde se garde bien de prononcer, parce que la diplomatie le veut. Pour ceux qui connaissent un peu le personnage, ça n’a rien d’étonnant. C’est sa porte de sortie. A l’état lamentable de son pays et de sa politique, il oppose une courageuse résistance à l’Occident sur la scène internationale. Et le Moyen-Orient ayant plutôt mal vécu les différentes incursions Israéliennes ou Américaines, il se pose ainsi en leader d’un courant de pensée qui manque cruellement d’orateurs. Il sauve sa tête par sa provocation, et la technique marche, puisqu’à chacune de ses sorties tout le monde s’offusque et lui donne davantage de grain à moudre. Ainsi, en refusant de reconnaitre et de réparer ses erreurs, le monde occidental perd toute crédibilité pour faire la leçon à l’Iran. Et Ahmadinejad manie la surenchère comme personne.
On retrouve ainsi le même schéma qui permet au Hamas ou au Hezbollah de rester le symbole d’une résistance légitime, alors même que les valeurs qui les portent sont des plus déplorables. Qui sommes-nous pour demander leur disparition, alors que nos armes ont permis les meurtres des Faucons et de Tsahal, que nous avons refusé dix ans durant le droit à Yasser Arafat de négocier la paix et des accords avec Israël ? Dans ces conditions, les organisations militaires Islamistes trouvent un terrain parfait. Et il est trop tard pour regretter, l’OLP et le Fatah nous tendirent la main, aujourd’hui ils disparaissent lentement.
A Yasser Arafat a succédé Ahmadinejad, tout un symbole. Du renard fin stratège qui sacrifia sa vie à son peuple, on se retrouve aujourd’hui face à un magouilleur qui joue avec nos imbécilités. Il est aujourd’hui évident qu’il ne veut pas négocier, notre position extrêmiste vis à vis du monde arabe lui offre tous les arguments nécessaires à ses réélections à la tête de son pays. Plus on cogne, plus il se renforce, tel le martyr. Et l’Occident ne s’abaissera pas à négocier ou à traiter, alors que ces actions marqueraient le début de sa fin. Comme toute force tirant sa force de son opposition à un ennemi, ôtez-lui l’ennemi, il s’écroulera de lui-même.
Mais revenons à Durban. Qu’a donc encore fait Ahmadinejad ? Il a affirmé lors de son discours qu’Israël était un état raciste, cautionné et créé par le monde occidental suite à la Shoah. Son discours fut targué de raciste. Si on peut reconnaitre une facilité du raccourci et des mots un peu durs, ses paroles ne sont en revanche pas franchement mensongère. Tout juste regrettera-t-on que des individus plus intègres n’aient pas appuyé une telle déclaration. Car en réalité Israël est bien un état raciste. L’interdiction, aux dernières élections, des différents partis arabes Israéliens en fut une nouvelle preuve. Les bombes pleuvant sur Gaza, l’assaut du Liban, le refus de négocier, la colonisation, la privation des terres, rien dans ces actes ne répond à des motivations autres que racistes. Et oui, Israël fut l’option que choisirent les occidentaux pour se débarasser du problème juif. Après s’être servis des tribus arabes pour affaiblir les Turcs, nos dirigeants leur imposèrent la présence d’un peuple défini par sa religion. Usés et affaiblis par la présence coloniale encore forte dans la région, les tribus arabes ne firent pas le poids et durent bientôt subir les actes d’un état se posant en guerre permanente.
Bien qu’usant d’un raccourci, Ahmadinejad n’a fait que poser les faits. Et si les occidentaux ont quitté la salle lors de son discours pour marquer leur désaccord, les autres représentants des autres régions du monde l’ont applaudi, offrant ainsi une nouvelle carrure au dirigeant Iranien, dont il compte certainement user à loisir.
Au nom de la morale, l’occident a encore loupé une occasion d’assumer ses erreurs et de changer de politique vis à vis de la Palestine et d’Israël. Ce faisant elle a renforcé l’influence d’Ahmadinejad et certainement affaibli ses liens avec le reste du monde qui va commencer à en avoir doucement marre de passer devant La Haye pour des massacres de guerre civile quand Tsahal génocide joyeusement sans conséquences. A Durban on a encore tout gagné, pour changer.
Messages
1. Le pujilat avec l’Iran est plus amusant que le racisme, 24 avril 2009, 15:38, par Emma
Article très bien écrit et absolument vrai !