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Le régime iranien dans la tourmente

Publie le lundi 27 juillet 2009 par Open-Publishing
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Plus d’un mois après la réelection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad, le régime iranien est dans la tourmente. En trois jours, deux ministres ont quitté le gouvernement et le vice-président a démissionné

De son côté, l’opposition cherche toujours à se faire entendre, soutenue par des milliers de personnes à travers le monde.

Premier revers pour Ahmadinejad

Samedi, c’est le vice-président iranien, Esfandiar Rahim Mashaie, proche du président, qui a renoncé à ses fonctions. Un départ qui a sonné comme une victoire pour le camp des ultraconservateurs, qui lui reprochaient d’avoir affirmé en 2008 que l’Iran était « l’ami du peuple américain et du peuple israélien ». Face aux critiques, M. Ahmadinejad, lui, n’avait cessé de défendre son vice-président.

La promotion d’Esfandiar Rahim Mashaie a eu des répercussions dimanche, avec le limogeage du ministre des Renseignements, Gholamhossein Mohseni Ejeie. Selon l’agence Mehr, citant une « source bien informée », le ministre « a été démis de ses fonctions à la suite d’un affrontement verbal lors d’une réunion du cabinet mercredi à propos de la nomination d’Esfandiar Rahim Mashaie en tant que premier vice-président ».

Dimanche, d’autres noms de ministres renvoyés ont circulé. Parmi eux, celui du ministre de la Culture qui a finalement démissionné. « En raison malheureusement des annonces récentes (de son limogeage par les médias) qui montrent la faiblesse de ce gouvernement que je respecte, je ne me considère plus comme le ministre de la Culture », écrit Mohammad Hossein Safar Harandi dans une lettre. Ancien rédacteur en chef du quotidien ultraconservateur Kahyan, il avait également critiqué la nomination de M. Rahim Mashaie.

Ces départs interviennent alors que M. Ahmadinejad doit prêter serment devant le Parlement le 5 août. La présentation du gouvernement et son approbation par les députés doivent intervenir peu après.

L’opposition veut un hommage aux manifestants morts

Dimanche, l’opposition a par ailleurs demandé au pouvoir l’autorisation d’organiser jeudi à Téhéran une cérémonie sans discours en hommage aux personnes tuées au cours des manifestations qui ont suivi le scrutin présidentiel. Ses chefs, les ex-candidats à la présidentielle Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, ont aussi demandé aux dignitaires religieux d’agir pour mettre un terme à la « répression » menée par les autorités depuis ces manifestations.

Selon un bilan officiel, au moins 20 personnes ont été tuées en marge de ces rassemblements, interdits par les autorités. La presse a rapporté dimanche la mort en détention d’un deuxième manifestant.

Des rassemblements dans le monde entier

Samedi, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées dans une centaine de villes dans le monde pour dénoncer les violations des droits de l’homme en Iran et soutenir l’opposition. L’une des plus importantes manifestations s’est déroulée à Stockholm avec plusieurs milliers de personnes. Place du Trocadéro à Paris, ils étaient plusieurs centaines.

http://www.leparisien.fr/international/le-regime-iranien-dans-la-tourmente-26-07-2009-590960.php

Messages

  • TEHERAN — Le président Mahmoud Ahmadinejad, qui doit être investi la semaine prochaine, semblait lundi fragilisé par des tensions croissantes avec son propre camp qui ont conduit au départ du gouvernement de deux ministres.

    Le quotidien conservateur Tehran Emrouz titrait "Journée chaotique pour le gouvernement" après la démission officielle du ministre des Renseignements, Gholamhossein Mohseni Ejeie, qui a été acceptée par le président.

    Selon l’agence Mehr, M. Mohseni Ejeie, un conservateur influent au sein du cabinet, avait eu un affrontement verbal avec M. Ahmadinejad mercredi.

    Pour sa part, le ministre de la Culture Mohammad Hossein Safar Harandi, dont le départ avait été annoncé dimanche avant d’être démenti, a finalement confirmé sa démission dans une lettre adressée au président Ahmadinejad.

    "J’espère que ces limogeages ne seront pas confirmés car sinon, on peut dire que le gouvernement a commis une opération suicide", a déclaré un député conservateur Heshmatollah Falahatpisheh, dans un entretien accordé au journal.

    "Je ne sais pas pour quelle raison le président a agi ainsi, mais c’est contraire à l’intérêt national et à l’intérêt du gouvernement", a-t-il ajouté.

    Ces cafouillages démontrent les tensions grandissantes au sein du camp conservateur, alors que Mahmoud Ahmadinejad doit être investi le 5 août avant de présenter la liste de son gouvernement au Parlement pour un vote de confiance.

    "Ces changements (au sein du gouvernement) sont un avertissement pour les députés qui doivent examiner plus méticuleusement les candidatures", a déclaré pour sa part le député conservateur Moussa Ghorbani qui a évoqué des "changements illogiques et non calculés".

    Les dissensions ont éclaté au grand jour lorsque le président a nommé un de ses proches, Esfandiar Rahim Mashaie, au poste de premier vice-président.

    Plusieurs ministres, notamment ceux des Renseignements et de la Culture, avaient critiqué cette nomination et surtout le retard de M. Ahmadinejad pour obéir au Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, qui avait ordonné d’"annuler" cette nomination.

    Quelque 200 députés ont envoyé dimanche une lettre au président pour lui demander "de corriger son comportement de sorte que les points de vue du Guide suprême soient appliqués avec plus de rapidité et de sérieux", selon le député conservateur Mouss-al-Reza Servati, cité par l’agence Ilna.

    Annoncée le 17 juillet, la nomination de M. Rahim Mashaie avait provoqué un tollé au sein des conservateurs et des religieux. Ils ne lui pardonnaient pas une entorse à la rhétorique du régime, quand il avait affirmé en juillet 2008 que l’Iran était "l’ami du peuple américain et du peuple israélien".

    De son côté l’opposition, qui avait vivement contesté le résultat de l’élection présidentielle du 12 juin, reste mobilisée.

    Dimanche, elle a demandé l’autorisation d’organiser jeudi une cérémonie en hommage aux personnes tuées au cours des manifestations qui ont suivi la réélection de M. Ahmadinejad.

    Le Parlement, dominé par les conservateurs, a mis en place une commission spéciale pour suivre la situation des personnes arrêtées lors des manifestations, après l’annonce dans la presse ces derniers jours de la mort en prison de deux jeunes manifestants.

    La commission a demandé notamment de pouvoir visiter les lieux de détention des prisonniers, selon le député conservateur Hossein Sobhani-Nia, cité par l’agence semi-officielle Ilna.

    Selon les chiffres publiés par les médias officiels, entre 1.000 et 2.000 personnes ont été arrêtées lors des manifestations. Les autorités ont affirmé que la plupart ont été libérées.

    A Bruxelles, plusieurs responsables européens se sont dits préoccupés par la situation des droits de l’Homme en Iran et le traitement des personnes détenues.

    http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hHaNc5xC_hkZa0jN-lYVUAW9H7MQ