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Le recteur de Reggio Calabria quitte sa charge au sein de la CRUI
Publie le mardi 5 avril 2005 par Open-Publishing
traduit de l’italien par karl&rosa
Le recteur de Reggio Calabria quitte sa charge au sein de la CRUI (Conférence des recteurs des Universités Italiennes), opposé à l’homologation de l’université privée F.Ranieri. Promotion de l’université bricolée.
Le recteur démissionne pour protester.
Le choix, contesté par le monde scientifique, avait été revendiqué par Berlusconi "Mais le Président du Conseil ignore, ne sait pas de quoi il parle"
ROME - La tempête souffle sur la décision de la ministre Letizia Moratti d’accorder une valeur légale aux diplômes délivrés par l’Université privée ’F.Ranieri’ de Villa San Giovanni.
Après les protestations du Président de la Conférence des recteurs Piero Tosi, contre le choix revendiqué avec emphase par le Président du conseil Silvio Berlusconi au cours de sa récente visite en Calabre, le recteur de l’Université de Reggio Calabria Alessandro Bianchi a annoncé qu’il avait présenté sa démission de la charge de secrétaire général et de membre du Conseil de présidence de la Conférence des recteurs.
L’université au cœur du scandale, comme l’annonçait Repubblica.it durant ces dernières semaines, est une entreprise à caractère familial réalisée par Franco Ranieri en personne qui a d’abord nommé le Conseil d’administration et puis s’est fait élire recteur. "Mon désir était seulement de freiner l’hémorragie d’étudiants calabrais vers les grandes villes du Nord", expliquait cet ex-candidat démocrate chrétien au Parlement de 65 ans. "D’ailleurs - ajoutait-il - pourquoi aller étudier à la Bocconi quand avec 15 euros par jour on peut obtenir un diplôme chez nous ?".
Mais le raisonnement de Ranieri, et surtout le fait que le gouvernement lui ait accordé crédit, ne convainc pas du tout le professeur Bianchi. "L’université de Villa San Giovanni", vitupère le recteur de Reggio Calabria, "ne possède aucun des qualités nécessaires pour être définie comme telle : elle n’a aucune accréditation sur le plan scientifique, elle ne pratique aucune activité de recherche, elle n’a pas de professeurs d’Université et n’est donc pas en mesure de proposer une formation de niveau universitaire".
"Donc", a poursuivi Bianchi, motivant sa démission de la Conférence des recteurs, "l’opinion du Comité national d’évaluation du système universitaire qui l’a homologuée comme telle, est considérée par la communauté scientifique nationale comme proprement scandaleuse". Quand il a parlé avec complaisance de cette action de son gouvernement - a conclu Bianchi - le Président du conseil ne savait pas de quoi il était en train de parler parce qu’il ignore ce que c’est que l’Université".
Le président de la Conférence des recteurs Piero Tosi, lui aussi, avait déjà prononcé des mots très durs contre l’institution de l’Université de Villa San Giovanni. "Il s’agit", avait dit Piero Tosi, "du dernier, et peut-être du plus grave, attentat que le système universitaire a subi ces dernières années".