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Le service minimum à l’école aussi ? Fillon dégoupille la grenade
Publie le jeudi 19 juillet 2007 par Open-Publishing1 commentaire
Le service minimum à l’école aussi ? Fillon dégoupille la grenade
BERNARD DELATTRE
Mis en ligne le 19/07/2007 (la libre belgique)
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Les syndicats enseignants furieux à l’idée qu’on veuille toucher à leur droit de grève.
CORRESPONDANT PERMANENT à PARIS
La rentrée scolaire s’annonçait déjà chaude, avec l’annonce de la suppression d’une dizaine de milliers d’emplois enseignants. Depuis que François Fillon a évoqué mardi soir l’hypothèse d’étendre à l’Education le service minimum en cas de grève projeté dans les transports publics (lire LLB du 5/7), cette rentrée s’annonce carrément bouillante. Le débat parlementaire en cours sur ce projet de loi encadrant le droit de grève dans les transports était déjà tendu. Il est devenu, dès mercredi au Sénat, carrément houleux.
Pour le chef du gouvernement, il n’y a pas de raison que le futur service minimum dans les transports, s’il fonctionne bien, ne serve pas "de modèle dans d’autres secteurs dont l’Education". Et le ministre du Travail Xavier Bertrand de juger dans la foulée "indispensable" et "logique" que les enfants puissent être accueillis dans les écoles les jours de grève. Aujourd’hui, seul dans l’enseignement secondaire les écoles sont tenues d’assurer cet accueil. Dans l’enseignement maternel et primaire, en revanche, une telle obligation n’existe pas puisque ce sont les enseignants qui surveillent les activités périscolaires (récréations, etc.). Maintenir celles-ci les jours de grève reviendrait à réquisitionner les professeurs et donc à attenter à leur droit de grève. Les mairies peuvent décider d’assurer l’encadrement des enfants mais, comme rien ne les y oblige légalement, il n’est pas rare que les parents d’élèves doivent se débrouiller.
Autant on parle depuis des lustres d’instaurer un service minimum dans les transports, autant l’étendre à l’Education était jusqu’à présent un sujet assez tabou. Nicolas Sarkozy lui-même a évolué sur la question : au début de sa campagne pour les élections présidentielles, il en faisait une priorité mais depuis, il s’est fait plus discret sur ce dossier.
"Une provocation"
Mercredi, les syndicats enseignants - qui n’aiment déjà pas beaucoup François Fillon depuis la réforme qu’il a fait passer dans les écoles quand il était ministre de l’Education du gouvernement Raffarin - tout comme la gauche dans son ensemble sont montés aux barricades, hurlant à la "provocation", menaçant déjà d’un énorme conflit social si le Premier ministre persistait dans ses intentions.
Les fédérations de parents d’élèves sont divisées. Celle de droite est ravie, celle de gauche rappelle qu’instaurer un tel service dans les écoles ne serait pas aisé techniquement. La réquisition du personnel est inconstitutionnelle. Et entasser les enfants dans les classes sous la surveillance d’un personnel en sous-nombre ou pas formé pauserait des problèmes de sécurité. Les syndicats jugent eux ce service minimum inutile car les enseignants feraient "un usage responsable" de leur droit de grève. En prévenant par exemple les parents plusieurs jours à l’avance des perturbations attendues, ce qui leur permettrait de prendre leurs dispositions
Messages
1. Le service minimum à l’école aussi ? Fillon dégoupille la grenade, 20 juillet 2007, 20:05
"syndicats hurlant à la provocation"...terme regrettable, comme celui de "grogne", typique d’une vision patronale des luttes sociales. Vision déconnectée de la réalité : si les syndicats hurlaient plus, les services publics et leurs personnels ne seraient pas attaqués avec une telle violence.